Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- Le rapprochement entre l’Iran et la Russie confirmé
- Le scandale de mises sur écoute en Grèce
- Le refus de Berne que Berlin livre à Kiev des munitions qu’elle avait acheté à la Suisse
Commençons ce tour d’actualité en évoquant le rapprochement entre l’Iran et la Russie, confirmé, s’il en était besoin, par l’aveu par Téhéran de livraisons de drones au Kremlin.
Oui, bien que l’utilisation de drones iraniens dans la guerre en Ukraine ne faisait plus de doute sur la scène internationale, l’Iran avait toujours nié avoir livré ce type d’armes à Moscou.
Le 5 novembre les autorités de la république islamique ont fini par le reconnaître du bout des lèvres en précisant toutefois que ces livraisons avaient eu lieu avant le déclenchement de la guerre et en quantités limitées.
Malgré cet aveu, le président Zelensky accuse l’Iran de mentir sur l’ampleur de leur soutien à Moscou.
Effectivement, le président ukrainien accuse les dirigeants iraniens de minimiser le nombre de drones fourni au Kremlin. Kiev affirme que plus de 400 drones iraniens auraient été utilisés contre la population ukrainienne et que Moscou en aurait commandé environ 2000.
Ces révélations marquent un peu plus le rapprochement entre la Russie et l’Iran.
Oui, en livrant ces drones à la Russie, l’Iran se met encore davantage au ban de la communauté internationale et notamment les principaux alliés de l’Ukraine : les États-Unis et l’Union européenne au premier chef. La Chine, bien que revendiquant sa proximité avec Moscou, s'est pour sa part bien gardée de toute implication directe dans la guerre.
D’autres accusations portent également sur la livraison de missiles à la Russie.
L'Iran dément, comme elle l’a fait pour la question des drones, avoir fourni des missiles sol-sol iraniens au Kremlin. Malgré les dénégations de Téhéran, l’Iran a été soumise à de nouvelles sanctions de la part de l’UE et du Royaume-Uni qui visent trois généraux iraniens et une entreprise d’armement.
Continuons ce journal en revenant sur le scandale de mises sur écoute, en Grèce, de journalistes, responsables politiques et d’un ancien Premier ministre par le biais du logiciel espion illégal Predator.
Pour rappel, l’affaire avait éclaté en juillet dernier lorsque Nikos Androulakis, un député européen et le chef du parti socialiste grec, avait déposé plainte suite aux soupçons de mise sur écoute de son téléphone par le logiciel-espion Predator. En août, le gouvernement du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a reconnu que le député européen avait été placé sous surveillance par l'État sans toutefois avoir eu recours au logiciel Predator. Depuis, le scandale n’a fait que prendre de l’ampleur avec de nouvelles accusations. Ce samedi 6 novembre, un article du journal Documento dévoilait une nouvelle liste de 33 personnes ayant été tracées par le logiciel dont plusieurs membres du gouvernement, de fonctionnaires, journalistes et hommes d’affaires.
Et beaucoup d’éléments laissent à penser que le principal responsable serait le Premier ministre grec.
Oui pour se défendre, le premier ministre grec dit ne pas être au courant de ces activités alors même qu’une loi stipule que ces activités sont placées sous son contrôle. Selon l’enquête, les responsables politiques figurant sur la liste étaient majoritairement des opposants au premier ministre. Selon, un ex-ministre, la séquence des événements, la coïncidence de dates et des personnes surveillées, laisse peu de doute sur le fait que le cerveau de cette affaire ne soit autre que le Premier ministre lui-même.
Le Premier ministre reste silencieux face aux accusations
Oui c’est le porte-parole du gouvernement qui a réagi à ces nouvelles accusations en déclarant que le rapport était “accablant de récits alors que les preuves sont absentes”.
Le principal parti d'opposition, Syriza tire la sonnette d’alarme en dénonçant un danger pour la démocratie.
En effet, le parti demande au gouvernement d’interdire immédiatement ces logiciels espions et de contraindre les entreprises propriétaires de Predator à révéler leurs principaux utilisateurs en Grèce.. D’autres parts, Syriza appelle également au remplacement de l’actuel chef des services secrets, largement silencieux sur cette affaire, justifiant ce mutisme au nom de la “sécurité nationale”.
Avant même les dernières révélations, la commission d’enquête du Parlement européen sur les logiciels malveillants (PEGA) a appelé le gouvernement grec à procéder à “une enquête urgente et approfondie''.
Une délégation de dix eurodéputés s’est entretenue la semaine dernière avec des responsables gouvernementaux et des ONG pour faire la lumière sur ce dossier. Mais comme l’a annoncé le président de la PEGA, “beaucoup de nos questions sont restées sans réponse”. Alors qu’Europol et la Commission européenne semblent ne pas vouloir trop se mêler à l’affaire, le FBI s’est quant à lui déjà rendu en Grèce, sans l’invitation du gouvernement grec.
Terminons ce journal en évoquant le refus de Berne que Berlin livre à Kiev des munitions qu’elle avait acheté à la Suisse .
Alors que Berlin veut envoyer à l’Ukraine 12 400 munitions de fabrication suisse qui devraient être utilisées pour abattre les drones utilisées par les forces russes, la Suisse a interdit jeudi à l'Allemagne de les livrer à l’Ukraine.
Selon Berne, une telle livraison serait juridiquement impossible en raison de la neutralité suisse et de la loi interdisant la réexportation de matériel de guerre à destination des zones de conflit.
Une position stricte qui a singulièrement refroidi les relations entre la Suisse et ses partenaires européens.
Effectivement, alors que d’autres pays neutres comme la Suède se sont adaptés à la nouvelle situation sécuritaire de l’Europe, la neutralité de la Suissepose question chez ses partenaires. La présidente de la commission de défense du Bundestag, dit comprendre la position de la Suisse mais rappelle en même temps que son refus de livrer ces munitions a des conséquences directes sur la vie des citoyens ukrainiens.
Berlin ne cache pas son irritation face à cette situation et menace Berne de recourir à d’autres fournisseurs à l’avenir.
Oui, les autorités Allemandes rappellent que si leur principal fournisseur de munitions leur fait défaut, elles se trouveront dans l’obligation de se tourner vers d’autres fabricants. Or, les commandes en munitions de l’Allemagne se chiffreraient à une hauteur de 20 milliards d’euros. Un possible très gros manque à gagner pour la Suisse.