Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 12 février 2025

CC BY-NC-ND 2.0 / European Central Bank Aujourd'hui en Europe - 12 février 2025
CC BY-NC-ND 2.0 / European Central Bank

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • L’Espagne annonce vouloir doubler le budget de l’Union européenne
  • L’Europe souhaite se positionner sur l’intelligence artificielle

Bonjour Gaspard, entamons ce journal en évoquant le projet de l’Espagne qui annonce vouloir doubler le budget de l’Union européenne en augmentant la participation des états-membres. A travers cette proposition, Madrid voudrait relancer l’idée de rendre les gouvernements responsables en commun des dettes des états-membres.

Oui et pour y parvenir, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez souhaite que l’UE augmente ses dépenses « d’au moins 2 % du PIB par an », selon RTVE et El País.  Actuellement, le budget total de l’union est de 1 200 milliards d’euros par an, ce qui équivaut à moins de 1% du PIB total des pays européens. 

Et pour atteindre cet objectif, l’Espagne suggère la création d’un nouveau mécanisme de dette commune. 

Le gouvernement de centre gauche espagnol préconise l’usage d’un levier économique similaire à celui utilisé depuis 2021 pour financer les programmes de relance post-covid qui va prendre fin l’année prochaine. Si cette idée d’augmenter la dette jointe plaît bien à l’Espagne, la France et l’Italie, elle rencontre l’opposition de l’Allemagne et de plusieurs pays scandinaves. Ces États dits « frugaux »  ne veulent pas être liés à des gouvernements avec des coûts d’emprunts plus élevés. Ils craignent la formation d’une « union fiscale » ou la commission contracterait de la dette au nom des 27 états membres.  

A travers sa proposition l’Espagne vise à renforcer la compétitivité de l’UE face à la Chine et aux États-Unis tout en relevant plus efficacement le défi des transitions écologique et numérique. 

Avec sa proposition, le gouvernement espagnol veut aussi faire face à la « guerre commerciale » instaurée par Donald Trump. Le président américain a annoncé des mesures sévères de protectionnisme économique. Entre autres, des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium.

Selon le gouvernement espagnol, le secteur de la défense a lui aussi  un besoin urgent d’investissements.

Cela ne concerne pas seulement les menaces militaires directes, comme avec la guerre en Ukraine, mais cela s’inscrit aussi dansi les nouveaux défis pour la sécurité européenne. Actuellement, l’Espagne consacre 1,8% de son PIB au budget de la défense et elle s’est engagée à l’augmenter jusqu’à 2% en 2029. Ce chiffre reste cependant sous la barre des 5% exigée par Donald Trump pour tous les membres de l’OTAN.  

L’Espagne se positionne ainsi en vue des négociations du budget européen.

Les pays européens vont se rassembler prochainement pour entamer les pourparlers sur le budget pluriannuel 2028-2034. L’Espagne est le premier pays des 27 à se positionner clairement sur ces futures négociations. La commission devrait lancer une première proposition de budget cet été.

L’Espagne qui connaît d’ailleurs une période économique particulièrement florissante.

L’économie espagnole a connu une croissance de 3,2 % en 2024, soit le taux le plus élevé de la zone euro selon le ministre de l’Économie du pays Carlos Cuerpo. Un chiffre particulièrement marquant alors que la plupart des Etats européens connaissent une situation atone. Ce dynamisme de l’économie espagnole devrait d’ailleurs se confirmer en 2025 et 2026, avec des prévisions très optimistes a ajouté Carlos Cuerpo.

Continuons ce journal  en évoquant le sommet sur l’IA, l’intelligence artificielle, qui a eu lieu à Paris ces lundi 10 et mardi 11 février. Avec pour objectif notamment de positionner l’Europe sur le marché de l’intelligence artificielle face aux mastodontes américains et chinois.

C’est la mission que se sont donnés les chefs d'États et de gouvernements, institutions et autres entrepreneurs présents au Grand Palais dans la capitale française. Une semaine pour l’action sur l’IA ponctuée par un sommet, 61 pays se sont accordés pour une IA plus ouverte, plus éthique et plus inclusive. D’autres objectifs ont aussi été annoncés à la fin de ce sommet, notamment une coordination renforcée de la gouvernance de l’IA, éviter une concentration du marché et rendre l’IA durable. 

Le président français Emmanuel Macron a aussi déclaré pendant ce sommet  que la France disposera d’un budget de 109 milliards d’euros pour développer l’IA.

En effet, la France veut se placer comme un acteur important de ce marché. Les 109 milliards évoqués par Emmanuel Macron proviennent d’investissements dans l’hexagone promis par des fonds notamment émiratis et canadiens. Pour Emmanuel Macron cette annonce est une réponse au grand plan d’investissement Stargate des Etats-Unis de 480 milliards d’euros annoncé par le nouveau président Donald Trump à la fin janvier de cette année. 

Ce sommet s’est ponctué par une annonce, comme à son habitude, tonitruante d’Elon Musk. Le patron du réseau social X a fait savoir qu’il voulait racheter OpenAI, l’entreprise californienne d’intelligence artificielle qui possède ChatGPT.

Oui, il a formulé une offre de 97.4 milliards de dollars via son avocat pour acquérir cette start-up qui a connu un grand boom à la fin de l’année 2022. Le patron de OpenAI, Sam Altman, a rapidement refusé en lui répondant fermement sur X qu’il n’était pas intéressé. 

Un accord  sur l’IA qui n’a cependant pas fait l’unanimité. 

Il faut noter l’absence des Etats-Unis et du Royaume-Uni de la liste des signataires, preuve d’une divergence sur le sujet. Le vice-président américain J.D. Vance a défendu la position de son pays en mettant en garde contre une « régulation excessive » de l’intelligence artificielle, qui « pourrait tuer une industrie en plein essor ».

Un journal de Gaspard Timmermans, Robin Job et Paul Thorineau.