Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, présenté par Raphaël Ligot, Félix Doladille et Laura Léger.
Au programme de cet épisode :
- Soutien européen à la Moldavie
- Volonté des Européens à sortir du traité sur la charte de l'énergie
- Quotas de femmes dans les entreprises
Bonjour à toutes et à tous, bonjour Laura. Débutons ce journal en évoquant le soutien européen à la Moldavie. Après Berlin et Bucarest, la troisième conférence de la Plateforme de soutien à la Moldavie s’est tenue ce lundi 21 novembre à Paris.
Bonjour Raphael, effectivement, co-présidée par la France, l’Allemagne et la Roumanie, la Plateforme a réuni trente-quatre pays, dont les Etats-Unis et quinze organisations internationales. C’est la troisième fois que cette conférence se réunit en 8 mois alors que la Moldavie, petit pays enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine subit de plein fouet les conséquences de la guerre chez son voisin. L’objectif prioritaire de cette réunion est d’aider la population à passer l’hiver alors que la Moldavie subit notamment des coupures d’électricité et fait face à une inflation massive. Cette conférence vise également à soutenir les efforts de Chisinau sur la voie de l’adhésion à l’UE et à l’aider dans ses réformes dans le cadre de sa candidature à l’UE, validée en juin.
La Moldavie est également en proie à des tentatives de déstabilisation de la part de la Russie.
Absolument Raphaël, la Russie ne fait pas mystère de sa volonté de compliquer la tâche de l’équipe au pouvoir à Chisinau, une équipe résolument pro-européenne. La Russie impose actuellement un chantage énergétique sur Chisinau en limitant et en augmentant le prix des livraisons de gaz. Le prix du gaz a ainsi été multiplié par sept, et celui de l’électricité par quatre. Le Kremlin a également été accusé de soutenir des manifestations pro-russes qui se déroulent régulièrement en Moldavie. Il faut également rappeler que la Moldavie ne parvient toujours pas à exercer son pouvoir sur la Transnistrie, région orientale du pays qui a fait sécession au début des années 1990 et où stationnent environ 2000 soldats russes.
La Moldavie en sévère difficulté et qui peine à gérer l’afflux de réfugiés ukrainiens.
Oui, en plus de connaître des coupures d'électricité, une inflation à 35%, le pays de 2,6 millions d’habitants accueille aujourd’hui 90 000 réfugiés ukrainiens. Le nombre de réfugiés devrait encore augmenter dans les prochains mois avec l’arrivée de l’hiver. Le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, a évalué à 1,1 milliards d’euros le besoin de financement supplémentaire afin de couvrir les surcoûts énergétiques du pays cet hiver sans compter les besoins financiers pour assurer l’aide humanitaire.
Sur quelles décisions se sont accordés les participants à la conférence ?
La France s’est notamment engagée à soutenir les autorités moldaves à hauteur de plus de 100 millions d’euros. Ce montant comprend des aides directes, des prêts avec l’objectif de montrer que l’option européenne du pays débouche sur des progrès concrets pour la population. Lutter pour la Moldavie, c’est participer à l’effort de guerre que nous conduisons, au côté de l'Ukraine, a insisté le président français auprès de son homologue moldave.
Poursuivons ce journal en évoquant la volonté des Européens à sortir du traité sur la charte de l’énergie (TCE).
Oui la tentative de l'Union européenne de réformer le controversé traité sur la charte de l'énergie a buté sur les réticences de l’Allemagne, la France, l’Espagne et les Pays-Bas lors d'un vote clé, bloquant ainsi l'ensemble du processus. Pour rappel, ce traité signé en 1994 encourage la coopération transfrontalière dans le secteur de l'énergie et protège les investisseurs contre des circonstances inattendues qui pourraient avoir une incidence sur leurs prévisions de bénéfices.
Au cœur de la controverse actuelle se trouve l'obscur système d'arbitrage privé du Traité sur la charte de l’énergie.
Oui, ce système permet aux investisseurs et aux entreprises de poursuivre les gouvernements et de réclamer des compensations en cas de changements de politique, tels que les objectifs "zéro émission", qui menacent leurs activités commerciales et leurs revenus. Cette disposition offre une protection disproportionnée aux combustibles fossiles à un moment critique où il faut les éliminer progressivement pour lutter contre la crise climatique.
Même si un pays décide de se retirer du Traité sur la charte de l’énergie, il reste soumis à ses obligations pendant vingt ans.
Oui c’est ce que l’on appelle la “clause de survie” que l’Italie connaît bien puisqu’en le quittant en 2016, elle a été condamnée à verser 190 millions (plus les intérêts), au pétrolier britannique Rockhopper pour avoir interdit les nouveaux projets gaziers et pétroliers à proximité de ses côtes.
Bien qu’une réforme du Traité sur la charte de l’énergie ait été présentée, des Etats comme l’Italie, la France, l’Allemagne, et l’Espagne disent vouloir en sortir.
Oui cette réforme proposée vise à empêcher “les réclamations opportunistes” et à exclure du champ du traité, après une transition de 10 ans, les investissements déjà lancés dans les combustibles fossiles ainsi qu’à réduire la “clause de survie”. Or ces Etats ont annoncé que le compromis sur la table était très insuffisant pour répondre aux défis du climat.
Terminons notre tour de l’actualité européenne en évoquant la nouvelle directive du Parlement européen relative aux quotas de femmes dans les entreprises.
Oui, les eurodéputés réunis à Strasbourg ont voté mardi 22 novembre en faveur de la directive sur l’équilibre hommes/femmes dans les conseils d’administration des entreprises cotées de plus de 250 salariés. La directive approuvée lors de la plénière vise à ce qu’au moins 40% des postes d’administrateurs soient occupés par des membres du sexe sous-représenté, d’ici à juillet 2026, dans la plupart des cas des femmes. Si les entreprises n’y parviennent pas, des sanctions pourraient être mises en place, comme des amendes ou même des dissolutions de conseil d’administration par exemple.
Une directive qui aura mis 10 ans à voir le jour en Europe.
En effet, on le rappelle c’est pendant la présidence française que le Conseil de l’UE s’était réuni en mars dernier afin de donner son feu vert à la directive, restée en suspens au niveau européen depuis 2013. Pendant près de 10 ans, l’Europe s’était alors confrontée au non catégorique de l’Allemagne, refusant toute mesure contraignante contre ses entreprises. Il aura donc fallu attendre la fin du règne d’Angela Merkel pour que le nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, permettent d’obtenir un accord politique sur la question.
Des mesures contraignantes qui devraient s’imposer dès 2026.
Une obligation qui existe déjà dans plusieurs pays européens, à l’instar de la France ou de la Belgique par exemple, qui ont mis en place de genre de quotas dès 2011. Aujourd’hui encore, seulement cinq États membres dont la France, l’Italie et la Suède comptent plus d’un tiers de femmes dans les conseils d’administration. Cette directive constitue donc un énorme pas en avant dans la lutte pour l’égalité homme/femme en Europe.
Merci Laura et merci à tous pour votre attention !