Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.Au programme :
- La chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie
- L’annulation des élections présidentielles roumaine par la Cour constitutionnelle
- L’arrestation de 48 personnes en Géorgie à Tbilissi
Bonjour, ouvrons ce journal en Syrie où ce dimanche 8 décembre, les rebelles syriens ont pénétré dans la capitale, Damas, actant la chute du régime de la famille al-assad au pouvoir en Syrie depuis 54 ans.
Oui, le matin de ce dimanche 8 décembre, le groupe rebelle sunnite Hayat Tahrir al-Cham a fait tomber le régime du dictateur Bachar al Assad. Cette chute du régime est le dernier acte d’une guerre civile qui dure depuis 2011, a coûté la vie à plus d’un demi-million de personnes et a contraint à la fuite des millions de Syriens. Suite à la victoire des rebelles, le président syrien Bachar al-Assad, qui avait succédé à son père en 2000, a fui vers la Russie, qui tenait jusqu’à présent à bout de bras ce dictateur honni par son peuple.
Après la fuite de Bachar al Assad, le peuple est descendu dans les rues de Damas et d’autres grandes villes pour célébrer la fin de son régime.
Un régime honni et accusé d’innombrables exactions et atteintes aux droits de l’homme, et ce pendant des décennies. Le gouvernement de Bachar al Assad est en effet accusé, avec l’aide de Moscou, d'avoir ordonné la destruction indiscriminée de quartiers entiers pendant la guerre civile qui dure depuis 2011. Son régime est aussi accusé d’avoir utilisé des armes chimiques en violation du droit international, de détention arbitraire d’innocents et encore d’avoir massivement eu recours à la torture dans les prisons du régime.
“L’Etat de barbarie est tombé. Enfin.” a affirmé le Président français Emmanuel Macron sur son compte X.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a également qualifié de « bonne nouvelle » la chute du gouvernement de Bachar al-Assad et a appelé à une solution politique pour stabiliser le pays ravagé par la guerre. La ministre des Affaires étrangères allemande Annalena Baerbock, a cependant ajouté qu'elle espérait, je cite, ne pas voir "tomber le pays entre les mains d’autres radicaux, quelle que soit leur forme. »
Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne et cheffe de la diplomatie de l’Union a aussi salué la chute du régime syrien.
La victoire dramatique des groupes rebelles dans la guerre civile syrienne est une défaite pour la Russie et l’Iran, a déclaré Mme Kallas sur son compte X. La Russie et l’Iran sont en effet alliées de Bachar al-Assad, et ont tout fait pour que le régime puisse se maintenir depuis 2011. C’est selon toute vraisemblance l’enlisement de Moscou en Ukraine qui l’a contraint à ne pas venir, cette fois, à la rescousse du régime syrien. La Vice-présidente de la Commission s’est engagée à travailler avec « tous les partenaires constructifs » en Syrie et dans toute la région.
Poursuivons notre journal en Roumanie, où les élections présidentielles ont été, dans une décision inédite, annulées par la Cour Constitutionnelle.
Le second tour des élections présidentielles devait avoir lieu ce dimanche 8 décembre. Calin Georgescu, candidat prorusse d’extrême droite, avait remporté le premier tour du scrutin il y a deux semaines à la surprise générale. Mais sa victoire a plus qu’interrogé alors qu’il n’était crédité que d’un faible pourcentage quelques semaines auparavant.
Des documents secrets des services de renseignement roumains étayant cette hypothèse ont d’ailleurs été déclassifiés la semaine dernière.
En effet, ceux-ci détaillent les résultats de l’enquête sur le déroulé de la campagne de M. Georgescu. Des milliers de comptes Tik Tok faisant la promotion de M. Georgescu ont émergé dans les semaines qui ont précédé les élections. Cette méthode fait penser à celle qui a été employée en Moldavie, où la Russie a aussi été accusée d’ingérence pendant la campagne électorale.
La Cour constitutionnelle roumaine a donc décidé ce vendredi 6 décembre d’annuler les élections dans l’entre-deux tour, du jamais vu.
Oui et Klaus Iohannis, le président actuel, restera donc au pouvoir plus longtemps que prévu, le temps qu’une nouvelle date soit choisie pour réorganiser des élections.
C’est une crise politique qui plonge le pays dans l’inconnu.
Oui, le résultat du premier tour présentait une nette fracture entre la Roumanie pro-Europe incarnée par Elena Lasconi, arrivée deuxième, ainsi que le président sortant, et M. Georgescu, prorusse, qui se positionne très fortement contre toute aide à l’Ukraine. Bucarest est pourtant un allié de taille de l’OTAN dans la région, sa victoire pourrait signer un virage géostratégique majeur de la Roumanie.
Clôturons ce journal en Géorgie, où 48 personnes ont été arrêtées lors d’une manifestation ce vendredi 6 décembre.
La police géorgienne a arrêté 48 personnes dans la nuit de vendredi à samedi après une manifestation organisée à Tbilissi, la capitale du pays, contre la décision du gouvernement du Rêve géorgien de reporter les négociations d’adhésion à l’Union européenne. Les arrestations ont été confirmées samedi par une note du ministère de l’Intérieur.
Les manifestations dans le pays avaient commencé plus tôt ce jeudi 28 novembre.
Oui, des manifestations qui se tiennent chaque soir depuis fin novembre,
pour protester contre les fraudes lors des élections et la décision du
Rêve géorgien de repousser à 2028 le processus d’adhésion du pays à
l’UE. Les manifestations connaissent depuis plusieurs
jours un regain majeur mais s’accompagnent aussi d’une répression de
plus en plus marquée.
La BBC avait estimé que plus de 300 personnes avaient été arrêtées
depuis le 28 novembre, sans prendre en compte les 42 arrestations du
vendredi 6 décembre.
Un journal de Thomas Kox et Paul Thorineau.