L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- L'Agence européenne des médicaments valide deux nouveaux traitements contre le coronavirus
- La politique de défense de l'Union européenne se renforce
- La Hongrie condamnée par la Cour de justice de l'UE
L'Agence européenne des médicaments valide deux nouveaux traitements contre le coronavirus
Pour débuter ce journal, un point sur l’actualité sanitaire en Europe. Alors que le continent connaît un rebond de l’épidémie de Covid-19, l’Agence européenne des médicaments (AEM) vient de valider deux nouveaux traitements contre le coronavirus.
Oui, le 11 novembre l’Agence européenne des médicaments a rendu un avis positif sur le Ronapreve et le Regkirona, deux traitements contre le coronavirus. La commissaire européenne à la Santé Stella Kyriakides les a qualifiés de “prometteurs” dans le cadre de la stratégie de l’UE contre la COVID-19, dont l’un des objectifs est d’autoriser jusqu’à cinq nouveaux traitements dans l’UE d’ici la fin de l’année. Pour l’instant, l’Agence européenne des médicaments évalue six autres produits qui pourraient bientôt recevoir une autorisation de mise sur le marché.
Malgré ces traitements, la commissaire a rappelé que c’est la vaccination qui reste “l’outil essentiel pour lutter contre la Covid-19”, et elle a encouragé les États-membres à accélérer leurs campagnes de vaccination.
Oui, un appel à la vaccination assez général alors que la pandémie progresse de nouveau en Europe. En France l’injection d’une troisième dose est de plus en plus privilégiée par le gouvernement pour faire face à la recrudescence des cas. Aux Pays-Bas, un reconfinement partiel a même été décrété : le télétravail redevient la norme, les rassemblements sont fortement limités, et les bars et restaurants ferment désormais à partir de 20h.
En Belgique, un comité de représentants des gouvernements fédéral et régionaux se réunit ce mercredi pour tenir compte des revendications que les hôpitaux du pays ont fait remonter.
En effet, d’un côté l’évolution du nombre de cas en Belgique suit désormais un rythme de 10 000 contaminations par jour, soit près de 30% de plus que la semaine dernière. Mais d’un autre côté, les établissements de santé ont pourtant dû fermer des lits, en raison d’un manque de personnel. Par conséquent, lundi soir, les fédérations hospitalières belges ont publié un communiqué commun, dans lequel elles demandent à durcir les mesures sanitaires voire à instaurer la vaccination obligatoire en Belgique.
La politique de défense de l'Union européenne se renforce
Évoquons à présent la politique de défense et de sécurité commune de l’Union européenne. Lundi, les ministres européens de la Défense et des Affaires étrangères se sont réunis avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. Ils ont tout particulièrement évoqué la présence de nombreux soldats russes à la frontière avec l’Ukraine.
Lundi Kiev a avancé le chiffre de 100 000 soldats russes actuellement postés en Crimée et près de la région du Donbass, où continuent de s'affronter les troupes gouvernementales et les milices pro-russes. Lundi, le secrétaire général de l’OTAN a averti que ces mouvements de troupes ne sont pas anodins, car ils réduisent le temps nécessaire à l’OTAN pour réagir en cas d’une invasion russe de l’Ukraine. Si Moscou a rejeté ces “peurs alarmistes”, Jens Stoltenberg a, lui, appelé Moscou à montrer plus de transparence quant à ses intentions réelles.
Selon le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba, “ce renforcement de la présence militaire russe ne doit pas être considéré indépendamment des autres crises et tensions qui se déroulent en Europe”, notamment la crise migratoire aux frontières de la Pologne et de la Biélorussie.
Oui, alors que le dirigeant biélorusse Alexandre Loukachenko envoie des centaines de migrants vers la frontière de la Pologne et de la Lituanie, le ministre ukrainien considère que cela sert une stratégie russe globale de déstabilisation de l’Europe. Sur ce point, l’UE reste encore prudente, mais le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a tout de même déclaré ne pas penser “que Loukachenko puisse faire ce qu’il fait sans le soutien important de la Russie”.
Dans ce contexte, l’Union européenne en profite pour relancer le chantier de la politique de défense européenne.
En effet, si l’Union ne dispose pas, aujourd’hui, d’une armée proprement européenne, lundi lors de leur réunion, les 27 ministres des affaires étrangères et de la Défense ont affirmé espérer trouver d’ici à 2022, un accord sur la création d’une force rapide d’intervention de 5000 hommes sous la bannière de l’Union. En outre, l’UE a annoncé qu’elle organisera en 2023 pour la première fois des manœuvres militaires de grande envergure, lesquelles seront bientôt organisées par l’Etat major de l’UE, organe créé en 2017.
La Hongrie condamnée par la Cour de justice de l'UE
Terminons ce journal en revenant sur la récente condamnation de la Hongrie par la Cour de justice de l’UE. Depuis maintenant plusieurs années, la Hongrie est régulièrement visée par des procédures judiciaires entamées par les institutions de l’Union. Quel est l’objet de cette dernière procédure en date ?
Cette fois, la Cour de justice de l’UE a condamné la Hongrie pour sa loi baptisée “Stop Soros”, en référence au nom du milliardaire d’origine hongroise George Soros. Un homme que le premier ministre Viktor Orban accusait en 2018 d’orchestrer une “immigration de masse” par le biais des ONG dont il est responsable. La même année, l’adoption de cette loi “Stop Soros” a donc rendu criminelle l’aide apportée par des ONG ou par des personnes aux demandeurs d’asile. Quiconque leur porterait assistance risque jusqu’à un an de prison.
Le texte ajoute même des nouveaux motifs de refus de ces demandes d’asile, alors que ces critères sont normalement du ressort de l’UE.
Tout à fait ! Mardi 16 novembre, la Cour de justice de l’UE a donc statué que la Hongrie a enfreint le droit européen puisque ces mesures arbitraires lui ont permis de refouler hors de ses frontières de nombreux demandeurs d’asile. La Hongrie doit désormais se conformer à cet arrêt “dans les meilleurs délais”.
Le gouvernement hongrois a signifié avoir “pris acte de l’arrêt”, mais savoir s’il le respectera, c’est une autre question.
En effet, récemment, la Hongrie a pour la première fois contesté un jugement rendu par la Cour de l’UE, toujours sur la question de l’asile, car Budapest le considère non conforme au droit hongrois. Ce faisant, le pays conteste la primauté du droit européen sur les droits nationaux, l’un des principes fondateurs de l’Union. Une situation qui pousse même la Commission à réclamer des sanctions financières.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
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