Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - 29 novembre 2024

Alexandra Lebon, Licence Ouverte - Wikimedia Commons Aujourd'hui en Europe - 29 novembre 2024
Alexandra Lebon, Licence Ouverte - Wikimedia Commons

Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.

Au programme:

-La situation difficile de l’économie française

-Des frappes russes sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes 

-Le WWF lance un procès contre la Norvège 

Bonjour, ouvrons ce journal en évoquant la situation difficile dans laquelle se trouve l’économie française.

Oui, ce mercredi 27 novembre, le taux d’emprunt français à dix ans a atteint pour la première fois 3,045 %, un seuil symbolique car il a un temps dépassé le taux auquel emprunte la Grèce.

Cette évolution marque clairement l’inquiétude qui gagne les marchés vis-à-vis de l'économie française.

L’une des causes majeures de cette situation est la fragilité manifeste de l’équipe gouvernementale française. 

Le gouvernement de M. Barnier, qui ne dispose pas de majorité, est en effet à la merci d’une motion de censure qui pourrait être votée les prochaines semaines. Le Rassemblement national pourrait s’allier aux députés de gauche et d’extrême-gauche pour faire tomber le gouvernement. La chute du gouvernement Barnier ferait entrer le pays dans une zone de turbulence alors que le parlement est particulièrement éclaté et que le président Macron n’a pas la possibilité de décider d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée d’ici un an.

Une éventuelle chute du gouvernement laisserait la France sans budget.

L’équipe de Michel Barnier espère toujours réussir à faire passer son projet de budget grâce à l’abstention de certains groupes politiques dont le Rassemblement national. En cas d’impossibilité c’est le budget de l’an passé qui serait repris, un budget moins économe que celui proposé par le gouvernement Barnier, pressé de trouver des économies face à un déficit public qui déraille dangereusement à près de 6 % du PIB. Le projet, présenté début octobre par le gouvernement Barnier, prévoit de réduire les dépenses publiques à hauteur de 41.3 milliard d’euros avec en parallèle une  augmentation de 20 milliards en taxes pour 2025. 

Une mesure qui suscite une levée de bouclier à gauche mais aussi à l’extrême droite.

Oui cette augmentation des taxes destinée à réduire le déficit du pays, suscite une forte bronca. Le gouvernement vient d’ailleurs d’annuler la taxe qu’il prévoyait sur l’électricité.

Continuons ce journal en Ukraine, où la Russie poursuit ses frappes toujours plus intenses sur les infrastructures énergétiques ukrainiennes. 

Rien que dans la nuit du 27 au 28 novembre, Moscou a tiré 89 drones sur le territoire ukrainien, a déclaré l’armée ukrainienne. Les nombreuses attaques aériennes ont ciblé les infrastructures énergétiques du pays. Les autorités russes ont déclaré avoir visé un total de 17 cibles. Et ce ne sont pas moins de 14 régions ukrainiennes qui ont été touchées par ces attaques. Par conséquent, près d’un million d’Ukrainiens n’avaient plus d’électricité ce jeudi 28 novembre, alors que l’hiver s’installe dans le pays. 

Pourquoi cette escalade ? 

La Russie a affirmé que cette attaque était une réponse aux tirs de missiles américains ATACMS par l’Ukraine. Alors que Vladimir Poutine est en visite au Kazakhstan, il a également rappelé que son pays possédait plus de missiles que “tous les pays de l’OTAN réunis” selon lui. 

Une manière d’expliquer que rien n’arrêtera la Russie.

Ce n’est pas la première fois que Moscou laisse entendre qu’elle ripostera, pas seulement en Ukraine mais aussi contre les autres pays européens qui livrent des missiles à Kiev. Les missiles à très longue portée que possède la Russie permettent en effet à Vladimir Poutine d’atteindre des cibles allant jusqu’à 6000 kilomètres, c’est-à-dire à peu près partout en Europe. 

Et le président russe utilise aussi la menace nucléaire. 

C’est ce que laisse transparaître le tir de missiles à portée intermédiaire, capable de porter une charge nucléaire, sur la ville de Dnipro la semaine dernière. Vladimir Poutine a déclaré ce jeudi 28 novembre à Astana que l’armée russe n’hésiterait pas à lancer de nouveaux missiles du même type à l'avenir.

Clôturons ce tour des actualités en évoquant le procès lancé par le WWF à l’encontre de la Norvège.

La Norvège, qui se présente comme une nation verte, est en effet poursuivie en justice pour ses projets miniers dont l’ONG WWF estime qu’ils sont dévastateurs pour l’environnement. Oslo a en effet fait passer une loi début 2024 qui autorise un projet d’exploitation minière de fonds marins. C’est une décision très critiquée par de nombreux activistes écologiques et scientifiques. “Un scandale sans précédent”, selon la secrétaire générale de WWF en Norvège Karoline Andaur. 

L’ONG a donc porté plainte contre Oslo.

Et le procès commence ce jeudi 28 novembre dans la capitale. Il durera jusqu’au 6 décembre. WWF a souligné que cette action en justice ne visait pas à condamner l’ouverture de ces fonds marins à l’exploitation minière, mais plutôt à évaluer le degré de connaissance des politiques avant de prendre cette décision. “L’analyse de l’impact d’une telle action a été si mal faite que ça le rend illégal”, a déclaré Karoline Andaur dans un communiqué de presse de son ONG.  

Les fonds marins sont un écosystème à part entière et abritent des espèces vulnérables qui ne peuvent pas survivre ailleurs clame l’ONG.

C’est pourquoi la décision d’exploiter ces zones est critiquée par les acteurs internationaux, dont l’Union européenne. La Norvège, premier producteur européen de pétrole, est déjà pointée du doigt par les activistes en contradiction avec ses ambitions climatiques Malgré la résistance internationale, le gouvernement norvégien avait décidé de poursuivre son projet dans le but de commencer à exploiter les fonds marins au printemps 2025. 

Un journal de Margot Klein et Giona Melotto