L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- L'UE met la pression sur certains États membres concernant le traitement des eaux usées urbaines
- Ukraine : Un maillot qui fait débat
- Les objectifs de l'UE pour l'énergie d'ici 2030 : réunion du Comité européen des régions avec la Commission européenne
L'UE met la pression sur certains États membres concernant le traitement des eaux usées urbaines
La Commission a annoncé mercredi un ensemble de "procédures d'infraction" contre les Etats membres de l'UE, notamment en ce qui concerne le traitement des eaux usées urbaines.
Avec l’envoi de ces lettres de mise en demeure la Commission européenne a donné un ultimatum à 17 Etats membres pour qu’ils appliquent enfin la directive de l’UE adoptée en 2018 sur la gestion des eaux urbaines dites résiduaires. Cette directive impose aux États membres de veiller à ce que les agglomérations collectent et traitent convenablement leurs eaux usées. S’inscrivant dans les objectifs environnementaux du Pacte vert européen, elle engage aussi les Etats à recycler d’ici à 2025 au moins 55% de leurs eaux résiduaires. Un objectif encore éloigné, fin 2019 l’Italie ne recyclait par exemple que 8% de ses eaux usées, et l’Espagne 14%.
Parmi les Etats visés, on retrouve l’Espagne, la Belgique, la France, mais aussi la Grèce, la Hongrie ou encore la Finlande.
Oui, et l’étendue de l’infraction peut aller de deux zones urbaines en Grèce, à plus de 100 agglomérations pour la France, en passant par 22 villes non conformes en Hongrie. Les raisons du non-respect de la directive sont souvent que dans les villes concernées, les eaux usées collectées ne sont pas traitées de façon suffisamment rigoureuse, ou bien que les pouvoirs publics n’ont tout simplement pas construit de système commun de collecte des eaux usées, et se basent sur les équipements individuels de chaque foyer.
Les Etats membres ont deux mois pour adopter les mesures nécessaires, faute de quoi, ils se retrouveront devant le Tribunal de justice de l’UE. Ils risquent des sanctions financières lourdes, comme cela a déjà été le cas par exemple pour l’Espagne.
Oui, fin juillet 2018, pour n’avoir pas respecté cette même directive européenne sur le traitement des eaux résiduaires, l’Espagne s’est vu infliger une amende de 12 millions d’euros, auxquels s'ajoutent 11 millions chaque semestre tant que les problèmes n’ont pas été résolus. Dans ce cas précis, la Commission avait ciblé neuf villes qui n’avaient pas fait les modifications nécessaires.
Enfin, la Commission a saisi la Cour de justice d’un recours contre l’Italie, cette fois pour non-respect des exigences de la directive relative à l'eau potable.
Cette autre directive impose aux États membres de veiller à ce que la salubrité et la propreté des eaux destinées à la consommation humaine soient assurées. Or, ici, la Commission a saisi la Cour de justice d'un recours contre l'Italie car, dans certaines zones de la région de Rome, les niveaux d'arsenic et de fluorure dans l'eau potable ont dépassé les valeurs autorisées, ce qui peut nuire à la santé humaine.
Ukraine : Un maillot qui fait débat
Tournons-nous vers l’Europe de l’Est où a éclaté un nouvel épisode du conflit géopolitique entre l’Ukraine et la Russie, cette fois à travers le sport. Après que l’Ukraine ait présenté le maillot qui sera porté par la sélection nationale durant les matchs de l'Euro de football, la Russie a dénoncé une instrumentalisation politique de cette tenue sportive.
Oui, ce maillot affiche une carte du territoire ukrainien, lequel comporte toujours la Crimée, région annexée par la Russie en 2014, mais toujours revendiquée par l'Ukraine. Dans une lettre adressée à l’UEFA mardi soir, la Fédération de football russe a insisté sur le fait que ce maillot ukrainien constitue “un motif politique, ce qui va à l’encontre des principes de base du règlement de l’UEFA sur l’équipement”. L’UEFA a répondu que tous les maillots ont été approuvés, “en accord avec le règlement”.
Le motif est accompagné du slogan “Gloire à l’Ukraine, gloire aux héros”, une formule patriotique qui avait été très utilisée lors du soulèvement populaire de Maïdan en 2014 et qui avait contraint à la fuite le président ukrainien Viktor Ianoukovitch toujours en exil en Russie.
Oui, un slogan également critiqué, car selon le ministère russe des Affaires étrangères, il a aussi été utilisé par les nationalistes armés ukrainiens sympathisants du régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté ces critiques d’une tenue qui “comporte surtout plusieurs symboles importants qui unissent les Ukrainiens”.
La compétition de l’Euro 2020 doit commencer vendredi avec un an de retard, conséquence bien sûr à la pandémie de coronavirus. Les matchs se dérouleront dans 11 villes d’Europe, y compris à Saint-Pétersbourg en Russie.
Une programmation qui a voulu éviter que les sélections ukrainienne et russe ne jouent l’une contre l’autre, ce qui n’est pas arrivé depuis le début du conflit à l’est de l’Ukraine dans les régions du Donbass. Néanmoins, un tel match sous haute tension pourrait néanmoins avoir lieu à partir des quarts de finale.
Les objectifs de l'UE pour l'énergie d'ici 2030
Terminons cette édition en revenant sur l’actualité récente du Comité européen des régions. Les élus locaux et régionaux de l’Union européenne ont débattu sur les objectifs de l’UE pour l’énergie d’ici à 2030.
Oui Ulrich, le Comité européen des régions s’est réuni mardi 8 juin avec la Commission européenne. L’exécutif européen doit normalement annoncer cet été son ensemble de mesures pour réduire les émissions de CO2 de l’Union de 55 % d’ici à 2030, par exemple grâce à une réforme du système d’échange de quotas d’émissions ou “marché carbone” ou une modernisation des bâtiments et industries. Dans le même temps, les élus locaux et régionaux ont adopté un projet d’opinion pour appeler les institutions européennes à mettre en place un réseau d’énergie trans-européen, qui permettrait de mieux transférer l’électricité issue des énergies renouvelables.
Pour mener à bien cette transformation du système énergétique européen, le Conseil de l’UE vient d’adopter, le 7 juin, une régulation sur le Fonds de Transition juste.
Tout à fait ! Doté d’une enveloppe budgétaire de 17,5 milliards d’euros, ce fonds géré par la commission est chargé de pallier aux conséquences socio-économiques négatives liées à l’abandon progressif des énergies fossiles, et des emplois qui dépendent encore de ces secteurs de l’économie. Prenant mieux en compte la dimension territoriale, ce nouveau fonds vise aussi à prévenir l'accroissement des disparités entre les régions de l’Union en investissant dans des territoires qui doivent progressivement mettre un terme par exemple à la production de charbon.
Romain L'Hostis - Ulrich Huygevelde
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