Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 30 septembre 2024

Maia Sandu © European Union 2023 - Source : EP - Dan GUTU Aujourd'hui en Europe - 30 septembre 2024
Maia Sandu © European Union 2023 - Source : EP - Dan GUTU

Aujourd'hui en Europe est un journal quotidien consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme : 

  • L'assassinat du leader du Hezbollah Hassan Nasrallah par Israel et la réaction européenne.
  • En Moldavie: la Russie est accusée de mener des campagnes de propagande anti européenne à la veille d'un référendum.
  • Au Royaume Uni, le sentiment du "Bregret" grandit, et le premier ministre Keir Starmer rencontrera Ursula von der Leyen cette semaine pour discuter des relations entre Londres et Bruxelles.

Ouvrons ce journal au Liban où vendredi 27 septembre Hassan Nasrallah, leader du groupe paramilitaire chiite Hezbollah,  a été tué à la suite d'une attaque menée par Israël. 

Oui, samedi 28 septembre, le Hezbollah a confirmé la mort de son leader Hassan Nasrallah dans son quartier général de Dahiyeh, dans la banlieue au Sud de Beyrouth. L’attaque qui a détruit un bâtiment de six étages aurait fait 6 morts et plus de 90 blessés. Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a décrit l’opération comme une étape, je le cite, “nécessaire” pour “modifier l’équilibre des pouvoirs dans la région pour les années à venir.”

Parmi les victimes, il y aurait d’autres membres du Hezbollah mais aussi un haut responsable des gardiens de la révolution, une organisation paramilitaire iranienne. 

Une nouvelle attaque sur le territoire libanais après de précédentes opérations dans les dernières semaines. 

Oui, cette attaque a eu lieu 10 jours après une précédente opération de l’armée israélienne le 17 septembre dernier qui avait eu une résonance mondiale et avait fait au moins 37 morts et plus de 3500 blessés. Une opération inédite lors de laquelle Tsahal était parvenu à faire exploser des centaines de bipers dont étaient équipées les forces du Hezbollah.

Le Liban semble proche de sombrer dans la guerre. Quid des réactions européennes ?

Le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères Josep Borrell s’est montré très préoccupé et se dit inquiet que la région soit de plus en plus proche, je le cite, “d’une guerre totale”. De leur côté, les pays membres ne cachent pas leur inquiétude mais se sont abstenus en général d’une condamnation ferme des actions d'Israël. Notamment, dans le cas de l’Italie, le ministre des affaires étrangères a appelé les citoyens italiens qui se trouvent actuellement au Liban à quitter le pays. 

Oui, une situation qui préoccupe de plus en plus la communauté internationale. Qu’est-ce que pourrait attendre maintenant la région ?

Difficile à dire, mais le Hezbollah a déclaré qu’il continuera à combattre “en soutien à Gaza et à la Palestine, et en défense du Liban”. De plus, du côté iranien, le guide suprême  l’Ayatollah Ali Khamenei a affirmé que la mort d’Hassan Nasrallah serait vengée, laissant entendre une possible réaction de Téhéran.

Poursuivons notre tour de l’actualité européenne en partant en Moldavie, où le gouvernement accuse la Russie de chercher à manipuler le débat pré-électoral en vue du scrutin du 20 octobre prochain.

Oui, selon certains membres du gouvernement, parmi lesquels le conseiller à la sécurité nationale de la Moldavie, Stanislav Secrieru, le Kremlin se serait engagé dans des manœuvres visant à tenter d’influencer les résultats du vote du 20 octobre prochain. Ce jour, les électeurs seront appelés à choisir leur exécutif ainsi qu’à s’exprimer sur leur volonté de rejoindre l’Union européenne. 

L’actuelle présidente pro européenne Maia Sandu est en campagne pour son second mandat et est pour le moment favorite d’après les sondages. Elle fait cependant face à des campagnes de désinformation manifestement orchestrées depuis Moscou.

Oui, les derniers événements datent des 25 et 26 septembre. Les autorités de Chisinau accusent la Russie d’avoir vandalisé les bâtiments de la Cour suprême et du ministère du travail à Chisinau. Selon une analyse du Centre d’études de l’Europe de l’Est de Stockholm, la Russie serait en train de financer des membres de l’opposition ainsi que des activistes pro-Russes. De plus, le Kremlin aurait essayé d’influencer un électorat plus jeune à travers les réseaux sociaux comme Tiktok et Telegram.

Quel est le but poursuivi par Moscou ? 

Moscou a pour objectif d’influencer les Moldaves à la veille d’un référendum crucial dont l’objectif est de réaffirmer  la volonté des Moldaves de rejoindre l’UE. Pour ce faire, la Russie exploite la situation en Ukraine pour instiller la peur de la guerre dans le peuple. Entretemps, Bruxelles a déployé une mission civile sur le territoire pour aider la Moldavie à faire face à ces menaces russes.

Terminons par un détour par le Royaume-Uni. Ce week-end, des centaines de Britanniques ont manifesté dans les rues de la capitale afin de protester contre le Brexit, à quelques jours seulement de la rencontre entre le Premier ministre Keir Starmer et la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. 

Oui plus de quatre ans après le Brexit, la tendance se confirme : un nouveau sentiment émerge chez les Britanniques: le Bregret. En effet, seulement 12% des habitants du Royaume-Uni perçoivent leur sortie de l’UE comme un succès, alors 63% considèrent cette décision comme une erreur, selon un sondage de YouGov de 2023. C’est pourquoi, ce samedi, des centaines de manifestants se sont réunis à Londres, clamant que “Le Brexit est un désastre monumental”. 

Le nouveau gouvernement de Keir Starmer envisage-t-il de remettre en question le Brexit ?

Le premier ministre Keir Starmer rencontrera Ursula von der Leyen cette semaine. Il a déclaré qu’une relation améliorée avec Bruxelles serait possible, mais pas facile. Keir Starmer ne semble pas particulièrement enclin à revenir aux relations pré-2016, lorsque le référendum a été voté. Toutefois,  Keir Starmer a déclaré être favorable à une mobilité améliorée entre les 27 pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni, particulièrement pour les étudiants et jeunes travailleurs. Le premier ministre britannique semble être favorable à des relations plus approfondies entre l’UE et le Londres, notamment en matière d’échanges commerciaux. 

Alors que le sentiment de “Bregret” grandit, le parti travailliste-n’a pas remis en question le Brexit dans sa campagne, et a annoncé ne pas vouloir rejoindre le Marché unique européen, un des piliers de l’UE. 

Selon plusieurs médias, les gros enjeux et accords entre l’UE et la Grande-Bretagne sont donc exclus. Il faudra probablement attendre encore des années avant d’observer un rapprochement beaucoup plus net entre Londres et Bruxelles.

Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.