Depuis ses débuts en 2003, EuropaNova nourrit le débat d'idées et accompagne les grandes échéances européennes : élections européennes de 2004 et 2009, débat sur le projet de Constitution de 2005, Conseils européennes, grandes échéances électorales nationales, présidences successives du Conseil, traité de Lisbonne ainsi que les multiples crises que nous connaissons.
La raison d’être d’EuropaNova est ainsi de rapprocher citoyens et institutions, tout en fournissant des analyses sérieuses aux grands enjeux qui se posent aujourd'hui à l'Union européenne.
Pour revenir sur l’actualité européenne de la semaine, Vladimir Poutine a annoncé, le mercredi 23 mars, que la Russie n’accepterait plus les paiements en euros et en dollars pour les livraisons de gaz à l’Union européenne.
En effet Laurence, celui-ci a dressé une liste des pays dits « hostiles », comprenant les pays de l’UE et les États-Unis, qui devront payer les importations de gaz russe en roubles.
Selon Politico, la Russie monte d’un cran dans la guerre économique avec les pays occidentaux, en défiant ces derniers qui cherchent à punir Moscou par le biais de multiples sanctions.
Est-ce que cette décision a eu les effets escomptés pour Vladimir Poutine ?
Alors le bilan semble mitigé Laurence. Cette annonce a entraîné un effet immédiat sur la monnaie russe, qui s’est renforcée face au dollar et à l’euro : le rouble a bondi d’environ 5% par rapport au dollar, alors que celui-ci avait perdu près de 40% de sa valeur depuis le début de l’invasion de l’Ukraine.
Quelle a été la réaction des pays occidentaux ?
Et bien leur réaction constitue le second aspect de ce bilan mitigé car unanimement, les pays du G7 ont exprimé leur refus de se conformer aux exigences de Poutine.
Le ministre allemand de l’Économie a déclaré : « qu’il s’agissait d’une violation unilatérale et claire des contrats existants (…) ce qui signifie qu’un paiement en roubles n’est pas acceptable ».
Toutefois Laurence, mercredi 30 mars, le président de la chambre des députés de Russie a déclaré vouloir élargir ce mécanisme de facturation à d’autres exportations, telles que le pétrole, les céréales, les métaux ou encore les engrais. Affaire à suivre donc…
Alors que l’énergie fait partie intégrante de la guerre en Ukraine, la réunion du Conseil européen le 24 mars a été l’occasion de discuter d’un potentiel embargo sur l’énergie russe de l’Union européenne.
Et bien, après que les États-Unis et le Royaume-Uni aient pris cette décision, nous pouvions nous attendre à ce que l’UE suive. Toutefois, les conclusions du Conseil européen ne semblent pas entériner de nouvelles sanctions énergétiques de ce type.
Et pourquoi donc ?
Une des raisons est que les États membres de l’UE restent trop divisés sur la question. Si certains pays, tels que la Pologne et la Lituanie, exhortent à l’Union d’adopter un embargo sur le pétrole russe, d’autres États européens dépendants à celui-ci s’y opposent.
Le Premier ministre belge, Alexander De Croo a déclaré qu’un tel embargo aurait un « impact dévastateur sur l’économie européenne ».
Comment l’UE va assurer la sécurité et la diversification des approvisionnements en énergie, tout en s’éloignant de la dépendance vis-à-vis de la Russie ?
Et bien premièrement, les 27 dirigeants européens se sont mis d’accord pour acheter du gaz et de l’hydrogène en commun, en partenariat avec la Moldavie, l’Ukraine et la Géorgie.
Autre annonce importante : Ursula von der Leyen et Joe Biden ont tous deux annoncé l’augmentation de l’approvisionnement en Gaz Naturel liquéfié en Europe par les États-Unis.
Enfin, une autre réaction face à l’invasion russe de l’Ukraine a été la décision du Conseil de l’Europe d’exclure la Fédération de Russie de l’organisation …
En effet Laurence, il y a quelques jours, le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a adopté, à l’unanimité, cet avis à l’encontre de la Russie. Une décision qualifiée d’historique selon Toute l’Europe.
Sur quelle base juridique s’est appuyé cet avis ?
Le Club des Juristes nous éclaire sur le sujet. Cette sanction découle de l’article 8 du Statut de Londres qui dispose que tout État membre qui enfreint gravement les dispositions de l’article 3 du Statut, « peut être suspendu de son droit de représentation et être invité par le Comité des Ministres à se retirer », avec effet immédiat.
Quelles sont les conséquences de cette exclusion du Conseil de l’Europe ?
Et bien deux conséquences majeures sont à relever : D’une part, le Conseil de l’Europe perd son plus grand contributeur à son budget (avec plus de 33 millions d’euros).
D’autre part, du fait que la Russie n’est plus partie à la Convention européenne des droits de l’Homme, la population sous la juridiction russe n’est plus directement protégée par la Cour européenne des droits de l’homme.
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Nericia Nzingoula au micro de Laurence Aubron