L'accord commercial avec le Royaume-Uni adopté par le Parlement européen. Controverse en Hongrie après l'adoption d'un texte donnant au pouvoir la mainmise sur plusieurs fondations culturelles et académiques du pays. Alors qu'ils seront réunis en session plénière du 5 au 7 mai prochain, plusieurs élus du Comité européen des régions y présenteront un avis pour une meilleure protection du milieu marin.
L'accord commercial avec le Royaume-Uni adopté par le Parlement européen.
Débutons ce journal en revenant sur le très attendu vote des eurodéputés sur l’accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.
Oui le traité de libre-échange de plus de 1200 pages conclu in extremis le 24 décembre 2020 a été adopté mardi par 660 voix pour, 5 contre et 32 abstentions. Jusque-là provisoire, il prendra effet le 1er mai et permet aux deux rives de la Manche de commercer librement sans quotas ni droits de douanes.
Un accord ratifié par une large majorité d’eurodéputés selon les résultats publiés mercredi mais plusieurs points de friction subsistent.
Oui, des différends persistent, notamment sur les services financiers, les relations diplomatiques ainsi que sur la question de l’accès des pêcheurs de l’UE aux eaux convoitées du Royaume-Uni. D’ici 2026, les Européens doivent renoncer progressivement à 25% de leurs captures annuelles dans les eaux britanniques, mais la situation est déjà très compliquée par les pêcheurs européens qui ont l’habitude de travailler dans les eaux britanniques. Seule une petite minorité d’entre-eux a pour l’instant obtenu le droit d’y pêcher depuis le Brexit.
L’accord a donc reçu le soutien massif des eurodéputés mais son application en Irlande du Nord est retardée par les britanniques.
Tout à fait, et ce sont ces retards qui ont poussé les eurodéputés à différer le vote dans l’attente de garanties de Londres. Ce protocole prévoit que l’Irlande du Nord britannique reste dans le marché unique car la mise en place d’une frontière terrestre séparant Dublin et Belfast pourrait raviver des tensions communautaires.
Pour contourner ce risque, l’accord commercial a donc prévu la mise en place d’une frontière en mer du nord afin de garantir la libre circulation sur l'île d’Irlande mais l’installation des infrastructures douanières maritimes prennent du temps et il se dit que Londres ne se presse pas de les mettre en place.
Ce protocole est décrié par une partie de la classe politique nord-irlandaise et a provoqué la démission de la première ministre Arlene Foster qui dirigeait le parti unioniste DUP.
En effet, la première femme première ministre nord irlandaise et chef du parti unioniste depuis 2015 a annoncé mercredi sa démission après la fronde d’une majorité de députés du DUP exprimée dans une lettre . Ils sont nombreux à lui reprocher son inaction face à la mise en place du protocole irlandais par Londres. Une frontière maritime que beaucoup d’unionistes voient comme une érosion de leur identité britannique et un pas de plus vers la réunification avec le sud.
Controverse en Hongrie après l'adoption d'un texte donnant au pouvoir la mainmise sur plusieurs fondations culturelles et académiques du pays.
Tournons-nous à présent vers la Hongrie où le parlement a voté, mardi, un texte controversé qui offre au pouvoir la mainmise sur plusieurs fondations culturelles et académiques.
En effet, les députés de la majorité ont voté mardi pour la création de près d’une dizaine de fondations dépendantes du gouvernement. Ces fondations culturelles et académiques vont recevoir des financements ainsi que des actifs immobiliers appartenant à l'État hongrois. Plus encore, 11 universités publiques vont être placées sous la tutelle de ces structures à travers cette loi dont les conséquences ne sont pas encore pleinement mesurables. Le texte stipule également que « la diversité des missions publiques à accomplir nécessite de repenser le rôle de l’État ».
L’opposition dénonce quant à elle la création d’un « Etat parallèle » et des eurodéputés craignent une utilisation « opaque » des fonds européens.
Oui car pour certains médias hongrois, ce texte garantit le contrôle des fondations par des alliés de la majorité du premier ministre Viktor Orban et ce, même en cas de défaite de son parti aux prochaines législatives de 2022. Plusieurs eurodéputés dénoncent par ailleurs l’utilisation opaque des fonds européens par le gouvernement.
Dans une lettre obtenue par Politico et adressé lundi à la présidente de la Commission européenne, les parlementaires s’inquiètent que, je cite, « 20% du plan de relance hongrois disparaîtra dans un système opaque exempt de contrôle budgétaire qui a pour but de détruire la liberté académique ainsi que l’autonomie des institutions hongroises ».
Réunis en session plénière du 5 au 7 mai prochain, plusieurs élus du Comité européen des régions y présenteront un avis pour une meilleure protection du milieu marin.
Terminons ce journal en revenant sur un avis qui sera présenté lors de la prochaine session plénière du Comité européen des régions qui se tiendra du 5 au 7 mai prochain. Cet avis intitulé « Protection du milieu marin par les collectivités locales et régionales » a été élaboré par 13 élus du Comité européen des régions. A la demande du Conseil de l’Union européenne qui réunit les ministres des États membres, le texte détaille plusieurs recommandations. Quels sont les points majeurs de cet avis ?
Et bien, l’avis présenté demande tout d’abord que des objectifs clairs soient fixés pour protéger la biodiversité marine en favorisant la coordination entre les différents acteurs. Ainsi même si la préservation de l’environnement représente un enjeu important pour 94% des citoyens européens interrogés, le texte déplore le manque de résultat concret pour protéger le milieu marin malgré une directive de l’UE datant de 2008. Un constat partagé par un rapport de la Cour des comptes publié en novembre 2020.
Concrètement, que souhaitent les élus ?
L’avis interpelle la Commission et les États membres et leur demande de mettre en œuvre une stratégie claire au niveau des communes et des régions. Cette stratégie pourrait s’accompagner par un plus grand accès à l’information concernant les initiatives européennes et plus de consultations avec les acteurs locaux. Par exemple, l’avis propose l’instauration d’une plateforme pour encourager la recherche scientifique ou encore pour rassembler les villes européennes désireuses de s’attaquer à la dégradation de l'environnement marin.
En substance, cet avis insiste sur le caractère urgent d’une réduction drastique de la pollution marine.
Effectivement mais tout en consultant les acteurs privés, notamment les agriculteurs pour repenser l’usage des pesticides. L’avis met en avant également la volonté d’impulser la création de zones protégées pour limiter les déchets plastiques et la pollution sonore sous-marine. Selon l’avis, 10% des eaux de l’UE doivent bénéficier d’un niveau élevé de protection alors qu'il est actuellement inférieur à 1% selon l’Agence européenne pour l’environnement.
Thomas Kox - Armand Duthil
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Image par European Parliament, CC BY 2.0