Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe -13 octobre 2025

à Gaza, la Croix Rouge est d’une importance capitale, au point d’être aujourd’hui responsable du transfert des otages vers Israël (Croix Rouge de Belgique) Aujourd'hui en Europe -13 octobre 2025
à Gaza, la Croix Rouge est d’une importance capitale, au point d’être aujourd’hui responsable du transfert des otages vers Israël (Croix Rouge de Belgique)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • Gaza : aujourd’hui, les otages. Et demain ?
  • Lecornu II : une dernière ligne droite pour déposer le projet de budget
  • Sécurité : l’Europe désormais protégée par une barrière biométrique

On commence ce journal à Gaza, où la première étape du plan de paix a débuté autour de 7h ce matin. Les 48 otages israéliens, vivants et morts, vont être remis à la Croix-Rouge qui se charge des aller-retour avec Israël. 

Oui, et leur retour doit être suivi par la libération de 250 personnes condamnées à perpétuité par l’Etat hébreu, et de 1700 autres détenus emprisonnés depuis le 7 octobre. Une étape historique en direction de la paix, prévue par l’accord signé dans la nuit du 8 octobre. Parmi les 48 otages israéliens, 20 sont encore en vie ; ils vont être pris en charge par l’armée israélienne avant de retrouver leurs familles, après 783 jours de captivité. 

Le Hamas réclamait par ailleurs la libération de leaders emblématiques, à l’instar de Marwan Barghouti, l’un des plus influents dirigeants politiques palestiniens mais la liste ne comprend pas son nom.

La journée va aussi être marquée par un sommet en Egypte. 

Oui, plusieurs dirigeants se retrouvent à Charm el-Cheikh pour préparer le jour d’après ; “ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale” selon les mots de la présidence égyptienne. Une grande délégation doit se rassembler pour l’occasion : en plus du président américain et égyptien, une vingtaine de dirigeants ont annoncé se rendre en Egypte, dont Emmanuel Macron, Keir Starmer, Pedro Sanchez et Giorgia Meloni. 

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est également attendu, tout comme le président du Conseil de l’Union européenne, Antonio Costa, mais ni les représentants du Hamas ni le Premier ministre israléien ne participeront à l’événement. 

Quant à Donald Trump, il s’est brièvement rendu en Israël ce lundi matin. Dimanche, il estimait que la guerre à Gaza était, je cite, “terminée”. 

Et maintenant ? à quoi s’attendre pour la suite ? 

Et bien si toutes ces étapes se déroulent sans accroc, la gouvernance de la bande de Gaza devrait être confiée à une équipe de technocrates palestiniens - des experts apolitiques privilégiant les aspects techniques. Ils devraient dépendre d’un “comité de la paix” théoriquement dirigé par Donald Trump et dans lequel l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair pourrait avoir un rôle important.

Si les modalités sont justement en cours de discussion en Egypte, la sécurité de la bande de Gaza sera, elle, prise en charge par une “force internationale de stabilisation”, qui pourrait compter plusieurs milliers de militaires internationaux.

Si la paix se consolide, la reconstruction devrait prendre probablement plusieurs années : un rapport du bureau des affaires humanitaires de l’ONU publié en août explique que 78% des bâtiments de l’enclave ont été endommagés ou détruits - 92% pour les écoles. Une reconstruction estimée à plus de 50 milliards d’euros selon les Nations unies. Dans un communiqué publié ce matin, la présidente de la Commission européenne se réjouit de la libération des otages et assure que l’UE financera une partie de la reconstruction. 

On continue ce journal en France, où le Premier ministre Sébastien Lecornu, reconduit à Matignon vendredi, a dévoilé dimanche soir la liste de son gouvernement. L'exécutif risque de ne durer que quelques jours au vu des réactions des autres partis, mais son objectif est surtout de voter un budget, et de le déposer mardi au Parlement pour qu’il soit examiné. 

Oui, le programme promet d’être chargé pour Sébastien Lecornu : lui qui avait démissionné au bout de quatorze heures le six octobre, après avoir nommé un gouvernement très éloigné de la rupture annoncée, s’entoure cette fois de ce qu’il qualifie sur X de “gouvernement de mission”, “au-delà des intérêts personnels et partisans”. Sa mission prioritaire sera de déposer au parlement le projet de budget du pays, puisque la constitution prévoit 70 jours pour que le Parlement étudie la proposition avant la fin de l’année. 

Avec sa nouvelle équipe, le premier ministre n’a pas renversé la table : tous les membres du gouvernement ou presque sont proches d’Emmanuel Macron, voire étaient déjà présents dans l'exécutif des anciens gouvernements de Michel Barnier, François Bayrou, ou de la très éphémère équipe “Lecornu I”. Au poste crucial de l’Economie et des Finances, il a choisit Roland Lescure, macroniste lui aussi.

Ce nouveau gouvernement devrait d’ores et déjà affronter cette semaine deux motions de censure, déposées par le Rassemblement national et La France insoumise et qui pourraient être soutenues par une large partie du spectre politique.

La nouvelle équipe se réunit aujourd’hui à Matignon, avant le premier conseil des ministres mardi matin et le discours de politique générale qui devrait être prononcé dans la foulée.

Oui, à peine nommés, les nouveaux ministres sont déjà sous très forte pression. Matignon leur a d’ailleurs demandé d’organiser leur passations de pouvoir “sans presse, sans discours, sans invitations extérieures”. 

Les regards sont de toute façon tournés vers le budget, dont la présentation doit intervenir dans les prochains jours pour respecter les prescrits de la constitution. Vendredi, Emmanuel Macron proposait de décaler la mesure controversée touchant à l’âge de départ à la retraite en espérant obtenir que le parti socialiste ne s’associe pas aux motions de censure ; une proposition jugée cependant insuffisante pour le secrétaire du parti Olivier Faure qui en demande l’abrogation “intégrale”.

On termine ce journal aux frontières de l’Europe : un nouveau système de contrôle a été déployé ce dimanche, basé sur des technologies numériques et biométriques.

Oui, biométrique pour ce qui touche aux caractéristiques biologiques d’une personne ; les empreintes digitales et la morphologie du visage en l'occurrence, qui seront désormais collectées par le système de contrôle européen. La mesure concerne les voyageurs non-ressortissants de l’Union européenne qui souhaitent entrer dans l’espace Schengen. 

Le temps que le système se mette en place et que les premiers contrôles soient enregistrés, des files et des retards sont à prévoir dans les gares et les aéroports.

L’objectif est clair : identifier les personnes qui dépassent la durée de validité de leur visa et renforcer la lutte contre l’immigration irrégulière.

Oui, ce nouveau système était porté par le commissaire européen chargé des Affaires intérieures et de la Migration, Magnus Brunner, qui désigne le dispositif comme une “’épine dorsale numérique du nouveau cadre européen commun en matière de migration et d’asile”.

Le système est déjà utilisé aux Etats-Unis, qui a également inspiré l’Europe sur un autre point : faire payer l’autorisation d’entrée pour les voyageurs non-européens, un projet qui devrait prendre forme fin 2026.

Un journal de Paul Thorineau, Ulrich Huygevelde et Baptiste Maisonnave