Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Gaspard Timmermans, Robin Job Thomas Kox, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
- Les annonces d’augmentation des droits de douanes par Donald Trump
- L’aide de 100 milliards d’euros de l’UE pour dynamiser la production industrielle respectueuse du climat
- Les suites du scrutin présidentiel annulé en Roumanie
Bonjour, on débute ce journal aux Etats-Unis en revenant sur l’annonce par Donald Trump d’une augmentation des droits de douanes que les Etats-Unis devraient bientôt imposer aux produits en provenance de l’Union européenne.
Oui comme il l’avait déjà annoncé, le président américain Donald Trump a annoncé ce mercredi que les Etats-Unis allaient imposer des droits de douane de 25% sur les produits européens. Le Président américain s’en est ensuite pris de manière véhémente à l’Europe en ajoutant, je cite, “Ils ont vraiment profité de nous. Ils n’acceptent pas nos voitures. Ils n’acceptent globalement pas nos produits agricoles. Mais nous acceptons tout d’eux.”
Et le président ne s’est pas arrêté là dans sa diatribe envers l’Europe.
Il a ajouté que « L’UE a été conçue pour entuber les Etats-Unis. C’était l’objectif et ils y sont parvenus. Mais désormais je suis le président ». Donald Trump a répété que le déficit commercial américain vis-à-vis de l’Europe était de « 300 milliards de dollars » n’hésitant pas à mettre en avant des chiffres fantaisistes.
Les attaques de Donald Trump ne sont pas nouvelles. En 2016 il s’était ainsi réjoui bruyamment du vote du Brexit et de l’affaiblissement de l’UE que ce départ des Britanniques allait entraîner.
La commission n’a pas tardé à réagir à cette décision qui risque de porter un coup très net aux échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les 27.
Oui la Commission européenne a contesté le montant de 300 milliards d’euros évoqué par le président américain au sujet du déficit commercial vis-à-vis de l’Europe. Elle le chiffre à 157 milliards sur les biens et seulement à 50 milliards, une fois qu’on enlève l’excédent commercial américain dans les services. « L’Union européenne est le plus grand marché de libre-échange au monde. Et elle a été une aubaine pour les Etats-Unis », a répondu un porte-parole de la Commission européenne dans un communiqué. L’UE réagira « fermement et immédiatement » à de nouvelles taxes douanières, a-t-il également averti.
Pourtant, Donald Trump ne craint pas de représailles de la part de l’UE.
Le président américain estime que les pays européens pourraient être tentés par des mesures de représailles, mais qu’« ils ne le feraient pas ». Le risque est grand que la guerre commerciale qui s’ouvre soit coûteuse pour toutes les parties. Elle pourrait notamment frapper de plein fouet l’économie allemande, déjà atone, et très dépendante des exportations vers les Etats-Unis.
L’Union européenne n’est pas la seule à faire face à ces pratiques commerciales agressives. Le Canada et le Mexique sont aussi visés par des menaces d’une augmentation massive des droits de douane.
Donald Trump avait annoncé la mise en place de 25 % de droits de douane le 1er février sur les produits canadiens et mexicains, qui devaient être effectifs dès le lendemain. Il a cependant suspendu cette décision pendant trente jours à la suite de négociations avec les deux pays voisins des Etats-Unis. Il avait justifié ces mesures protectionnistes par, je cite, le manque d’implication du Canada et du Mexique dans le trafic de fentanyl, un puissant opioïde qui provoque une crise sanitaire majeure aux Etats-Unis. Ces droits de douanes devraient finalement être effectifs à compter du 2 avril et, là aussi, perturber le commerce en Amérique du Nord.
On continue ce journal en revenant sur l’annonce faite hier par la Commission européenne qui prévoit une aide de 100 milliards d’euros à court terme pour dynamiser la production industrielle respectueuse du climat dans l’UE.
Oui ce financement s’inscrit dans le cadre du Clean Industrial Deal, le plan de l’exécutif européen qui vise à aider les industries traditionnelles à réduire leurs émissions de carbone et à renforcer le secteur des technologies propres dans l’UE, face à une concurrence féroce de la Chine et des États-Unis.
Le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, a annoncé que « Cet accord propose une refonte totale de la logique derrière les marchés publics, qui reposait jusqu’à présent uniquement sur le critère du coût ».
Il a expliqué que ce projet allait introduire de nouveaux critères de durabilité, de résilience, de performance et de préférence européenne dans les marchés publics et, plus largement, dans les aides publiques. D’autres mesures incluent l’achat conjoint de matières premières critiques. « Nous devons faire avec le lithium ou le cobalt ce que nous avons fait avec les vaccins contre le Covid », a déclaré Stéphane Séjourné.
On termine ce journal en évoquant les suites du scrutin présidentiel annulé en Roumanie. Calin Georgescu, le candidat d’extrême droite à la présidentielle en Roumanie vient d’être inculpé pour « fausses déclarations ».
Oui, ce mercredi 26 février, deux mois après l’annulation de l’élection présidentielle, où il était arrivé en tête au premier tour, le candidat d’extrême droite roumain Calin Georgescu a été inculpé pour « fausses déclarations » sur les sources de financement de sa campagne électorale. Le parquet de Bucarest a aussi annoncé l’ouverture de poursuites pénales.
Calin Georgescu est inculpé au titre de nombreuses infractions présumées, au-delà des fausses déclarations sur le financement de sa campagne et sur son patrimoine.
Parmi celles-ci figurent également « l’incitation à des actions anticonstitutionnelles », « la communication de fausses informations », « l’organisation de groupe raciste » et « l’apologie de crime de guerre ». Il a été interpellé mercredi pour interrogatoire et les autorités ont perquisitionné des dizaines de locaux dans la matinée.
Une situation qui découle de l’annulation des élections par crainte d’une campagne parasitée par des influences étrangères.
En décembre 2024, la Cour constitutionnelle roumaine avait, fait inédit dans l’histoire récente européenne, annulé l'élection, invoquant de « multiples irrégularités et violations de la loi électorale ayant biaisé » le scrutin. Les autorités accusaient alors Călin Georgescu, 62 ans, d’avoir bénéficié d’un soutien illégal via une campagne orchestrée sur TikTok.