Chaque semaine sur euradio, retrouvez la chronique de Bernard Guetta, député européen, qui effectue un retour sur les actualités et événements européens actuels.
Fichu, vous dis-je. Fini, foutu : Poutine a gagné, entend-on de partout et, si faux qu’il soit, ce grand air de la résignation a tout pour convaincre. Dès lors, explique-t-on, que la contre-offensive ukrainienne a échoué à faire reculer les troupes russes et que cette guerre est ainsi devenue guerre de positions, l’avantage revient à Vladimir Poutine car il dispose de plus d’hommes que l’Ukraine.
Les sanctions occidentales, ajoute-t-on, ont échoué à mettre à genoux l’économie russe dont les chaînes de munitions tournent à plein rendement. Les dirigeants occidentaux, poursuit-on, sont désormais plus occupés par le Hamas que par le Donbass et l’incessant bombardement de Gaza les fait accuser, dans nombre de pays et d’Universités, d’avoir l’indignation sélective. Tout profite, conclue-t-on, à Vladimir Poutine qui n’aurait plus qu’à attendre l’élection de Donald Trump pour se rapprocher des Etats-Unis, s’éloigner de la Chine et obtenir ainsi l’entérinement d’un partage de l’Ukraine et affaiblir au passage l’Union européenne à laquelle aucun de ces hommes ne veut de bien.
C’est fait, vous dis-je mais, non, désolé, ça ne l’est en réalité pas du tout car, reprenons.
Si dures qu’elles soient, des sanctions économiques pouvaient encore moins paralyser d’un coup la Russie qu’elles n’avaient obligé l’Afrique du Sud à renoncer à l’apartheid ou l’Iran à sa théocratie. Les sanctions sont un poison lent qui complique et renchérit tout pour ceux contre lesquels elles sont prises. Elles leur empêchent beaucoup de choses mais il n’y a rien d’extraordinaire à ce que Vladimir Poutine les surmonte. Il vit avec mais si elles étaient indolores et sans effet, pourquoi viendrait-il de dire aux Russes qu’elles allaient augmenter leurs difficultés ?...
La suite à retrouver sur le site de Bernard Guetta