L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Hongrie : une loi qui fait réagir l'Europe
- Mer noire : Des tirs russes de sommation dirigés vers un navire britannique
- Lancement du nouveau programme spatial de l'UE
Hongrie : une loi qui fait réagir l'Europe
Débutons ce journal en revenant sur les protestations qui ont eu lieu un peu partout en Europe contre une nouvelle loi adoptée en Hongrie et qui interdit notamment la promotion de l’homosexualité.
Oui, cette loi très critiquée a été adoptée le mardi 15 juin par le parti du premier ministre Viktor Orban pour interdire “la mise à disposition aux enfants de moins de 18 ans des contenus qui montrent en encouragent la sexualité en elle-même, le changement de genre ou l’homosexualité”. Les représentations de l’homosexualité seront interdites à la TV, dans la publicité, ou encore dans les écoles. Des manifestations importantes ont ensuite été organisées pour s’opposer à cette législation, d’abord en Hongrie, puis notamment en Pologne.
En préparation du match de l’Euro de football entre les équipes d’Allemagne et de Hongrie qui se déroulait mercredi à Munich en Allemagne, le maire social-démocrate de la ville Dieter Reiter a proposé à la Fédération européenne du football (UEFA) d’illuminer le stade aux couleurs du drapeau LGBT+, pour “émettre un signal clair en faveur des valeurs communes".
Oui, mais l'UEFA, organisatrice de l’Euro, a refusé au nom de son obligation neutralité politique. Finalement, le match de mercredi soir a malgré tout été impacté par l’affaire, puisqu’au moment de l’hymne national hongrois, un spectateur a couru sur le terrain en brandissant un drapeau arc-en-ciel. Ailleurs en Allemagne, des stades à Berlin, Francfort, ou Cologne se sont eux éclairés aux couleurs de la communauté LGBT et des grandes entreprises allemandes comme BMW ou Volkswagen ont fait de même.
Quelle a été la réaction des leaders européens ?
Cette loi a été dénoncée mercredi 23 juin par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Elle a annoncé déclencher une procédure judiciaire car la loi hongroise enfreindrait la Charte européenne des droits fondamentaux, qui interdit toute discrimination en fonction de l’orientation sexuelle. Ensuite, le 24 juin, 17 chefs d'Etat européns ont publié une lettre commune “pour continuer le combat contre la discrimination à l’encontre de la communauté LGBTI+” et plus largement “les menaces contre les droits fondamentaux”.
Mer noire : Des tirs russes de sommation dirigés vers un navire britannique
Dirigeons-nous maintenant vers la Mer Noire, où de nouvelles tensions ont éclaté près de la Crimée, cette fois entre la Russie et la marine britannique.
Oui, mercredi 23 juin, Moscou a annoncé avoir effectué des tirs de sommation sur un navire militaire britannique, après que celui-ci ait pénétré dans les eaux territoriales russes près des côtes de Crimée. Le destroyer britannique, était il y a peu présent dans le port ukrainien d’Odessa pour signer un accord de coopération militaire, Londres s’engageant à aider Kiev dans le domaine naval. Après l’incident, le ministère russe des affaires étrangères a accusé Londres de « provocation flagrante » et convoqué l’ambassadeur britannique.
Londres a réfuté ces accusations, et dément toute violation du droit international.
En effet, d’une part le Royaume-Uni a rappelé qu’aucune convention internationale ne reconnaît l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. Le ministère britannique de la défense a donc répondu que « le navire de la Royal Navy n’était pas dans les eaux russes, il empruntait un passage internationalement reconnu entre l’Ukraine et la Géorgie ». D’autre part, même si Londres reconnaît que le destroyer a reçu des avertissements “de plus en plus hostiles à la radio”, le ministère britannique a démenti avoir été ciblé par des tirs.
Le contexte est d’autant plus tendu à l’approche d’un vaste exercice militaire de l’OTAN en Mer Noire.
La Russie a d’ailleurs appelé les Etats-Unis et leurs alliés à abandonner ce déploiement de l’OTAN, « Sea Breeze 2021 », prévu du 28 juin au 10 juillet. Vladimir Poutine s’est dit « préoccupé par le renforcement actuel des capacités et infrastructures militaires de l’OTAN près des frontières russes ». Néanmoins, on peut noter une certaine recherche d’apaisement, puisque la France et l’Allemagne viennent de proposer un sommet de l’UE avec Poutine.
Lancement du nouveau programme spatial de l'UE
Terminons cette édition en évoquant la conclusion mardi 22 juin d’un nouvel accord de partenariat entre l’Union européenne et l’ESA, l’agence spatiale européenne. Cet accord annonce le lancement du nouveau programme spatial de l'UE.
Tout à fait ! L’UE va ainsi allouer près de 9 milliards d’euros en 2021-2027 pour concevoir des programmes de nouvelle génération, notamment en ce qui concerne le système européen de navigation par satellite, Galileo, ou encore pour le vaisseau spatial d’observation de la Terre Copernicus-Sentinel. Ce vaisseau sera utilisé pour surveiller le changement climatique et contribuer à l’objectif de l’UE de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Enfin l’UE s’est doté d’une nouvelle agence, l’EUSPA, qui supervisera les activités de l’UE en matière de politique spatiale, en coopération avec l’ESA.
Et l’ESA souhaite voir l’Europe agir de manière plus durable dans le domaine spatiale, en y apportant notamment une meilleure régulation.
Le directeur général de l’ESA Josef Aschbacher a déclaré vouloir que l’Europe “joue son rôle de chef de file en matière de durabilité de l’espace extra-atmosphérique”, notamment en apportant une meilleure régulation de l’espace.
Oui, le directeur de l’ESA n'a pas hésité à comparer l'espace à “une sorte de “Far West” dans lequel les pays lancent des satellites et il n’existe que très peu de cadre réglementaire sur ce qu’il advient d’eux.” Selon lui, autant de satellites ont été lancés sur la seule année 2020 que durant toute la dernière décennie. Le commissaire européen Thierry Breton l’a confirmé mardi, “l’espace connaît une transformation massive et une industrialisation rapide".
Pour obtenir cet accord, les négociations ont été ardues, notamment avec le Royaume-Uni.
Oui, il faut rappeler ici que l’UE et l’ESA sont des entités distinctes, avec leurs propres adhérents. Certains pays sont donc membres de l’ESA, mais pas de l’UE. C’est le cas du Royaume-Uni. Ainsi l'accord était déjà prêt fin avril mais son lancement n'a été possible que depuis la semaine dernière, après l'aval du Royaume-Uni lors des réunions des membres de l’ESA. La Grande-Bretagne s’était par exemple longtemps opposée à la création d’une nouvelle Direction Generale de la Commission europrenne dédiée Industrie de la défense et espace (DEFIS).
Armand Duthil - Romain L'Hostis
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Image par Irina Rassvetnaja de Pixabay