Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
-La COP 29 s’est ouverte ce lundi 11 novembre en Azerbaïdjan
-En Géorgie la Présidente Salomé Zourabichvili réclame de nouvelles élections législatives après des accusations de fraude.
-Ursula von der Leyen propose de remplacer les importations de gaz russe par du gaz américain.
Bonjour, on commence ce tour des actualités à Bakou, en Azerbaïdjan, où s’est ouverte ce lundi 11 novembre la 29ème édition de la COP, la conférence mondiale sur le climat.
Nous l’avions déjà évoqué la semaine dernière. La COP 29, aussi surnommée la “COP de la finance”, durera jusqu’au 22 novembre dans la capitale azerbaïdjanaise. Ses enjeux sont majeurs, car les discussions porteront sur les aides financières à attribuer aux pays qui sont le plus touchés par les conséquences du changement climatique, c'est-à-dire les pays en voie de développement.
Et, cette COP s’ouvre dans un climat géopolitique tendu : les objectifs climatiques semblent difficiles à atteindre.
Oui, l’élection de Donald Trump la semaine dernière a pris de court les autres pays occidentaux, et risque de compliquer singulièrement la lutte contre le réchauffement climatique. Le républicain climatosceptique s’était, lors de son premier mandat, retiré des accords de Paris, cruciaux pour la lutte contre le réchauffement climatique. Washington est pourtant le deuxième émetteur de gaz à effets de serre dans le monde, ce qui n’empêche pas M.Trump de plaider pour une relance des énergies fossiles et de se montrer favorable à d’autres projets nocifs pour l’environnement. Un nouveau retrait des Etats-Unis plane donc sur cette COP 29 à Bakou. Cependant, c’est encore l’administration de Joe Biden qui négociera lors de cette COP.
Une “COP financière” qui compte plusieurs absents de taille.
De nombreux chefs d’états ne seront pas présents à Bakou cette semaine. Une poignée seulement de représentants des pays du G20 font le déplacement. Parmi les absents, on peut noter Joe Biden, Emmanuel Macron, Xi Jinping ou encore Narendra Modi. Ces puissances mondiales sont pourtant responsables d’une écrasante majorité des émissions de gaz à effet de serre.
Et ce n’est pas tout : le pays hôte fait également l’objet de nombreuses critiques. L’Azerbaïdjan, grand producteur de pétrole, n’est pas exemplaire en matière de climat. Le pays n’est pas du tout engagé dans une transition énergétique et dépend encore massivement des énergies fossiles. De plus, le régime azerbaïdjanais est dénoncé pour ses atteintes flagrantes aux droits humains, sa politique répressive et sa corruption. Le pays, dominé par la même famille depuis près de 50 ans, a d’ailleurs été classé 164ème sur 180 dans le dernier classement sur la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
Poursuivons notre journal en Géorgie, où la Présidente Salomé Zourabichvili réclame de nouvelles élections législatives, après les accusations de fraude qui pèsent sur les dernières élections.
Oui, la Présidente géorgienne a refusé de reconnaître le résultat des dernières élections et a appelé, le lundi 11 novembre, a des nouvelles élections législatives dans le pays. Le vote du 26 octobre avait été remporté par le Rêve Géorgien, parti pro-russe au pouvoir depuis 2012 accusé de dérives autoritaires par ses détracteurs.
La Présidente géorgienne accuse la Russie d’ingérences électorales.
Oui, et elle a aussi révélé que des membres des commissions des relations extérieures des parlements de plusieurs pays de l’Union européenne se trouvent actuellement en Géorgie pour, je cite, aider à la « recherche de moyens pour sortir de cette crise ». Le président du parlement et membre du Rêve géorgien Shalva Papuashvili a pourtant refusé de rencontrer la délégation en visite.
Bruxelles avait déjà exprimé ses doutes sur le déroulement de la campagne le lendemain des élections du 26 octobre, alors que la Géorgie dit vouloir intégrer l’Union européenne.
En effet, Bruxelles a déjà réclamé l’ouverture d’une enquête indépendante pour investiguer sur les “nombreuses irrégularités” lors du vote. Toutefois, l’UE n’a pas voulu aller plus loin, et ne s’est pas prononcée sur la légitimité du scrutin. Face à ces relations tendues entre Tbilissi et Bruxelles, le processus d'adhésion de la Géorgie à l’UE, gelé depuis juin suite à l’adoption de lois contre la communauté LGBT, semble totalement bloqué. C’est ce qu’ont réaffirmé Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Donald Tusk dans une déclaration conjointe du 7 novembre. “Si la Géorgie ne change pas de cap en faisant preuve d’efforts concrets en matière de réforme [...] nous ne serons pas en mesure de soutenir l’ouverture de négociations d’adhésion à l’Union européenne avec ce pays” ont-ils expliqué.
Clôturons ce journal en évoquant la proposition faite par Ursula von der Leyen de remplacer les importations de gaz russe par du gaz américain.
Le 8 novembre, lors d’une réunion des leaders européen à Budapest, Ursula von der Leyen a déclaré avoir parlé au téléphone avec Donald Trump après les élections américaines. Pendant l'appel, la présidente de la Commission européenne aurait proposé au Président élu d’acheter plus de gaz naturel liquéfié (GNL) américain et d’ainsi faire baisser l’importation de gaz russe. Bruxelles importe pour le moment 48 % de son GNL des Etats Unis et 16% de la Russie.
Une tentative de Bruxelles qui espère éviter une guerre commerciale avec le président républicain élu.
Oui, pendant sa campagne électorale, Donald Trump s’est engagé à augmenter l’offre d’emploi aux États-Unis et à imposer d’importants droits de douane sur les importations américaines. Alors que les Européens craignent une relance de la guerre commerciale entamée avec l’UE durant le premier mandat de Donald Trump, Ursula von der Leyen semble vouloir consolider les liens commerciaux avec Washington.
Un journal de Margot Klein et Giona Melotto