L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- La gestion de la frontière entre l'Irlande et le Royaume-Uni divise ces pays, l'UE réagit
- Le Premier ministre slovène scandaleux sur Twitter, le Parlement européen le reprend
- En Italie, l'incitation à la vaccination ne passe toujours pas
- La Belgique accusée de crime contre l'humanité
La gestion de la frontière entre l'Irlande et le Royaume-Uni divise ces pays, l'UE réagit
Commençons ce journal en évoquant les derniers rebondissements concernant la frontière entre l’Irlande et le Royaume-Uni. Depuis le Brexit, cette question constitue la principale pierre d’achoppement dans les négociations entre l’UE et le Royaume-Uni. Mercredi dernier, la Commission a dévoilé un ensemble de propositions destinées à aplanir les divergences entre Londres et Dublin.
C’est vrai que les discussions post-Brexit ne semblent pas devoir finir. Londres marque de plus en plus son agacement vis-à-vis du protocole nord-irlandais, cette partie de l’accord du Brexit qui vise à maintenir la frontière entre les deux Irlande ouverte tout en instaurant des barrières douanières de l’Union européenne vers le Royaume-Uni.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson rend cet accord notamment responsable des difficultés d’approvisionnement que connaît aujourd’hui le Royaume-Uni et demande à Bruxelles une renégociation de ce protocole.
L’exécutif européen a-t-il accédé à ses attentes ?
Il est peu probable que les solutions récemment proposées par la commission satisfassent Londres. Les solutions présentées par le commissaire européen Maros Sefcovic, n’envisagent aucunement une renégociation du protocole dans son ensemble mais proposent surtout quelques aménagements.
Les Irlandais redoutent également qu’en cas d'aggravation des crispations entre Bruxelles et Londres les deux parties finissent par instaurer une frontière physique entre la partie nord, souveraineté britannique et la partie sud, la République d’Irlande.
Comment le Royaume-Uni a-t-il réagi à ces annonces ?
Il n’y a pas de réaction pour l’instant mais certains observateurs craignent que l’exécutif britannique s’entête dans sa volonté de renégocier le protocole, quitte à déclencher l’article 16. Cet article de l’accord du Brexit permet à Londres de décider de mesures unilatérales en cas de désaccords ou de problèmes économiques. Une telle extrémité pourrait cependant avoir de lourdes conséquences car l’UE pourrait, en réaction, prendre des mesures de rétorsion à l’encontre du Royaume-Uni.
La situation pourrait donc encore se détériorer entre Londres et Bruxelles.
Si le gouvernement de Boris Johnson refuse de considérer les mesures proposées par la Commission européenne, le protocole pourrait être suspendu. Une éventualité inquiétante pour les Irlandais de part et d’autre de la frontière, avec le risque d’un retour à une frontière dure et de dérapages violents alors que la zone avait connu des décennies de violences. Des violences qui n’avaient pris fin qu’en 1997 avec les accords dits du vendredi saint.
Le Premier ministre slovène scandaleux sur l'oiseau bleu, le Parlement européen le reprend
Continuons ce journal en évoquant le récent scandale provoqué par le Premier ministre slovène Janez Jansa. Ce dernier a publié un tweet jeudi dernier accusant certains membres du Parlement européen en visite à Ljubljana, la capitale slovène d’être à la solde de George Soros. Le philanthrope américain d’origine hongroise est régulièrement stipendié dans les milieux complotistes sur fond d’antisémitisme. Si Janez Jansa a supprimé sa publication depuis, il a néanmoins été rappelé à l’ordre par le Président du Parlement européen, David Sassoli.
Tout à fait Romain. Dans ce tweet, le Premier ministre slovène insinue qu’un certain nombre d’élus toucheraient de l’argent du financier George Soros. La publication cible notamment Sophie in’t Veld, présidente d’une mission d’enquête qui examine actuellement le respect de l’Etat de droit et l’application du pacte sur la liberté des médias en Slovénie. Janez Jansa, ancien héros de l’indépendance slovène, est aujourd’hui connu pour ses positions controversées et sa défiance affichée envers les institutions de l’UE.
Certains l’accusent d’antisémitisme.
Oui c’est vrai, la rhétorique antisémite de la publication du Premier ministre à l’encontre de Géorge Soros est assez évidente. Elle l’est encore plus quand on connaît la proximité de Janez Jansa avec le chef de l’exécutif hongrois Viktor Orban qui a lui aussi régulièrement ciblé le milliardaire américain par le passé dans des publications clairement antisémites.
Et ce scandale tombe mal alors que c’est la Slovénie qui exerce actuellement la présidence tournante du conseil de l’UE.
Effectivement, le président du conseil européen, Charles Michel a d’ailleurs rappelé dans un message sur Twitter jeudi soir la nécessité pour les différentes institutions de l’UE de dialoguer avec respect. Il a condamné toute tentative d'intimidation des membres du parlement.
En Italie, l'incitation à la vaccination ne passe toujours pas
Rendons nous maintenant en Italie, où vient encore de s’achever un week-end de manifestations contre l’obligation du passe sanitaire dans le pays. Le gouvernement italien l’avait annoncé, le 15 octobre tout employé devra présenter un passe valide s’il veut continuer à exercer ses fonctions, une violation des libertés individuelles selon les manifestants.
Oui, le débat fait rage dans le pays. Mais le gouvernement italien n’a pas reculé sur ses positions. Depuis vendredi, tous les travailleurs doivent être munis de ce certificat sous peine d’être suspendus et de ne plus recevoir de salaire. Néanmoins l’opposition ne faiblit pas, puisque depuis plusieurs mois des manifestations sont organisées dans tout le pays chaque week-end par quelques milliers de personnes.
L’incitation à la vaccination se fait de plus en plus forte partout en Europe.
En France déjà l’obligation de la vaccination chez le personnel soignant avait fait grand bruit cet été. En Allemagne également la tendance se renforce, alors qu’un parlement régional vient d’autoriser les supermarchés à n’ouvrir leurs rayons qu’aux personnes vaccinées. Des décisions qui cherchent à convaincre les derniers réfractaires, alors que l’on observe un rebond de l’épidémie dans les pays les moins vaccinés en Europe comme la Roumanie.
La Belgique accusée de crime contre l'humanité
Terminons ce journal en revenant en Belgique, alors que le pays est accusé de crime contre l’humanité par cinq femmes originaires du Congo.
Oui, ces femmes, toutes métis, partagent la même histoire. Très jeunes, elles ont été arrachées à leur mère et placées dans des institutions religieuses sous la tutelle de l’Etat colonial. Un procès qui met en lumière le traitement inhumain réservé à plus de 20 000 enfants métis dans les anciennes colonies belges.
Cependant la Belgique rejette la qualification de “crime contre l'humanité".
En effet, malgré des excuses de Charles Michel alors premier ministre, en 2019, aucune loi de réparation n’a été adoptée dans l’optique de reconnaître le préjudice subi par ces personnes. Pour les plaignantes il est avant tout question du devoir de mémoire de l’Etat belge qui se doit de transmettre cette Histoire aux générations futures.
Juliane Barboni - Romain L'Hostis
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