Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 11 février 2025

Pixabay Aujourd'hui en Europe - 11 février 2025
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Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • La déconnexion des Pays Baltes du réseau électrique russe
  • La démission du président roumain Klaus Iohannis

Bonjour, on débute ce journal en prenant la direction des Pays baltes qui viennent d’annoncer qu’ils avaient rompu leurs liens énergétiques avec la Russie en se connectant au réseau électrique européen.

Oui et c’est une étape à la fois symbolique pour ces 3 pays européens mais aussi pour l’Union européenne. Désormais, La Lituanie, la Lettonie et l’Estonie  ne seront plus susceptibles de subir le chantage de leur voisin russe. Les pays baltes, qui étaient toujours raccordés au réseau électrique russe depuis la période de l’URSS, se libèrent ainsi d’une menace persistante. Avec cette rupture de connexion les 3 pays seront désormais moins attaquables par la Russie.

Dès l’annonce de l’invasion russe en Ukraine, les pays baltes ont pourtant cessé d’acheter du gaz et de l’électricité russe. Il leur aura fallu plus de deux ans pour mettre un terme à la connexion aux réseaux russes.
Oui, en raison de problèmes financiers et technologiques mais pas uniquement. Il fallait aussi diversifier l’approvisionnement, notamment en installant des câbles sous-marins. Pour y parvenir, il a fallu réaliser de gros investissements avec une facture s'élevant à près de 1,6 milliards.

Les pays baltes pourront désormais profiter du système de solidarité européen en termes d’énergie. 

En effet, depuis la mise en place du mécanisme pour l’interconnexion en Europe en 2014, le réseau européen est basé sur un système de solidarité. Si un Etat-Membre connaît une crise énergétique entre ses frontières, d’autres pays peuvent lui fournir de l’énergie.

 Depuis 2022, les pays baltes ne sont pas les seuls à s’être adaptés. L’UE était globalement très dépendante de la Russie pour ses approvisionnements en charbon, pétrole et gaz. Avant 2022, une unité sur cinq de l’énergie consommée en Europe venait de Russie, maintenant c’est une unité sur vingt. Une vraie révolution.

Oui c’est à une révolution énergétique que s’est astreinte l’Union européenne pour se débarrasser de sa dépendance à la Russie et pour y arriver, l’UE s’est tournée vers d’autres pays. A commencer par les Etats-Unis, qui sont rapidement devenu le plus grand exportateur de gaz en Europe en atteignant les 23% en 2023. La Russie est, elle, passée 4e derrière l’Algérie et la Norvège. En même temps, l’Europe a également baissé sa consommation de gaz. On a ainsi observé une baisse de la demande de gaz de 8 à 10% en Europe dans l’année qui a suivi la guerre en Ukraine, marquée par une très nette hausse des coûts.

Pour le pétrole, l’UE a aussi exploré d’autres pistes en se tournant là aussi surtout vers les Etats-Unis, la Norvège et l'Arabie Saoudite. L’importation depuis les USA a même augmenté. En 2023, elle représentait  15,4% de la provenance du pétrole importé dans l’UE, contre 7,7% en 2021. A voir si cette nouvelle dépendance face aux Etats-Unis ne sera pas elle aussi source de difficultés.

On continue ce journal en évoquant la démission du président roumain Klaus Iohannis. 

Oui le président roumain a annoncé, ce 10 février, qu’il mettait fin à ses fonctions. Visé par une motion de censure adoptée par le parlement roumain, il démissionnera officiellement ce mercredi 12 février. 

Cette situation s’inscrit dans la suite des dernières élections présidentielles, annulée entre les deux tours suite à de très forts soupçons d'ingérence russe.

Le président Iohannis devait quitter ses fonctions après plus de 10 ans de présidence à l’issue des élections en décembre dernier. Mais suite au premier tour, les élections ont été annulées par la cour constitutionnelle après qu’une ingérence russe massive ait été documentée. Après cette décision inédite, le président Iohannis a vu son mandat temporairement allongé jusqu’au 4 mars, date à laquelle une nouvelle élection doit avoir lieu. 

Depuis les élections interrompues, le parti de la jeunesse, un parti de droite radicale,  a tenté plusieurs fois de faire adopter une motion visant à suspendre le président. C’est finalement la troisième tentative qui a abouti, grâce au vote de 26 députés du parti pro-européen Union Sauvez la Roumanie.

Un journal de Gaspard Timmermans, Robin Job et Paul Thorineau.