La mandat arrive à son terme et tous les quelques 75 textes composant le Pacte vert européen (Green Deal), feuille de route en matière de politique environnementale et fer de lance de la Commission von der Leyen depuis 2019, ne passeront pas l'échéance.
Si la plupart d'entre eux ont été adoptés, ou le seront avant les élections de juin 2024, ce n'est par exemple pas le cas de la proposition de règlementation visant à réduire les pesticides, abandonné suite à la crise des agriculteurs, ou la réforme sur les produits chimiques (REACH), renvoyée fin 2023 par la Commission européenne aux calendes grecques.
Bien que le Pacte vert européen ait initialement soulevé de l'enthousiasme, on constate "depuis le printemps 2023", explique Carlos Manuel Alves, un essoufflement de celui-ci, qui s'est notamment traduit par l'appel d'Emmanuel Macron à une "pause règlementaire" en matière environnementale en mai dernier.
Le Pacte vert fait également l'objet de vives critiques de la part des groupes d'extrême droite du Parlement européen (ID, ECR), qui la considèrent comme trop contraignante et en contradiction avec le soutien du pouvoir d'achat. Mais ces groupes, qui se sont toujours montrés hostiles au Pacte vert, ont le vent en poupe : les derniers sondages d'Europe Elects indiquent que le groupe Identité et Démocratie (ID), où siègent le Rassemblement national, arriverait en troisième position aux élections européennes de 2024.
Dans ce contexte peu encourageant pour la politique environnementale européenne, quel avenir peut-on imaginer pour le Pacte vert ? euradio a posé la question à Carlos Manuel Alves, maître de conférence en droit public à l'université de Bordeaux et spécialiste du droit environnemental européen.
Un entretien réalisé par Cassandre Thomas.