L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- République Tchèque : Petr Fiala à la tête d'une coalition de cinq partis
- Libération de 10 prisonniers arméniens
- Slovénie : le président Janez Jansa fait l'objet d'une enquête anticorruption
- Lancement du télescope spatial James Webb depuis la base de Kourou
République Tchèque : Petr Fiala à la tête d'une coalition de cinq partis
Débutons cette édition en nous rendant en République Tchèque. Vendredi dernier, le nouveau chef du gouvernement, Petr Fiala a pris ses fonctions, à la tête d’une coalition de cinq partis, allant des démocrates conservateurs, aux libéraux du parti pirate. Une nouvelle coalition qui devrait tourner la page du gouvernement populiste d’Andrej Babis.
Effectivement, cette nouvelle formation de centre-droit s’est décidée à la suite des élections législatives d’octobre dernier. Cette phase de constitution du gouvernement a été perturbée par des semaines d’inquiétudes dues à l’état de santé du président Milos Zeman qui a théoriquement un rôle important dans ce processus. Ce dernier en partie rétabli a finalement pu nommer le dirigeant du parti conservateur Petr Fiala, à la tête du pays. La nouvelle coalition est attendue au tournant, au moment où le pays connaît une montée en flèche des coûts des ménages et des infections au Covid-19.
Un gouvernement qui devrait entrer en opposition franche avec les positions pro-russes et chinoises du président Milos Zeman et de l’ancien premier ministre Andrej Babis.
Oui Ulrich, Petr Fiala a d’ailleurs dû batailler avec le président Milos Zeman, concernant notamment la nomination du nouveau ministre des Affaires étrangères. Le jeune Jan Lipavsky issu du parti pirate qui fait son entrée au gouvernement, a tout juste 36 ans et est considéré comme un farouche opposant au régime de Moscou et de Pékin. Il a récemment dénoncé la campagne d’influence des deux puissances dans le pays, et a déjà écarté leur candidature du prochain chantier de construction de réacteur de centrale nucléaire dans le pays.
La nouvelle politique étrangère tchèque devrait donc prendre un virage pro-occidental et s’engager davantage dans le projet européen
C’est vrai, le nouveau ministre des Affaires étrangères envisage également de prendre “une certaine distance” avec la Hongrie et la Pologne au sein du groupe de Visegrad, afin de mieux promouvoir les intérêts tchèques en Europe. Le groupe de Visegrad qui réunit aussi la République Tchèque et de la Slovaquie, s’était formé en 1991 à la suite de l’effondrement du bloc communiste pour faire valoir les intérêts de la région auprès de l’OTAN et de l’UE.
De fait, la prise de position de Jan Lipavsky devrait marquer une rupture d’autant plus importante, à 6 mois de la présidence de Prague à la tête de l’UE.
Libération de 10 prisonniers arméniens
Continuons ce journal en évoquant la libération de 10 prisonniers arméniens, par les autorités azerbaïdjanaises. Dimanche dernier, le gouvernement de Bakou a annoncé avoir remis à l’Arménie, dix de ses militaires qui avaient été capturés lors d’affrontements en novembre entre ces deux pays du Caucase, qui se disputent l’enclave du Haut-Karabakh.
Effectivement Ulrich, ce petit territoire montagneux est au centre d’un long conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Peuplé majoritairement d'Arméniens, le Nagorny-Karabakh, soutenu par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes. Un nouveau conflit avait éclaté à l’automne 2020 entre les deux pays qui s’est soldé par une reprise d’une importante part de ce territoire par l'Azerbaïdjan et un retour de la Russie dans la région qui y a déployé une importante force militaire et y joue désormais un rôle d’arbitre.
Pourtant de nouveaux affrontements ont eu lieu au mois de novembre 2021, malgré l’implication de la communauté internationale.
C’est vrai. Les affrontements du mois dernier ont causé la mort de 13 personnes. Plusieurs dizaines de soldats ont également été fait prisonniers. La libération de dix d’entre eux par Bakou a eu lieu suite à une réunion entre le président azerbaïdjanais, le premier ministre arménien et le président du Conseil européen à Bruxelles le 14 septembre dernier. Un succès pour la diplomatie européenne, dont s’est félicité Charles Michel sur Twitter, le qualifiant de “geste humanitaire important démontrant la volonté commune de renforcer la confiance”.
Une décision qui doit redynamiser les relations entre l’Azerbaïdjan et l’Union européenne.
Oui Ulrich, le 14 décembre dernier déjà, le président du Conseil européen et le président azerbaïdjanais se sont retrouvés à Bruxelles pour discuter des questions clé du partenariat entre l’UE et Bakou. Au programme, la sécurité énergétique, avec notamment l’achèvement du projet de corridor gazier et les perspectives d’augmentation du volume de gaz naturel qui sera exporté vers le marché européen.
Slovénie : le président Janez Jansa fait l'objet d'une enquête anticorruption
Intéressons nous maintenant à la Slovénie, et notamment à son président Janez Jansa, alors que ce dernier va faire l’objet d’une enquête anticorruption, dirigée par l’organisme slovène de surveillance.
En effet Ulrich, Janez Jansa est soupçonné de conflit d'intérêt, après que l’avocat qui le représente depuis plus de dix ans, ait été nommé au conseil d’administration d’une “structure de défaisance” du pays, une entité juridique créée pour recueillir et gérer des actifs de mauvaise qualité. La commission de prévention de la corruption a d’ores et déjà lancé la procédure après qu’un examen préliminaire ait confirmé une violation présumée de loi.
Par ailleurs, Janez Jansa a déjà été entendu dans une affaire de fausse déclaration en 2013.
Oui le premier ministre avait déjà été reconnu coupable d’avoir dissimulé une partie de ses actifs, à hauteur de plusieurs centaines de milliers d’euros. Un constat qui avait entraîné la chute de son gouvernement. Janez Jansa nie pourtant en bloc l’ensemble de ces accusations.
Lancement du télescope spatial James Webb depuis la base de Kourou
Terminons ce journal en nous tournant vers l’espace. Le lancement du dernier projet réunissant l'agence spatiale américaine, canadienne et européenne doit avoir lieu le 24 décembre prochain. Après 20 ans de développement à la NASA, le télescope spatial James Webb sera envoyé par une fusée Ariane 5 depuis la base de Kourou en Guyane française. En quoi cela représente-t-il une avancée majeure pour l’observation spatiale ?
Eh bien Ulrich, ce télescope est le plus grand et le plus sophistiqué jamais envoyé dans l’espace. Doté d’un miroir de 6,5 mètres de diamètre, le télescope James Webb voyagera jusqu’à un point isolé à environ 1,5 million de kilomètres de la Terre. L’objectif est de parvenir à observer la naissance de l’univers à des millions d’années lumières de notre système solaire.
Un projet au rayonnement international auquel a collaboré l’ESA, l’agence spatiale européenne et un certain nombre d’Etats membres.
Effectivement, l’ESA a notamment contribué à la fourniture des services de lancement et du personnel chargé des opérations de la mission. En contrepartie, les scientifiques européens obtiendront une part minimale de 15% du temps d’observation total.
Juliane Barboni - Ulrich Huygevelde
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