euradio à Bordeaux

Les Assises de l'économie de la mer 2025 à La Rochelle

© Ilago. La Rochelle, novembre 2025. Les Assises de l'économie de la mer 2025 à La Rochelle
© Ilago. La Rochelle, novembre 2025.

Les 4 et 5 novembre, euradio était aux Assises de l'économie de la mer à La Rochelle. Retrouvez ici tous les sujets réalisés lors de ce rendez-vous incontournable du maritime français.

Eolien en mer : la France à la traîne, malgré un potentiel évident

Alors que l’Union européenne produit déjà près de 45 % de son électricité grâce aux énergies renouvelables, la France cherche encore à exploiter pleinement son potentiel en matière d’éolien en mer. Avec plus de 3 400 kilomètres de côtes, elle est l’un des pays disposant des plus grandes capacités — juste derrière le Royaume-Uni

Selon les objectifs fixés par les 27, l’énergie éolienne en mer devrait atteindre une puissance de 300 gigawatts (GW) d’ici 2050, contre 231,9 fin 2024. Pourtant, le déploiement avance laborieusement. La lenteur du processus a été illustrée récemment par le projet de parc éolien offshore au large de l’île d’Oléron : après deux ans, l’appel d’offres a été déclaré infructueux, aucune entreprise n’ayant déposé de proposition.

Dans ce contexte, Emmanuel Macron s’est rendu aux Assises, avec l'intention d'afficher une volonté politique clair, en faveur de l’éolien en mer : “Je veux ici redire l’importance stratégique de cette filière pour notre indépendance énergétique”, a-t-il asséné. 

Pour mieux comprendre les difficultés que traverse le secteur de l'éolien en mer, nous avons rencontré Dominique Moniot, directeur du développement France pour Ocean Winds, entreprise spécialisée dans l’énergie éolienne offshore.

Image libre de droit, Pixabey.

Un campus des métiers de la mer, pour répondre aux besoins du secteur

La veille des Assises de l'économie de la mer, le 3 novembre, le Campus des métiers de la mer a été officiellement ouvert. Ce dernier vise à former des jeunes à La Rochelle, Gujan-Mestras et Ciboure, pour répondre aux besoins du secteur : le renouvellement de certains emplois d'un côté, les mutations des métiers de l'autre. 

En effet, que ce soit le transport, les énergies ou la pêche, toutes les branches du secteur doivent s'adapter aux défis contemporains, les exigences environnementales et le développement de l'intelligence artificielle en premier lieu. 

François Lambert, directeur général de l'Ecole nationale maritime supérieure et Rémi Justinien, vice-président de la région chargé de l'économie de la mer, nous parlent de ces formations... en pleine mutation. 

Créagum, une seconde vie donnée aux chewing-gums

Chaque année, environ 374 milliards de chewing-gums sont consommés dans le monde. Une quantité colossale, d’autant que ces bonbons sont composés… de plastique. Une fois mâchés, ils finissent généralement collés sous les tables, sur le sol ou dans les poubelles. Comme beaucoup de déchets de petite taille, ils terminent bien souvent leur périple dans les océans, où ils mettront 25 ans à se dégrader.

Face à ce constat, Marine Guiblaud a fondé Créagum, une jeune entreprise qui donne une seconde vie aux chewing-gums. Ces derniers sont collectés, puis revalorisés comme matière première, et transformés en moules à sable, par exemple. 

Créagum n’est pas seule sur ce créneau : Gumdrop (Royaume-Uni) fabrique des poubelles de collecte à partir de chewing-gums recyclés, tandis que HappyLoop (France) transforme cette matière en tasses à café ou en pots à crayons.

Décarbonation : dans les ports de plaisance, une norme française devenue référence

Les ports de plaisance, incomparables aux ports commerciaux par leur taille et leurs activités, sont munis d’une stratégie propre en matière de décarbonation. La certification “port propre” les invite à respecter un certain nombre de critères en matière de gestion des déchets, de réduction de la pollution, d’économie d’énergie, de formation du personnel et de sensibilisation des usagers. 

Cette norme est née dans le sud de la France, et s'est progressivement étendue jusqu’à sa publication en juin 2024 au registre de l'International Organization for Standardization (ISO).

Cette reconnaissance internationale implique qu'elle est théoriquement applicable en dehors de la France, mais pour l'heure, tous les ports certifiés se situent sur le territoire français. 

Concrètement, comment se traduit la décarbonation dans les ports de plaisance ? C’est l’objet de l’entretien avec Antoine Cabassu, directeur du port de l’Anse de la réserve et administrateur de l’Union des ports de plaisance Paca et Monaco. 

Le port de Marseille dans la compétition européenne

Des ports, en voulez-vous ? En voici (encore) : direction Marseille, où se trouve l’un des premiers ports de France, aux côtés de HAROPA et de Dunkerque. Très généraliste, il se distingue toutefois sur l’échiquier européen par son activité industrielle particulièrement développée en matière de transition écologique et énergétique

Hervé Martel, est à notre micro, en sa qualité de président du directoire du Grand port maritime de Marseille. Il revient sur la place de ce port dans la compétition maritime européenne, et les enjeux auxquels il se trouve actuellement confronté.

Economie marine : l'Europe entre la Chine et les Etats-Unis

Comment se positionne l’Europe dans la compétition maritime mondiale entre la Chine et les Etats-Unis ? La question a été posée à Philippe Etienne, ancien ambassadeur de France, qui plaide pour une Europe de la "coopération". 

Selon lui, le Vieux continent “partage avec d’autres régions du monde l’intérêt de ne pas subir la confrontation ou la compétition entre la Chine et les Etats-Unis [ainsi que] l'intérêt que le droit international soit respecté”.  Le diplomate invite l’Union européenne à créer de nouvelles alliances avec des pays qui ne sont “ni la Russie, ni la Chine, ni les Etats-Unis”, dans le but de rétablir une dynamique de coopération au niveau international. 

Philippe Etienne met en valeur le rôle “leader” de l'Union européenne, sur les enjeux climatiques notamment, ou les accords maritimes, essuyant d'un revers le récent échec des accords de l’Organisation maritime mondiale sur la décarbonation des navires.

Cassandre Thomas.