L'humeur européenne de Bernard Guetta

Trois choses, M. Poutine - L'humeur européenne de Bernard Guetta

Trois choses, M. Poutine - L'humeur européenne de Bernard Guetta

La première chose à vous dire, M. le Président, est que je réagirais comme vous. Si la Confédération helvétique, aux frontières de la France et de trois autres pays de l’Union européenne, décidait d’entrer dans une alliance militaire dominée par la Russie, je m’en inquiéterais et souhaiterais que, souveraineté de la Confédération ou pas, nos gouvernements ne réagissent pas qu’en mots.

On peut, autrement dit, comprendre que vous fassiez pression sur l’Alliance atlantique pour qu’elle n’ouvre ses portes ni à l’Ukraine, ni à la Géorgie, ni à aucun nouveau pays sorti de l’URSS, mais vous devez admettre, de votre côté, que ces pays indépendants depuis trois décennies n’entendent pas devenir des protectorats russes.

Ils veulent rester libres. Ils veulent l’être plus qu’ils n’ont réussi à l’être jusqu’ici et l’annexion de la Crimée comme les troubles organisés dans le Donbass, vos permanentes manœuvres d’intimidation comme la négation de l’identité ukrainienne, tout dans vos agissements et votre manière de vous exprimer concourt, en un mot, à entretenir à vos frontières une peur de la Russie.

Les pays menacés, ce sont ces pays de l’entre-deux. Ce n’est pas la Russie. Contrairement à la Russie, l’Alliance atlantique n’a procédé à aucune annexion territoriale et si vous ne voulez pas qu’elle s’élargisse jusqu’à vos frontières, c’est à vous de donner à vos voisins et notamment à l’Ukraine des garanties de non-agression et de non-ingérence assez solides pour qu’ils puissent y croire et que les 27 pays membres de l’Union le puissent également.

C’est à vous, M. Poutine, d’avancer les idées et propositions à même de rassurer les pays dont vous donnez tant l’impression de nier l’indépendance. C’est de vous, avant tout de vous, que dépend la possibilité d’une nouvelle architecture de sécurité européenne et, deuxième chose à vous dire, si vous refusiez d’en jeter les bases, si vous alliez, plus grave encore, jusqu’à annexer ou envahir de nouvelles régions ukrainiennes, ce n’est pas seulement aux sanctions économiques européennes et américaines que vous devriez faire face.

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