Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 9 Juin

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 9 Juin

L'essentiel de l'actualité européenne du jour :

  • UE : Nouveau mandat de l'agence Frontex de surveillances des frontières
  • L'ancien général Ratko Mladic condamné à perpétuité
  • Chypre : Les "passeports dorés".

UE : Nouveau mandat de l'agence Frontex de surveillances des frontières

Dans un rapport publié lundi, les auditeurs de la Cour des comptes de l’Union européenne se sont penchés sur le nouveau mandat de l’agence européenne Frontex de surveillance des frontières.

Oui car depuis sa création en 2004, le mandat de l’agence des frontières de l’UE a été progressivement élargi, comme son budget qui est passé de 19 millions en 2006 à 460 millions d'euros en 2020. Et depuis la crise migratoire de 2015, Frontex a pour mission d’aider les États membres à lutter contre l'immigration illégale et la criminalité transfrontalière. Ainsi l’agence basée à Varsovie voit ses effectifs passer de 750 en 2019 à plus de 10 000 agents opérationnels d’ici 2027 et son budget doublera pour atteindre environ 900 millions d'euros par an.

Mais les auditeurs déplorent je cite « que Frontex n’ait pas pleinement rempli le mandat qui lui a été confié en 2016 » et « les auditeurs mettent également en doute sa capacité à assumer efficacement son nouveau rôle opérationnel » alors « qu’elle se voit confier des responsabilités accrues. »

En effet, cet audit allant de fin 2016 à février 2020 conclut que Frontex ne soutient pas efficacement la lutte contre la criminalité transfrontalière. Les auditeurs ont par exemple « observé dans le système d'échange d'informations des lacunes et des incohérences ».

La cour souligne que cette base de données qui recense des événements le long des frontières n’était ni complète ni actualisée alors qu’il faut « que les informations soient systématiquement collectées et partagées par l'ensemble des autorités nationales compétentes et des agences de l'UE », notamment dans « d'autres domaines de compétence tels que les douanes, la pêche ou la protection de l'environnement. ».

L’information ne circule donc pas de manière optimale entre les Etats membres et l’agence et le rapport s’interroge sur les coûts réels de fonctionnement de Frontex

Oui, selon la Cour des comptes, « Frontex ne fournit pas d'informations sur le coût réel de ses opérations conjointes », que ce soit en mer ou dans les airs ou encore « par type de coûts » comme le personnel ou les équipements utilisés. Frontex peut donc « uniquement présenter des coûts fondés sur des estimations, lesquels pourront être sensiblement différents des coûts réels. ».

Des dysfonctionnements dont Frontex a conscience ?

Oui dans un communiqué transmis à l’Agence France Presse, Frontex admet que des « améliorations sont nécessaires et, je cite, “travaille dur” pour rendre l’agence plus forte et encore plus efficace mais rappelle toutefois que « bon nombre des problèmes soulevés sont liés à des facteurs externes qui échappent au contrôle de l’agence » et que la mise en oeuvre des recommandations du rapport « requiert un effort combiné de Frontex, de la Commission européenne et des autorités nationales ».

L'ancien général Ratko Mladic condamné à perpétuité

Revenons à présent sur un verdict longtemps attendu. L’ancien général serbe de Bosnie Ratko Mladic a été condamné mardi à la perpétuité en appel pour crime de guerre et crime contre l’humanité.

Oui, celui qu’on surnomme « le boucher des Balkans » a été condamné mardi par la justice internationale. Cet ancien chef militaire des serbes de Bosnie de 1992 à 1996 lors de la guerre civile qui a suivi l’éclatement de la Yougoslavie, a pendant plus d’une décennie échappé à la justice, avant d’être capturé en 2011 pour être jugé par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. 

En 1995, ses troupes prennent Srebrenica et en quelques jours massacrent plus de 8000 Bosniaques musulmans. Les forces armées sous son commandement sont aussi accusées d’avoir perpétré des viols pendant le conflit qui fit près de 2,2 millions de déplacés et 100 000 morts. Le sort du génocidaire de 79 ans est désormais scellé grâce à un travail au long cours du tribunal pour reconstituer précisément le déroulement des exactions.

Mais la dimension tragique de cette page de l’histoire européenne n’est pas encore toujours assumée, loin s’en faut, en Serbie et dans la partie serbe de la Bosnie où la figure de Mladic jouit encore, malgré ses crimes, d’une certaine popularité. Le secrétaire général de l’ONU vient d’ailleurs de lancer un appel à regarder l’histoire en face. Un appel qui s’adresse bien sûr à certains responsables serbes et serbes de Bosnie au premier chef.

Oui, dans une déclaration publiée mardi par son porte-parole, le secrétaire général des Nations unies António Guterres a exprimé ses pensées « aux victimes, survivants et leurs familles qui ont souffert de génocide, crime contre l’humanité et des violations du droit de la guerre pour lesquels Mladic a été reconnu coupable. Il appelle tous ceux qui occupent une position de pouvoir à s’abstenir de nier la gravité des crimes jugés et note que la responsabilité est une étape essentielle vers la réconciliation de la région. »

Chypre : Les "passeports dorés".

Terminons ce journal à Chypre en revenant sur l’affaire dite des “passeports dorés”. Une enquête sur cette pratique controversée vient d’être dévoilée.

Oui car ce dispositif qui offre la citoyenneté chypriote moyennant un investissement de 2.5 millions d’euros a été maintes fois critiqué, notamment par l’Union européenne car elle favoriserait le blanchiment d’argent et la corruption. Membre de l’Union européenne depuis 2004, Chypre avait mis en place ce dispositif de 2007 à 2020 au lendemain d’une récession économique sans précédent.

Et un rapport d’une commission d’enquête du pays pointe du doigts des pratiques « illégales »

Oui, comme le rapporte le média Euronews qui couvrait le travail de cette commission, l’enquête a recensé que 53% des 6.779 passeports délivrés l’ont été de manière « illégale ». L’ancien juge de la cour suprême qui a dirigé pendant neuf mois l'enquête a déclaré à la presse que le dispositif « a opéré presque sans cadre réglementaire ». Le gouvernement a de son côté fait part de son souhait de « punir » les responsables de cette affaire qui entache le pays.

Armand Duthil- Thomas Kox

Tous les journaux "Aujourd'hui en Europe" sont disponibles ici