Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille, Laura Léger et Tania Korwin-Zmijowski.
Au programme de cet épisode :
- Fin de la COP27 : un accord historique sur l’aide aux pays pauvres, mais pas d’accélération de la lutte contre le réchauffement.
- Guerre en Ukraine : l'AIEA signale de «puissantes explosions» sur le site de la centrale nucléaire de Zaporijjia.
- «L'heure des comptes a sonné» : la Turquie frappe des régions kurdes en Syrie après l'attentat d'Istanbul.
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Commençons ce journal en évoquant la fin de la COP27 ce dimanche 20 novembre qui vient de se conclure sur un bilan contrasté.
Bonjour Raphaël, oui après des jours d'intenses négociations qui se sont prolongées jusqu'à dimanche matin à Charm el-Cheikh, les pays participant à la dernière conférence des Nations unies sur le changement climatique sont parvenus à un accord établissant un mécanisme de financement destiné à indemniser les nations vulnérables pour les "pertes et dommages" causés par les catastrophes d'origine climatique.
Si la création d’un fonds d’aides aux pays pauvres est une avancée pour de nombreux pays, le manque d'engagement pour s’assurer de la baisse des émissions de gaz à effet de serre est déploré par de nombreux participants de la COP.
Oui, la COP a échoué selon Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, à s’attaquer aux énergies fossiles, principales responsables du réchauffement climatique. Si l’on retrouve dans l’accord final un engagement à réduire l’utilisation du charbon et à sortir des subventions dites “inefficaces” aux énergies fossiles, le pétrole et le gaz n’ont même pas été évoqués.
Ce manque d’ambition a été directement imputé à la présidence égyptienne et à une présence record de lobbyiste du secteur des énergies fossiles.
Oui c’est du moins ce que reproche Laurence Tubiana, directrice exécutive de la Fondation européenne pour le climat, annonçant que la présidence égyptienne a produit un texte qui protège clairement les pétro-États et les industries des combustibles fossiles. Elle souligne également le nombre record de 636 représentants du secteur des énergies fossiles qui ont œuvré à affaiblir des engagements nouveaux et plus ambitieux.
L’UE s’est déclarée “déçue” suite à l’accord scellé dimanche matin.
Oui, le vice-président de la Commission européenne a déclaré que l’accord est un pas en avant trop court pour les habitants de la planète. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen résume la vision européenne saluant d’un côté le “petit pas vers la justice climatique”, tout en déclarant qu’il faudra bien davantage pour la planète.
Continuons ce journal en évoquant la guerre en Ukraine. L’Agence internationale de l’énergie atomique a fait état ce dimanche 20 novembre de puissantes explosions dans le secteur de la centrale ukrainienne de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine.
Oui Raphaël, les experts de l’Agence présents sur place ont fait état de plus d’une douzaine d’explosions dues à des tirs d’obus, ayant causé des dommages à certains bâtiments, systèmes et équipement mais “aucun jusqu’à présent critique pour la sûreté nucléaire”. Le chef de l'Agence internationale de l’Énergie atomique, Rafael Grossi, a déclaré que la nouvelle était extrêmement inquiétante et a qualifié les explosions de totalement inacceptables. Rafael Grossi renouvelle donc son appel à l’Ukraine et à la Russie pour qu’elles conviennent et mettent en œuvre dès que possible une zone de sûreté et de sécurité nucléaires autour de la centrale.
Sans surprises les responsables russes ont affirmé que les forces ukrainiennes étaient derrière les dernières attaques.
La centrale de Zaporijjia, située dans le sud-est de l'Ukraine, est sous contrôle russe depuis mars, bien que le personnel ukrainien reste en place pour la faire fonctionner. Le directeur des opérations nucléaire russe, a annoncé qu’il y avait eu 15 frappes aériennes ukrainiennes dont une qui aurait touché une installation de stockage. Face aux accusations russes, l’agence ukrainienne de l’énergie nucléaire a indiqué que les attaquants "ont ciblé et désactivé exactement l'infrastructure nécessaire au redémarrage des 5e et 6e unités de puissance" et au rétablissement de la production d'électricité pour les besoins ukrainiens.
Une attaque qui s’inscrit dans la campagne de bombardements russes visant les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Oui avec l’arrivée de l’hiver et une résistance ukrainienne tenace, le Kremlin prend pour cible les infrastructures électriques et provoque ainsi d’importantes coupures dans tout le pays. Le président Volodymyr Zelensky a annoncé que plus de 10 millions d’Ukrainiens actuellement sont privés d’électricité. La répétition de ces bombardements visant ces infrastructures depuis octobre prive également d’eau des millions d’Ukrainiens.
Terminons ce journal en évoquant les raids aériens lancés par la Turquie dans les régions kurdes de Syrie et du nord de l’Irak.
Oui Raphaël, les frappes aériennes ont eu lieu une semaine après qu'une bombe ait secoué une avenue animée au cœur d'Istanbul, tuant six personnes et en blessant plus de 80 autres. Les autorités turques ont imputé l’attentat au PKK et à son affilié syrien, les YPG. Dans la nuit de samedi à dimanche, le ministère turc de la Défense a donc annoncé que “l’heure des comptes avait sonné !” en lançant l’opération aérienne “Griffe Épée” dans le nord de l’Irak et de la Syrie, accusant ses régions d'être "utilisées comme bases par des terroristes".
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ces frappes ont fait plus de 31 morts.
Oui, ce sont pas moins de 25 frappes aériennes qui ont été effectuées par l’armée turque dans les provinces de Raqa, Hassaké et d’Alep, faisant au minimum 18 morts dans les rangs des forces kurdes, 12 morts dans ceux du régime syrien. Cela fait depuis mai que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, exprime sa volonté de mener une opération militaire dans le nord-est de la Syrie, où se trouvent des bases de soldats kurdes, afin d'établir une zone de sécurité de 30 km de large le long de sa frontière sud. Le PKK et les YPG sont considérés comme des mouvements terroristes par Ankara.
Une attaque qui inquiète la communauté internationale.
Bien que peu de responsables politiques se soient prononcés sur ces frappes aériennes, la situation paraît d’ores et déjà diplomatiquement dérangeante. Car si les alliés occidentaux de la Turquie mettent également le PKK sur la liste des groupes terroristes, ce n’est pas le cas des YPG qui ont été appuyées par les Etats-Unis et la France lors de la lutte contre les djihadistes du groupe État islamique.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !