Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 19 mai

© Site internet du candidat Nicusor Dan (Le nouveau président roumain, Nicusor Dan, a remporté les élections présidentielles face au candidat d’extrême droite George Simion) Aujourd'hui en Europe - 19 mai
© Site internet du candidat Nicusor Dan (Le nouveau président roumain, Nicusor Dan, a remporté les élections présidentielles face au candidat d’extrême droite George Simion)

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme :

  • Élections européennes : Portugal, Pologne et Roumanie
  • Ukraine: frappes Russes et négociations 
  • Gay pride à Bruxelles

Bonjour Gaspard, on commence ce journal en abordant les 3 scrutins qui viennent de se dérouler ce WE en Roumanie, en Pologne et également au Portugal. En Roumanie, à la surprise générale, c’est le maire de Bucarest et candidat pro-européen Nicusor Dan qui devance George Simion le candidat d’extrême droite.

Oui en Roumanie, le second tour des élections présidentielles a vu Nicusor Dan, candidat d’une  large coalition de partis pro-européens, s’imposer avec 54% des voix, devançant son rival d’extrême droite, George Simion, qui a recueilli environ 45%. Ce résultat est d’autant plus significatif qu'il reflète un choix en faveur de l’Europe et de la stabilité. Rappelons que cette élection a eu lieu dans un contexte exceptionnel marqué par une annulation du premier tour en 2024, suite à des accusations d’ingérence russe. une procédure encore jamais vue dans l’Union européenne.

George Simion, leader du parti nationaliste Alliance pour l'Union des Roumains (AUR), était arrivé en tête lors du premier tour avec 41% des voix. 

Oui, George Simion avait notamment surfé sur un très fort rejet des partis au pouvoir en Roumanie depuis le début des années 1990. Cet élection marque donc un sursaut pro-européen pour la Roumanie, dont la place au sein de la famille européenne avait été mise en jeu lors de cette élection et dont les relations avec Bruxelles se seraient singulièrement tendues en cas de victoire de l’extrême droite.

En Pologne avait également lieu le premier tour d’une élection présidentielle aux enjeux importants. un premier tour qui a vu le maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, largement soutenu par les électeurs pro-européens, arriver en tête avec 30,8% des voix mais en situation délicate pour le second tour.

Il devance de peu Karol Nawrocki, le candidat nationaliste soutenu par le parti Droit et Justice (PiS), qui a obtenu 29,1%. Ce premier tour a mis en évidence les profondes divisions au sein de la société polonaise, avec une Pologne pro-européenne d’un côté, incarnée par Trzaskowski, et une Pologne plus nationaliste et eurosceptique de l’autre, portée par Nawrocki.

Cette élection est cruciale. Trzaskowski incarne une vision démocratique et ouverte de la Pologne, pleinement intégrée à l’UE face à des opposant très conservateurs et eurosceptiques.

Et cette election est importante car le président dispose de pouvoirs majeurs, notamment de véto. Donald Tusk, qui dirige le gouvernement, compte sur la victoire de Rafal Trzaskowski pour avancer sur son programme de réformes qui se heurte aux blocages du président actuel Andrej Duda. 

Des élections, législatives cette fois, avaient également lieu au Portugal ce WE. C’est la chute du gouvernement précédent en mars 2025, suite à une motion de censure, a conduit à ces élections anticipées.

Oui de nouvelles élections qui traduisent le fait que le Portugal traverse une période d’instabilité politique. Il s’agit du  troisième scrutin législatif en trois ans. 

L'Alliance Démocratique (AD), emmenée par le Premier ministre sortant Luis Montenegro, sort victorieuse. Cependant, l'AD devra probablement chercher à former une coalition avec des partis comme l'Initiative Libérale (IL), qui a recueilli entre 4% et 8% des voix. Les résultats des élections révèlent également une forte montée de l'extrême droite, notamment chez les jeunes électeurs.

On continue ce journal en évoquant la situation en Ukraine qui a subi ce WE une attaque record de drones russes.

Oui la Russie a mené, dans la nuit de samedi à dimanche, sa plus grande attaque de drones depuis le début du conflit. Au total, 273 drones de type « Shahed » ont été lancés, ciblant plusieurs régions ukrainiennes, dont Kiev. Malgré une défense antiaérienne ukrainienne efficace, qui a permis de détruire 88 drones, la Russie semble déterminée à poursuivre sa campagne de frappes.

Cette attaque intervient seulement quelques jours après les premiers pourparlers directs entre Moscou et Kiev depuis 2022, qui n’ont abouti à aucune trêve. 

Ces discussions ont révélé l’ampleur du fossé entre les positions des deux camps. Le Kremlin a cependant évoqué la possibilité d'une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, à condition que des accords préalables soient trouvés. Moscou exige toujours des concessions majeures et inacceptables pour l'Ukraine, notamment sur la démilitarisation du pays et la reconnaissance des territoires annexés par la Russie. Les perspectives d'une paix durable semblent encore très lointaines même si les pressions internationales pour arriver à la paix se multiplient. Le pape Léon XIV a ainsi une nouvelle fois appelé à une paix juste et durable pour l’Ukraine martyrisée.

On termine ce journal en évoquant la pride qui a eu lieu ce samedi 17 mai à Bruxelles Cette année c’est environ 70.000 participants qui se sont déplacés pour le cortège dans le centre de la capitale samedi 17 mai pour célébrer les droits et la visibilité des personnes LGBTQIA+, tout en revendiquant l'égalité, la lutte contre la discrimination et la protection des libertés fondamentales.

La Brussels Pride 2025 a été un événement à la fois festif et contestataire. Si la majorité des participants ont défilé pacifiquement, un incident a éclaté autour du char de la N-VA, parti nationaliste flamand dont le premier ministre est issu. Leur char a été la cible de manifestants qui ont lancé des objets et perturbé le cortège. Ce groupe d'activistes queer a dénoncé la commercialisation et la récupération politique de la Pride, qu'ils considèrent de plus en plus éloignée de ses racines militantes.

La Pride se déroule dans un contexte européen de plus en plus préoccupant, où les droits des personnes LGBTQIA+ sont parfois remis en question.

En Hongrie, la situation est particulièrement préoccupante, avec une législation de plus en plus hostile aux minorités sexuelles et de genre. Un texte adopté en mars 2025 interdit désormais les événements publics organisés par des groupes LGBTQIA+, y compris les Pride, et autorise l'utilisation de la reconnaissance faciale pour identifier les participants.

En Pologne, bien que des avancées aient été faites avec un projet de partenariat civil pour les couples de même sexe, les progrès restent limités, notamment en matière de droits à l’adoption. Au Royaume-Uni, la Cour suprême a statué que les termes "sexe" et "femme" se réfèrent à des définitions biologiques, ouvrant la voie à des exclusions de femmes trans dans certains espaces non mixtes.

Un journal de Gaspard Timmermans et Ulrich Huygevelde.