Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Joris Schamberger, Ariane Dana, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- Le partenariat stratégique relatif aux matières premières critiques qui devrait être conclu entre l’Union européenne et l’Australie
- L'assouplissement des règles environnementales de la Politique agricole commune par le Conseil de l’UE
- La Roumanie, où la montée de l'extrême droite chez les jeunes fait envisager à la coalition au pouvoir de réguler TikTok
Ouvrons ce journal en évoquant le partenariat stratégique relatif aux matières premières critiques qui devrait être conclu entre l’Union européenne et l’Australie.
Kerstin Jorna, à la tête de la direction générale de la Commission pour le marché intérieur, l’industrie, l’entrepreneuriat et les PME, a révélé à Euractiv le 27 mars que quatre nouveaux partenariats commerciaux de l’Union européenne étaient actuellement en cours de négociation ou prêts à être signés. Parmi eux, un partenariat avec l'Australie dont l’objectif est clair : diversifier les sources d'approvisionnement en matières premières critiques de l’UE et réduire sa dépendance à l'égard de la Chine.
Cela fait 5 ans que l’UE tente de négocier un accord de libre-échange avec l'Australie, riche en matières premières dites “critiques” telles que le lithium, qui est utilisé dans la fabrication des batteries.
Des tentatives de négociations qui avaient échoué en octobre 2023 en raison de certaines divergences. L'UE a donc misé sur un partenariat stratégique, mettant l'accent sur la coopération dans des domaines spécifiques plutôt que sur des termes commerciaux précis.
Cette initiative intervient alors que l'UE poursuit ses efforts pour garantir l'accès à des ressources essentielles pour ses transitions écologiques et numériques.
Oui, l'UE, par sa législation sur les matières premières critiques, a établi des objectifs ambitieux pour l'approvisionnement en ressources dites essentielles. Cette législation exige que, d'ici 2030, au moins 10 % des minerais utilisés par l'UE soient extraits localement, que 40 % des éléments soient transformés sur le territoire de l'Union et que 25 % proviennent du recyclage. En parallèle, la législation limite la dépendance à l'égard des fournisseurs extérieurs en interdisant à tout pays tiers de fournir plus de 65 % de la consommation annuelle de l'UE pour l'un des matériaux clés.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant l'assouplissement des règles environnementales de la Politique agricole commune par le Conseil de l’UE.
Oui, le 26 mars, alors que les agriculteurs manifestaient dans les rues de Bruxelles pour la troisième fois consécutive depuis le début de l’année, le Conseil de l'UE a approuvé une proposition visant à assouplir les exigences environnementales pour la période 2023-2027. Cette décision, prise lors du récent Conseil « Agriculture et pêche » de l'UE, a suscité des réactions mitigées tant au sein de l'industrie agricole que de la société civile.
L’objectif principal est de réduire la charge administrative pesant sur le monde agricole, notamment en assouplissant les conditions environnementales liées aux subventions de la Politique Agricole Commune, la PAC.
La proposition approuvée par le Conseil vise à accorder une plus grande souplesse aux États membres dans la mise en œuvre de la politique agricole, notamment en ce qui concerne les normes relatives aux bonnes conditions agricoles et environnementales sur lesquelles reposent les paiements de la PAC. Cela comprend des exemptions sur les couvertures de sol obligatoires, la rotation des cultures et les règles en matière de jachère.
Cette décision a suscité de vives critiques, notamment de la part des organisations non gouvernementales environnementales et des groupes de consommateurs.
Dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ces organisations ont exprimé leur préoccupation quant au retrait des exigences environnementales de la PAC, soulignant le manque de consultation et d'étude d'impact préalable. Les critiques de cette décision dénoncent un recul dans la protection de l'environnement et des ressources naturelles, mettant en péril les emplois à long terme que la PAC est censée soutenir.
Les ONG ont également remis en question l'urgence politique invoquée par la Commission pour justifier l'absence d'étude d'impact, arguant que cela ne faisait que renforcer les craintes quant à la légitimité et à la transparence du processus décisionnel.
Terminons ce journal en Roumanie, où la montée de l'extrême droite chez les jeunes fait envisager à la coalition au pouvoir de réguler TikTok.
Oui, face à une enquête révélant une popularité croissante de l'extrême droite parmi les jeunes utilisateurs de TikTok, les membres de la coalition gouvernementale roumaine projettent une réglementation stricte, voire une interdiction totale de l'application. Cette initiative intervient à un moment critique, alors que le pays se prépare pour des élections majeures.
L'eurodéputé Rareş Bogdan, du parti libéral, met en garde contre le risque de manipulation des jeunes par des messages extrémistes diffusés sur TikTok, et propose un filtrage strict voire une interdiction temporaire de la propagande politique.
Oui, il souligne une urgence à agir, en appelant TikTok à adopter des règles de modération similaires à celles d'autres grandes plateformes telles que Facebook ou YouTube. Cette proposition de régulation est soutenue par certains membres du Parti social-démocrate, qui affirment également la propension de l'application à véhiculer des messages anti-systèmes qui résonnent particulièrement auprès des jeunes.
Cependant, toutes les voix ne convergent pas vers une interdiction totale de TikTok.
Oui, certains proposent une approche plus nuancée, suggérant un accès pondéré à certaines applications tout en organisant des débats pour sensibiliser les Roumains aux dangers potentiels des réseaux sociaux extrémistes. D’autres encore, s'opposent totalement à une interdiction immédiate de TikTok, la jugeant antidémocratique et mettant en avant les risques de censure et les implications pour la liberté d'expression.
Cette initiative de régulation s'inscrit dans un contexte plus large de préoccupations concernant les pratiques de TikTok.
En effet, en février, la Commission européenne a ouvert une procédure formelle contre l'application pour de possibles infractions au règlement sur les services numériques, notamment en ce qui concerne la protection de l'enfance.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.