Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 9 octobre 2024

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Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction Euradio à Bruxelles. Avec Giona Melotto, Margot Klein, Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde. 

Au programme : 

- Les relations commerciales entre l'Union Européenne et la Chine se dégradent suite aux surtaxes imposées par Bruxelles sur les voitures électriques chinoises.

- Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union Européenne pour les affaires étrangères, s'exprime sur la situation au Liban.

- Le Conseil européen impose de nouvelles sanctions à la Russie.

Bonjour Margot, commençons ce journal en revenant sur les tensions commerciales qui créent des turbulences dans les relations entre la Chine et l’Union européenne.

La décision de la Commission européenne d’appliquer  jusqu'à 35% de droits de douane supplémentaires aux véhicules électriques fabriqués en Chine est une étape de plus des tensions commerciales de plus en plus vives entre Bruxelles et Pékin.

Cette décision était attendue depuis des mois par les industriels européens. Les hostilités entre Pékin et Bruxelles avaient commencé en juin dernier quand la Commission européenne avait lancé une enquête sur les subventions d’Etat sur les véhicules électriques chinois. La commission avait décidé en juillet d’imposer provisoirement de droits de douanes sur les véhicules chinois. Une décision qui a été confirmée par le vote des pays membres du 4 octobre dernier.

La commission et les géants européens de l’automobile craignaient en effet une augmentation massive des importations de véhicules électriques chinois en Europe qui risquait d’affaiblir considérablement les industriels européens.

Certains fabricants européens dénoncent également les subventions de Pékin aux industries automobiles chinoises qui permettent à ces dernières d’être beaucoup plus concurrentielles en Europe. 

Cette décision de la commission suscite des réactions pour le moins crispées en Chine

Oui les officiels chinois ne cessent de mettre en garde face aux conséquences qui pourraient découler, selon eux, de cette décision de la Commission européenne.

Pékin a d’ailleurs déjà décidé de mesures de rétorsion qui ciblent pour le moment principalement des produits de luxe, notamment le cognac ou le brandy pour lesquels la Chine est un débouché majeur.

Un pays est notamment pointé du doigt par Pékin suite à cette décision.

Oui, Paris, qui a soutenu cette décision de la Commission, est accusée par le président chinois Xi Jinping de ne pas avoir respecté une promesse que lui avait faite le président français Emmanuel Macron de ne pas imposer de droits de douanes supplémentaires lors d’une visite à Paris en mai dernier. 

Passons désormais au deuxième sujet de l’actualité du jour. Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et Vice-Président de la Commission, déclare que l’Union européenne devrait essayer de tirer profit de la faiblesse actuelle du Hezbollah pour renforcer les structures politiques libanaises et assurer un accord de cessez-le-feu.

En effet, Josep Borrell a déclaré ce mardi 8 octobre que l’Union européenne devait aider le Liban, alors qu'Israël poursuit ses frappes, qui ont déjà fait plus de 2000 morts. La stabilité du pays repose sur quatre piliers, selon le diplomate européen : l’élection d’un nouveau président, un soutien supplémentaire à l’armée libanaise de la part de l’UE, un renforcement de la présence de l’ONU aux frontières et une aide humanitaire plus importante. 

Josep Borrell a également ajouté qu’une invasion militaire du Liban par Israël n’allait pas déboucher sur une solution politique, et a appelé à un cessez-le-feu. 

Il s’inquiète effectivement de l’aggravation de la situation au Liban alors que les menaces du Premier ministre israélien se font de plus en plus pressantes et appelle à un cessez-le-feu alors qu’un grand nombre de Libanais ont dû prendre la fuite.

Josep Borrell souligne aussi l’aide humanitaire et militaire que l’Europe et l’ONU peuvent apporter au Liban. Les troupes des Nations Unies sont déjà présentes sur certaines frontières entre le Liban et Israël depuis 1978. Une mission spéciale de l’ONU appelée FINUL a également établi une frontière appelée communément la “ligne bleue” que des casques bleus de l’ONU surveillent depuis le début des années 2000. Une présence que le chef de la diplomatie européenne se dit prêt à renforcer.

En plus de cette suggestion de renforcer la présence internationale aux frontières israélo-libanaises, Josep Borrell a demandé à Bruxelles d’établir un plan d’action précis concernant le programme d’aide d’un milliard d’euros promis par Ursula Von der Leyen en mai dernier pour le Liban.  

En effet, la Présidente de la Commission avait annoncé en mai dernier que cet argent, distribué sur une période de trois ans, servirait à renforcer les services publics tels que l’éducation, la protection sociale et la santé. Cette mesure avait également été mise en place par Bruxelles pour éviter une vague migratoire de réfugiés venant du Liban et fuyant le pays à cause de la crise économique et politique. 

Terminons ce journal en évoquant de nouvelles décisions prises par le Conseil européen concernant la Russie. 

En effet, Bruxelles a annoncé ce mardi 8 octobre de nouvelles règles et sanctions pour faire face aux “menaces hybrides” russes. Ces “menaces hybrides” incluent des attaques informatiques, des campagnes de désinformation et d'ingérence, du vandalisme et du sabotage, ainsi que d'autres actions perturbatrices. Selon le Conseil européen, la Russie enfreint l’espace aérien européen et commandite des attaques physiques sur des citoyens européens sur le sol de l’Union européenne.

Ces nouvelles sanctions s’inscrivent dans le contexte des craintes d’une “guerre hybride” entre la Russie et l’Europe, qui combinerait des attaques physiques et des outils digitaux. 

La Russie serait en train de mener une “guerre de l’ombre” sur les territoires de l’OTAN, selon l’expert de l’espionnage russe Michael Weiss, qui s’est exprimé à la Convention d’Helsinki ce lundi 7 octobre. Les nouvelles sanctions européennes contre les individus accusés d’être auteurs de ces attaques hybrides russes seront bannis du sol européen, ils feront l’objet d’un gel des avoirs et les citoyens européens auront l’interdiction de mettre des fonds à leur disposition. Ce nouveau cadre de sanctions fait suite à une proposition de Josep Borrell et s’inscrit dans une plus grande série de mesures de Bruxelles pour faire face à la menace russe.

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.