Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.
Au programme :
- Les manœuvres de l’UE pour débloquer le plan d’aide à l’Ukraine
- L'élection présidentielle qui s'est tenue en Finlande sur fond de tension avec la Russie
- Le revers électoral de l'extrême droite lors des élections locales en Allemagne
Ouvrons ce journal en évoquant les grandes manœuvres en cours concernant la nouvelle aide que l'UE prévoit d’octroyer à l'Ukraine. Une aide pour le moment bloquée par la Hongrie, qui y a posé son véto. Mais l'Union européenne aurait mis en place un plan pour contourner ce blocage.
Oui, un document interne du Conseil européen divulgué par le Financial Times ce lundi 29 janvier semble indiquer que l'Union européenne a choisi la contre-attaque face aux velléités de blocage de Viktor Orban.
L’UE semble décidée à menacer Budapest de fragiliser son économie pour forcer le gouvernement de Viktor Orban à reconsidérer sa position. La fuite de ce document confidentiel intervient à trois jours d'un sommet extraordinaire sur l'aide à l'Ukraine ; une aide à hauteur de 50 milliards d’euros pour l’instant bloquée par le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui avait utilisé son droit de veto lors du sommet de décembre.
Le document en question, selon le Financial Times, identifie des moyens je cite de "saboter l'économie hongroise" si Budapest ne renonce pas à son véto.
Des stratégies visant à déstabiliser la monnaie hongroise et à éroder la confiance des investisseurs y seraient mentionnées. Cependant, l'UE nie cette interprétation, affirmant que le document est simplement une note d'information rédigée par le secrétariat du Conseil, décrivant la situation économique actuelle de la Hongrie.
Budapest, de son côté, a réagi fermement, dénonçant toute tentative de chantage de la part de l'UE.
Le ministre hongrois des Affaires européennes, Janos Boka, contacté par le Financial Times, affirme ne pas être au courant de la "menace financière" mais insiste sur le fait que la Hongrie "ne cèdera pas à la pression". Il réitère également la position de Budapest, soulignant que la Hongrie ne liera pas son soutien à l'Ukraine à l'accès aux fonds européens bloqués par l’UE.
Poursuivons ce tour de l’actualité en évoquant l'élection présidentielle qui s'est tenue en Finlande ce dimanche 28 janvier, sur fond de tension avec la Russie.
Oui, les Finlandais ont voté pour le premier tour de l'élection présidentielle, mettant en lumière une compétition tendue entre deux personnalités politiques éminentes : l'ancien Premier ministre conservateur Alexander Stubb et l'ex-ministre des Affaires étrangères Pekka Haavisto, du parti des Verts. Lors du premier tour, Alexander Stubb a remporté la première place avec 27,2 % des voix, suivi de près par Pekka Haavisto avec 25,8 %.
Le second tour, prévu pour le 11 février, déterminera qui prendra la tête du pays scandinave dans une période marquée par des enjeux de sécurité nationale et des tensions avec la Russie.
Oui, les relations entre la Finlande et la Russie se sont tendues depuis l'adhésion de la Finlande à l'OTAN en 2023, suscitant des « contre-mesures » de la part de Moscou. Une crise migratoire à la frontière orientale de la Finlande et orchestrée par Moscou a exacerbé les tensions, conduisant à la fermeture de la frontière en novembre dernier, une mesure soutenue par tous les candidats.
Le poste de président en Finlande, bien que disposant de pouvoirs moins étendus que celui du Premier ministre, joue un rôle crucial dans la politique étrangère, en étroite collaboration avec le gouvernement, et en tant que commandant suprême des forces armées.
Oui, et les deux finalistes, Alexander Stubb et Pekka Haavisto, partagent une position ferme face à la Russie, soulignant la nécessité de faire de la sécurité nationale la priorité absolue. Dans un récent débat télévisé, Alexander Stubb a accusé la Russie d'utiliser les êtres humains comme une arme, tandis que Pekka Haavisto a insisté sur la nécessité d'envoyer un message clair que de telles actions ne pouvaient continuer.
Terminons ce journal en évoquant les toutes récentes élections locales en Allemagne, où le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne, l’AfD, a subi un revers électoral inattendu suite à des manifestations massives.
Oui, ce parti, qui a connu récemment une série de succès électoraux, a été confronté à une défaite électorale lors des élections locales du district de Saale-Orla, dans la région est-allemande de Thuringe. Le candidat de l'extrême droite, Uwe Thrume, a perdu au second tour du scrutin avec seulement 47,6% des voix, marquant un revirement inattendu de la dynamique ascendante que le parti semblait avoir établie au cours des derniers mois.
Cette défaite a été attribuée à la mobilisation sans précédent de la société civile, qui a organisé des manifestations d'une ampleur inédite dans tout le pays.
Les dernières semaines ont vu plus de 800 000 personnes descendre dans la rue pour exprimer leur opposition au programme jugé raciste de l'AfD. Ces manifestations ont été déclenchées par des révélations choquantes selon lesquelles des membres de l'AfD ont discuté d'un plan d'expulsion massive d'étrangers et de "citoyens non assimilés" à la fin de l'année précédente. Le sondage de l'institut INSA a montré une baisse des intentions de vote pour l'AfD, passant de 23% à 21,5% après le début des manifestations.
Cependant, bien que l'AfD ait subi une défaite locale, il reste le deuxième parti le plus populaire en Allemagne, derrière l'opposition conservatrice au chancelier social-démocrate, Olaf Scholz.
La montée de l'immigration et l'impopularité record de la coalition gouvernementale en place alimentent toujours le soutien à l'AfD. Le chancelier Olaf Scholz a averti que l'AfD était "un danger pour la démocratie" et son arrivée aux responsabilités pourrait "ruiner l'Allemagne sur le plan économique". Des voix dans le monde économique appellent également à couper les fonds publics à l'AfD, en raison de ses positions jugées très radicales et de sa surveillance par les services de renseignement.
Un journal d’Ariane Dana et Joris Schamberger.