Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 6 novembre 2024

Gage Skidmore from Surprise, AZ, United States of America, CC BY-SA 2.0 - Wikimedia Commons Aujourd'hui en Europe - 6 novembre 2024
Gage Skidmore from Surprise, AZ, United States of America, CC BY-SA 2.0 - Wikimedia Commons

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

-Présidentielles américaines: les enjeux de la victoire de Donald Trump pour l’Europe. 

-La COP 29 en Azerbaïdjan.  

-Les tensions au sein du gouvernement allemand. 

Bonjour, ouvrons ce journal aux Etats Unis où le candidat républicain Donald Trump a remporté les élections.

Oui, les résultats du vote du 5 novembre sont beaucoup moins serrés qu’anticipés avec une large victoire de Donald Trump. L”ex président a annoncé sa victoire le matin du 6 novembre et a tenu à “remercier le peuple américain” pour cette ré-élection inédite dans l’histoire américaine. Donald Trump a gagné dans les sept swing states les plus disputés entre lui et Kamala Harris, où les sondages les avaient donnés au coude à coude jusqu’au dernier moment. 

Une victoire vue avec inquiétude en Europe.

Même si la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen a adressé ses félicitations à Donald Trump, son retour suscite de grandes inquiétudes à Bruxelles notamment quant au possible désengagement américain de l’OTAN. Les félicitations les plus chaleureuses sont sans surprises arrivées de plusieurs leaders de droite,au premier chef Viktor Orban qui ne cache pas sa proximité avec Donald Trump et de l’italienne Giorgia Meloni.

Quels enjeux attendent le continent européen? 

L’enjeu principal est la guerre en Ukraine. Donald Trump avait en effet déjà déclaré qu’il « mettrait fin au conflit » en Ukraine avant même de prêter serment en janvier 2025. Alors que Kiev s’oppose à une paix imposée qui lui serait défavorable, Le nouveau président pourrait mettre fin aux livraisons d’armes et d’équipements américains afin de contraindre l’Ukraine à accepter un accord de cessez-le-feu. Et l’enjeu est majeur car les Etats Unis ont fourni environ 60 milliards de dollars d’aide à Kiev entre janvier 2022 et août 2024, en se plaçant  en tête parmi les pays contributeurs à l’assistance militaire en Ukraine. 

Une perspective inquiétante pour l’Ukraine qui depuis de mois est en train de perdre du terrain face à l’avancée des troupes russes et qui doit se préparer à un long et difficile hiver.

De son côté, Volodymyr Zelensky espère que les aides américains ne seront pas interrompues a déclaré compter  dans un communiqué publié sur X je cite “sur le soutien bipartite des Etats-Unis à l’Ukraine” en rappelant sa rencontre avec Donald Trump en septembre dernier. 

Bruxelles craint aussi pour ses échanges commerciaux avec Washington avec le nouveau président de retour à la Maison Blanche.

Oui, l’Europe anticipe une nouvelle guerre commerciale avec Washington similaire à celle que Donald Trump avait engagée lors de son premier mandat. Il avait alors imposé des taxes sur les produits chinois et européens, rendant les échanges commerciaux entre Bruxelles et Washington bien plus difficiles.

Passons désormais à une autre actualité mondiale très importante pour l’avenir des politiques climatiques : la COP 29.

Oui, la 29ème conférence mondiale sur le Climat se tiendra à Bakou, capitale azerbaïdjanaise, la semaine du 11 novembre. 

Et quels en sont les enjeux principaux ?

Les discussions porteront sur les progrès depuis les accords de la dernière conférence climatique, qui s’est tenue à Dubaï l’année dernière. Lors de cette COP, les pays s’étaient mis d’accord afin de mettre en place un fond de solidarité pour les dégâts causés par le changement climatique, notamment dans les pays “en développement”, qui sont les plus touchés. La solidarité Nord-Sud est donc un des enjeux clés de cette conférence climatique. 

Cette COP 29 est aussi surnommée “COP des finances”.

L’un des grands sujets qui sera mis sur la table portera en effet sur le budget alloué à la transition écologique. Au terme de cette COP, on peut espérer un plan financier plus ambitieux que ceux qui ont été présentés auparavant dans le cadre des délais fixés lors des accords de Paris de 2015. 

Pourtant, nombreux sont ceux qui critiquent cette COP.

De nombreuses ONG de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont exprimé leurs inquiétudes quant au lieu de la conférence. Le gouvernement azerbaidjanais est en effet accusé de multiples violations de droits humains: des atteintes aux droits fondamentaux qui n’ont pas ralenti à l’approche de cet évènement diplomatique. 

Terminons ce journal en Allemagne, où le gouvernement du chancelier Olaf Scholz est dans une situation critique.

Il y a des tensions majeures au sein de la coalition tripartite du chancelier allemand. Ce gouvernement, qui dirige depuis trois ans à Berlin, est en effet en désaccord majeur sur les questions budgétaires. Les trois partis qui forment la coalition adoptent en effet des positions très différentes : le parti des Verts et le SPD, dont est issu le chancelier, croient en un maintien des taux d’imposition pour financer l'État. A l’inverse, le parti néolibéral FDP propose une forte réduction des impôts sur les entreprises et des économies sur les politiques climatiques adoptées plus tôt. 

Quels sont les scénarios possibles ?

Sans le FDP, le chancelier n’aura pas la majorité au parlement. Mais, aucun des trois partis de la coalition n’a intérêt à ce qu’elle explose: ils ont tous les trois perdu en popularité, et l’Allemagne se trouve dans une situation économique critique qui appelle à des solutions. 

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto