Ce n’est pas assez. Ce n’est bien évidemment pas assez car ce minimum de 15% d’impôts que les sept démocraties les plus riches ont décidé d’imposer aux multinationales demeure ridiculement bas par rapport à ce que les PME, les salariés et les professions libérales paient dans la plupart des pays du monde.
La route de l’équité fiscale reste longue à parcourir mais l’accord auquel le G7 est arrivé samedi marque pourtant une rupture essentielle. Quarante ans après que Margaret Thatcher et Ronald Reagan aient imposé l’idée qu’il fallait réduire les prélèvements pour augmenter les rentrées fiscales en stimulant l’activité, les grandes capitales ont maintenant réalisé qu’il fallait cesser de réduire la pression fiscale pour cesser d’avoir à diminuer l’investissement collectif.
Un enfant de quatre ans l’aurait compris plus tôt mais il y a, c’est ainsi, des cycles économiques et politiques. A la fin des années 70, le financement de la solidarité sociale par la redistribution fiscale avait fini par sembler trop lourd aux classes moyennes occidentales. C’est ce rejet de l’impôt qui avait ouvert la voie à la révolution conservatrice mais la pandémie et la nécessité d’organiser une relance innovante remettent en scène l’Etat stratège.
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