Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 22 septembre 2025

UN Photo / Sophia Paris Aujourd'hui en Europe - 22 septembre 2025
UN Photo / Sophia Paris

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'Euradio à Bruxelles. Avec Thomas Kox, Baptiste Maisonnave, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • La France reconnaît l’Etat de Palestine en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies
  • Réunion d’urgence du conseil de l’ONU après une intrusion russe en Estonie, 
  • Cérémonie d’hommage à Charlie Kirk, mort d’un symbole de la droite en Europe

On commence ce journal à New-York, où s'ouvre aujourd’hui l’assemblée générale des Nations unies en marge de laquelle aura lieu la Conférence internationale pour le règlement pacifique de la question de la Palestine,  présidée par la France et l’Arabie Saoudite. Cette conférence sera marquée par la reconnaissance de l’Etat palestinien par une dizaine de pays. 

Oui, le Royaume-Uni a lancé la dynamique, hier, en même temps que le Canada, le Portugal  ou encore l’Australie qui ont officiellement reconnu l’Etat de Palestine, malgré les pressions américaines et israéliennes. 

Quatre pays, qui seront rejoints ce lundi par sept autres capitales occidentales, dont la France. Cette annonce devrait être formalisée à 21h ce soir par un discours d’Emmanuel Macron, accompagné en visioconférence par le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salmane. 

Questionné par la chaîne américaine CBS hier sur la question des otages, le président français a cependant posé des conditions pour la suite du processus en exigeant la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza avant d’ouvrir une ambassade en Palestine.

Une série de reconnaissances qui ne va pas sans susciter l'ire du gouvernement israélien.

Oui, le Premier ministre israélien a annoncé dimanche combattre les appels à la reconnaissance de l’Etat palestinien qui, “mettrait en danger l’existence d’Israël et consituerait, selon lui, une récompense absurde pour le terrorisme”.

Benyamin Nétanyahou a d’ailleurs, dans un nouveau geste de défi aux annonces occidentales, annoncé étendre la colonisation juive en Cisjordanie occupée, voire l’annexer complètement si l’on en croit son ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. 

Aujourd’hui, presque trois quart des 193 Etats membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien. Qu’est-ce que cette reconnaissance implique ? 

Cette reconnaissance n’est pas ce qui « crée » l’État : en droit international, son existence repose sur des critères comme une population permanente, un territoire, un gouvernement et la capacité d’entrer en relations internationales. La Palestine en remplit certains — elle a une population nombreuse, une autorité partielle en Cisjordanie et une diplomatie active depuis son statut d’État observateur à l’ONU en 2012 — mais d’autres restent fragiles, notamment le contrôle effectif du territoire, occupé et fragmenté.

Reconnaître la Palestine est donc surtout un geste symbolique et politique : cela affirme son droit à l’autodétermination et renforce sa place dans les négociations, sans modifier immédiatement les réalités de l’occupation ni garantir une pleine souveraineté.

Mais ce n’est pas tout, cette Assemblée générale doit également faire avancer d’autres dossiers, notamment dans le domaine du climat.

Oui, la semaine promet d’être chargée pour les chefs d’Etat. Elle a débuté ce matin par la commémoration des 80 ans des Nations unies.

Elle se poursuivra avec un sommet sur l’action climatique, mercredi, où les dirigeants présenteront leurs objectifs de réductions d’émissions de gaz à effet de serre au niveau national. Vendredi dernier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, alertait sur le fait que l’objectif de limiter le réchauffement climatique est, je cite, “sur le point de s’effondrer”. 

On continue ce journal en Estonie, où trois avions de chasse russes, des MiG-31, ont compromis l’espace aérien du pays vendredi. Une troisième incursion de Moscou, après des alertes en Pologne la nuit du 9 septembre, et en Roumanie il y a une semaine. Le conseil de sécurité de l’ONU se réunit aujourd’hui. 

Oui, cette réunion se fait à la demande du ministère estonien des Affaires étrangères - une première depuis l’entrée du pays à l’ONU il y a 34 ans. Les avions seraient entrés dans l’espace aérien au-dessus du golfe de Finlande, et y seraient restés pendant 12 minutes. Une “violation flagrante” selon le gouvernement estonien, dont la cheffe de la diplomatie, Margus Tsahkna, soutient que cette action “fait partie, je cite, d’un schéma comportemental plus large de la Russie, visant à tester la détermination de l’Europe et de l’OTAN”. 

L’Estonie a demandé l’activation de l’article 4 du traité de l’OTAN, qui prévoit des consultations entre alliés en cas de menace - un mécanisme auquel la Pologne avait également  eu recours après l’intrusion de son espace aérien. L’alliance atlantique a depuis lancé l’opération “Sentinelle Orientale” pour renforcer ses défenses tout le long de sa frontière. 

Cette réunion d’urgence s’inscrit dans un agenda diplomatique dense : le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a annoncé qu’il rencontrerait Donald Trump cette semaine. 

Oui, le président américain a multiplié les ultimatums à l’encontre de la Russie ces dernières semaines,  sans n’en exécuter aucun. Cette fois encore, son homologue ukrainien attend, je cite, des “sanctions fortes” de la part de Washington, estimant que l’Europe, elle, “fait sa part”.

On termine ce journal aux Etats Unis, à Phoenix, dans l’Arizona, où se sont réunis hier soir une bonne partie des membres de la galaxie trumpiste. Le président, son vice-président, JD Vance, et de nombreux militants ont assisté à la cérémonie d’hommage pour Charlie Kirk, figure de la droite MAGA assassinée le 10 septembre. 

Oui, la cérémonie s’est déroulée dans un stade de 60 000 personnes, sous haute sécurité - il avait été demandé aux participants de venir habillés en rouge, blanc ou bleu, couleurs du drapeau américain. Samedi déjà à Phoenix, devant le siège de Turning Point USA - organisation de jeunesse fondée par Charlie Kirk - des centaines de personnes étaient venues déposer des fleurs et des messages.

L’influenceur conservateur, assassiné à 31 ans, le 10 septembre, est depuis devenu un martyr de l’extrême droite, y compris en Europe…

Oui Charlie Kirk a été érigé en quelques jours en figure de martyr par plusieurs leaders d'extrême droite notamment, sur l’ensemble du Vieux Continent. “le symbole d’une liberté d’expression en danger” disait Nigel Farage, leader d’extrême droite au Royaume Uni ; un appel à stopper “la gauche incitant à la haine” d’après le Premier ministre hongrois Viktor Orban ; “un sacrifice qui nous montre de quel côté se poste la violence et l’intolérance” ajoutait encore Giorgia Meloni, première ministre italienne.

Un journal de Baptiste Maisonnave, Ulrich Huygevelde et Paul Thorineau.