L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Début du procès entre l'Union européenne et AstraZeneca au sujet des vaccins de Covid-19.
- Mali : Le Président et le Premier ministre arrêtés par les militaires du pays.
- Le Comité européen des régions réuni pour débattre sur la résilience de certaines infrastructures "critiques" en Europe.
Début du procès entre l'Union européenne et AstraZeneca
Hier, mercredi 26 mai, l’Union européenne et le laboratoire AstraZeneca ont finalement pu s’expliquer dans le conflit qui les oppose concernant les retards de livraisons de vaccins anti-covid 19.
Oui, en septembre 2020, la Commission européenne avait conclu un contrat avec le laboratoire AstraZeneca pour commander des doses de vaccins. Mais devant des retards importants, la Commission avait annoncé le 26 avril dernier qu’elle saisissait la justice pour “s’assurer qu’il y ait une livraison rapide d’un nombre suffisant de doses”. Une audience a donc été prévue en urgence devant le tribunal de première instance de Bruxelles pour que les deux parties puissent défendre leurs droits.
L'Union européenne accuse AstraZeneca de « violation flagrante» du contrat car le groupe n’a livré au premier trimestre 2021 que 30 millions de doses de son vaccin, soit seulement un quart de ce que le contrat prévoyait.
En effet, et le problème reste identique pour le second trimestre 2021. Le laboratoire ne prévoit de livrer que 70 millions de doses au lieu des 180 millions qu’il s’est engagé à fournir. Mercredi, l’avocat représentant l’Union européenne Rafael Jafferali a mis en avant le fait que le groupe pharmaceutique n’aurait, selon lui, pas mobilisé l’ensemble de ses sites de production pour livrer des doses pour les Européens, et aurait plutôt privilégié de produire des doses pour le Royaume-Uni ou le Japon.
Lors de cette audience, AstraZeneca a dénoncé des « accusations choquantes et sans fondement».
Oui, le laboratoire a, lui, insisté sur la complexité de la fabrication d'un nouveau vaccin, sur le fait que de nouvelles livraisons sont déjà en préparation, et qu’en réclamer davantage signifierait pénaliser “d’autres populations”.
La Commission demande au tribunal d'ordonner à AstraZeneca la livraison de 90 millions de doses d'ici fin juin, afin que des Etats membres comme la Lettonie, la Bulgarie ou la Croatie dont la stratégie vaccinale s’appuie largement sur ce produit, puissent parvenir à l’administrer pour leur population.
Tout à fait ! Et l’UE réclame déjà une pénalité de 10 millions d'euros, ainsi qu’un dédommagement de 10 euros par jour de retard et par dose non livrée. On parle ici d’une rétribution qui pourrait atteindre 200 millions d’euros par jour, car c’est le nombre de doses qu’AstraZeneca prévoit ne pas pouvoir livrer à l’UE d’ici la date de fin du contrat.
Un verdict sera délivré le mois prochain pour donner un avis sur cette audience extraordinaire, mais le jugement final sur pour une éventuelle réparation n’est pas attendu avant 2022.
Mali : Le Président et le Premier ministre arrêtés par les militaires du pays
Tournons à présent vers le Mali. Les Etats membres et l’UE ont protesté mardi 25 mai contre l’arrestation du président et du premier ministre maliens qui s’est déroulée lundi.
Oui, le colonel malien Assimi Goïta a annoncé lundi 24 mai avoir arrêté le président Bah N’Daw et le premier ministre Moctar Ouane, pour tentative de “sabotage”. Cette mainmise de l’armée sur le pouvoir civil ne cesse de se confirmer depuis un premier coup d’Etat qui avait eu lieu en août 2020, et qui avait déjà été condamné par la communauté internationale. Le pays avait depuis mis en place pour une durée de 18 mois un gouvernement provisoire et un Conseil national de la transition.
Cet événement intervient alors que le pays est engagé dans des efforts de transition démocratique.
En effet, en avril de cette année, les autorités de transition avaient annoncé l'organisation, pour le 31 octobre, d'un référendum sur une révision constitutionnelle, et avaient fixé pour 2022 de nouvelles élections. Puis lundi 24 mai, le Mali a annoncé un remaniement du gouvernement, afin de répondre aux protestations grandissantes de la population qui réclame une meilleure transparence de la vie politique. Ainsi, les nouveaux membres du gouvernement restaient majoritairement des militaires, mais certains protagonistes du précédent coup d’Etat de 2020 avaient été mis à l’écart, ce qui a, semble-t-il, entraîné cette réaction de l’armée, le jour même.
Même si le colonel Assimi Goïta a précisé que "le processus de transition suivra son cours normal", le président français Emmanuel Macron a affirmé, mardi 25 mai, que cette opération ni plus ni moins qu’ “un coup d’Etat dans le coup d’Etat”, et il a déclaré que l’UE "est prête, si la situation n'était pas clarifiée, à prendre des sanctions ciblées".
Oui, cette déclaration fait écho une dénonciation conjointe publiée peu avant par l'Union Africaine, la force de l'ONU au Mali (Minusma), les Etats-Unis, le Royaume-Uni, et l'Union européenne. La France a également demandé une réunion d'urgence devant le Conseil de sécurité de l'ONU.
Le Comité européen des régions réuni pour débattre sur la résilience de certaines infrastructures "critiques" en Europe
Terminons cette édition en revenant sur une réunion qui s’est tenue mercredi dernier au sein du Comité européen des régions pour débattre sur la résilience de certaines infrastructures dites “critiques” en Europe.
Oui, la Commission pour les ressources naturelles (NAT) du Comité européen des régions s'est réunie mercredi 19 mai pour débattre sur le suivi d’installations telles que les ponts ou les barrages, mais aussi des réseaux numériques et de distribution d'énergie. Ces entités sont aujourd’hui régulées par la Stratégie pour l’Union de la sécurité, une stratégie décidée en avril de cette année, et qui lutte notamment contre le crime organisé ou encore les attaques informatiques.
A cette occasion, un projet d'opinion a été adopté par la Commission des ressources naturelles. Il sera ensuite présenté en session plénière du Comité européen des régions en juillet prochain.
Parmi leurs recommandations, les élus du Comité européen des régions demandent notamment à l’UE d’intégrer en tant qu’observateur le nouveau Groupe de Résilience des Entités critiques, qui est pour l’instant composé de représentants des Etats membres et de la Commission. Les missions de ce groupe sont de promouvoir l’échange de bonnes pratiques dans le secteur de la recherche, mais aussi d’identifier des risques naturels ou d’origine humaine contre certaines installations. A ce propos, le rapporteur de ce projet d’opinion, l’italien Mario Guarente a défendu “une “meilleure communication et information parmi les habitants et administrations locales sur les risques qui les concernent”.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
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