Alors que l'inquiétude monte face à l'apparition de variants plus contagieux du coronavirus, l'UE approuve le vaccin Moderna ; Brexit, des voix s'élèvent en Ecosse pour réclamer l'indépendance ; nouvelle polémique pour le président Loukachenko, soupçonné d'avoir autorisé l'élimination d'opposants étrangers ; fin du programme pilote Erasmus Virtual Exchange.
Ouvrons ce journal par un point sur la situation sanitaire. Alors que les gouvernements du monde font face à une épidémie qui fait rage et à l’apparition de variants dont tout indique qu’ils sont plus contagieux, l’Union européenne vient de valider un nouveau vaccin.
En effet, le vaccin très attendu de Moderna à reçu son feu vert hier, c’est le second vaccin autorisé dans l’Union après celui de BioNtech/Pfizer approuvé le 21 décembre dernier. Les tests cliniques indiquent qu’il est fiable à 94% contre le virus Covid-19, un taux similaire à celui de Pfizer. Comme ce dernier, il nécessite une deuxième injection après deux à quatre semaines. Plus cher, il peut néanmoins être conservé à -20° degrés contre -80° pour Pfizer. La Commission européenne a ensuite approuvé sa mise sur le marché et salué la nouvelle.
Cette approbation est reçue avec enthousiasme alors que l'Union européenne et ses États membres sont sous le feu des critiques par les médias. En cause, la campagne de vaccination, débutée fin décembre est jugée trop lente dans beaucoup de pays de l’Union, comparée au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.
Pourquoi l'Europe apparaît-elle avoir de grandes difficultés à gérer rapidement ce processus de vaccination ?
En effet, les critiques fusent sur internet et dans les médias européens mais la Commission rappelle que ce n’est que le début de la campagne de vaccination et il faut admettre que le vaccin est encore une denrée rare ! Quand la Commission en a fait la commande à partir de l’été, le doute subsistait sur leur efficacité, elle a donc acheté deux milliards de doses auprès de six entreprises différentes. Une fois le vaccin approuvé, il faut le répartir entre les pays. Enfin, la procédure d’autorisation par l'agence européenne du médicament prend du temps comparé aux Etats Unis et au Royaume Uni, qui ont décidé de les approuver en urgence.
La Commission européenne commande donc les vaccins, mais ce sont les États membres qui fixent leur campagne de vaccination ?
Tout à fait, et pour beaucoup de pays européens, ce n’est pas le nombre de doses qui manque mais plutôt une mise en place lente et tardive, compliquée notamment par la logistique. La France et les Pays-Bas sont particulièrement pointés du doigt pour leur très lente campagne de vaccination, ce dernier l’a officiellement lancé hier. Son Premier ministre Mark Rutte se justifie en indiquant que les Pays-Bas espéraient distribuer le vaccin AstraZeneca, plus facile à stocker, mais il n'a toujours pas été approuvé par l'UE.
La France assure qu'elle va accélérer le processus en élargissant la vaccination. En Belgique, elle a débuté mardi pour les résidents et personnels de maison de repos mais plusieurs professionnels de santé ont adressé une lettre au ministre fédéral de la Santé pour que les soignants soient vaccinés au plus vite pour assurer leur santé lors d'une éventuelle deuxième vague. Leur demande semble ne pas se concrétiser.
La confiance des Européens face au vaccin varie entre pays. Certains proposent même de faire vacciner publiquement des personnalités afin d'inciter la population à faire de même. En Pologne, la vaccination de quatre cent cinquante personnalités de la culture a donné lieu à un scandale dans le pays, beaucoup d'internautes ont notamment partagé leur désaccord quant à ce privilège. Une polémique similaire a surgi en Grèce.
Nous parlions hier du Brexit et de ses conséquences. L’Une de celles-ci réside dans la popularité que l’indépendantisme retrouve en Ecosse où beaucoup rêvent de se séparer de Londres pour mieux rejoindre Bruxelles. L’Ecosse où l’on avait voté, en 2016, à près de 60% pour rester dans l’Union.
En effet, dès la sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne, de nombreuses voix se sont élevées en Ecosse pour réclamer l’indépendance, rappelant que l’Ecosse sort de l’Union européenne contre sa volonté. La Première ministre écossaise Nicola Sturgeon l’a souligné à travers une tribune publiée dans plusieurs médias européens, réaffirmant sa volonté de sortir du Royaume-Uni pour mieux rejoindre l’Union.
Lors d’un précédent vote sur cette question de l’indépendance, en 2014, 55,3% des Ecossais avaient choisi de rester au sein du Royaume-Uni, mais le Brexit semble avoir changé la donne. Mi-décembre, un sondage du journal écossais The Scotsman indiquait que 58% des sondés étaient désormais en faveur de l'indépendance.
A Londres cependant, Boris Johnson s’oppose fermement à l’organisation d’un nouveau référendum sur cette question.
Dirigeons-nous maintenant vers l’Est, en Biélorussie, où un document accuse le pouvoir d’avoir ordonné l'élimination d’opposants à l’étranger
En effet, une enquête publiée lundi par le média d’investigation EUObserver révèle que le président Alexandre Loukachenko - au pouvoir à Minsk depuis 1994 et dont l’autorité vacille suite à sa dernière réélection très contestée d’août 2020 - aurait autorisé le meutre d’opposants à l’étranger.
Ces révélations s’appuient sur l’enregistrement de son ex-chef des services de sécurité qui ont été transmis à la presse par un ancien officier des forces spéciales bélarusses.
L’opération qui visait à éliminer des opposants en Allemagne n’a finalement pas eu lieu, mais la quatrième cible, le journaliste Pavel Cheremet, a bien été tué par l’explosion d’une voiture piégée en Juillet 2016 à Kiev. Ce n’est pas la première fois qu’une opération impliquant les services de l'État en vue d’assassiner des opposants, est révélée dans la presse.
Terminons en évoquant une initiative du programme Erasmus visant à accroître les contacts entre jeunes Européens et jeunes des rives sud de la Méditerranée. Un projet raconté par le journal français Marianne et le site de la RTBF, groupe audiovisuel belge francophone.
Ce programme pilote, le Erasmus Virtual Exchange, lancé il y a trois ans, a pris fin le 31 décembre dernier. C’est bien plus qu’un Erasmus au rabais titre le média belge, il prend même tout son sens pendant cette pandémie. Le nombre de participants a d'ailleurs doublé pendant la crise du Covid-19. En tout, 28 000 personnes de 18 à 30 ans y ont participé. Le principe est simple, ce sont des échanges en ligne sur des sujets prédéfinis ou décidés par les participants, comme par exemple l’égalité des genres ou le réchauffement climatique. Le but est de partager ces connaissances tout en écoutant les autres et beaucoup en gardent une expérience très positive. Ce programme complémentaire à Erasmus vient donc de prendre fin mais il pourrait être reconduit.
crédits photo: Gustavo Fring