Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles. Avec Alizée Lambin, Paloma Biessy, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme :
- À Rafah, dans la bande de Gaza, un camp de déplacés a été violemment bombardé par Israël.
- La visite d'État du président français Emmanuel Macron en Allemagne.
- La première ministre danoise, Mette Frederiksen, appelle à interdire les réseaux sociaux pour les moins de 15 ans dans toute l’Europe.
Bonjour Alizée, démarrons ce journal à Rafah où un camp de déplacés a été violemment bombardé par Israël dans la nuit du 26 au 27 mai.
C’est un nouveau drame qui a frappé la Palestine en ce début de semaine. Selon le ministre de la Santé du Hamas, les bombardements israéliens ont fait au moins 45 morts et 249 blessés. Pour rappel, depuis le début du conflit avec Israël, les Palestiniens sont contraints de se déplacer toujours plus au sud, et sont maintenant bloqués à Rafah, ville frontalière de l’Égypte. Tel-Aviv avait exhorté les personnes sur place de quitter les lieux, en leur indiquant certaines zones humanitaires. Pourtant c’est justement une zone entièrement peuplée de civils qui a été attaquée.
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou parle d’une “erreur tragique”.
Cette “erreur” comme l’appelle l’armée de Tsahal lui a valu un nouveau lot de condamnations internationales. Le président français Emmanuel Macron s'est dit “indigné” par cette attaque, alors qu’à Paris une dizaine de milliers de personnes étaient dans les rues pour demander un cessez-le-feu. Une indignation partagée par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a quant à lui promis que, je cite, “Israël rendra des comptes”.
Autre preuve du choc qu’a été cette attaque : le conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence le 28 mai.
Une réunion à huis clos, dont le but sera de faire le point sur la situation sur place. Parmi les sujets qui devraient émailler ces discussions : l’interdiction prononcée il y a plusieurs jours par la cour de justice internationale de poursuivre les bombardements à Rafah. Une interdiction qui a été totalement ignorée par Israël.
En parallèle de ces dénonciations, trois pays européens reconnaissent officiellement ce mardi l’existence d’un État palestinien.
Dans un mouvement collectif, l’Irlande, l’Espagne et la Norvège ont déclaré conjointement reconnaître l’existence d’un État palestinien. Ils sont en revanche pour le moment relativement isolés sur la question en Europe. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a donc déclaré à Bruxelles que “ la reconnaissance de l’État de Palestine est une question de justice pour le peuple palestinien “
Poursuivons ce journal en Allemagne, où s’est rendu Emmanuel Macron du 26 au 28 mai.
Au programme de cette visite d’État : un discours sur la crise de la démocratie en Europe. Dans ce discours prononcé à Dresde, le président Macron a appelé la jeunesse à voter lors des prochaines élections européennes. Il a également mis en garde contre la montée des populismes et de l’extrême droite, reprenant sa rhétorique du discours prononcé il y a quelques semaines à la Sorbonne, je cite, “l’Europe peut mourir”.
Le Président rencontre également son homologue, le chancelier Olaf Scholz le 28 mai.
Les deux hommes ont signé en amont de leur rencontre une tribune conjointe dans le Financial Times. Les deux hommes appellent à renforcer la souveraineté de l’Union européenne. Ils ont notamment mis l’accent sur les questions autour de l’industrie, mais aussi sur l’innovation en matière d’IA et de santé. Ils demandent également à ce que les 27 se penchent sur la création d’un marché financier européen.
Pourtant, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont souvent eu du mal à accorder leurs violons ces dernières années.
Depuis plusieurs mois, les deux hommes s’efforcent à relancer un tandem franco-allemand qui a tendance à battre de l’aile. Ils n’ont d’ailleurs toujours pas réglé leurs différents sur la question des investissements européens financé de façon conjointe et garantie par Bruxelles. Une initiative fortement soutenue par Emmanuel Macron pour financer entre autres la transition verte et numérique. Mais à laquelle la Chancellerie allemande est pour l’heure plus que réticente.
Concluons ce journal en évoquant une tribune rédigée dans le quotidien danois Politiken, par la Première ministre Mette Frederiksen. La cheffe du gouvernement appelle donc à interdire les réseaux sociaux pour les moins de 15 ans dans toute l’Europe.
La Première ministre considère qu’en dessous de cet âge, l’utilisation des réseaux sociaux peut être dangereuse pour les enfants. Elle dénonce notamment les images violentes qui peuvent apparaître sur les fils des internautes. Elle appelle donc à ce que ces applications se dotent de véritables outils pour vérifier l’âge de l’internaute. Une proposition qui rejoint celle formulée par le président français Emmanuel Macron d’établir une majorité numérique à 15 ans.
L’Europe s’est pourtant dotée du Digital Services Act cette année, un texte de loi censé justement encadrer ces questions.
Pour la Première ministre en revanche, le texte ne va pas assez loin pour “se dresser contre les plateformes”. Elle demande donc à plus de fermeté avec les géants du numérique et à l’interdiction des publicités touchant les mineurs sur les réseaux sociaux. Elle demande également à interdire les mécaniques addictives que l’on retrouve sur certains réseaux sociaux comme Tik Tok, qui poussent l’internaute à rester en ligne toujours plus longtemps.
Un journal de Paul Thorineau et Alizée Lambin