Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 6 décembre

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 6 décembre

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme : 

  • Le discours annulé de Volodymyr Zelensky devant le congrès américain
  • Une réforme radicale du Royaume-Uni sur l'immigration
  • L'étude PISA de l'OCDE sur la réussite des élèves en Europe

Bonjour Joris, ouvrons ce journal en évoquant l’intervention de Volodymyr Zelensky devant le Congrès américain. Une intervention qui a finalement été annulée à la dernière minute.

Oui, cette intervention était pourtant capitale pour le Président Zelensky et l’armée ukrainienne. Depuis plusieurs semaines, le congrès américain, dont la chambre des représentants est de majorité républicaine, refuse de voter le déblocage de nouvelles aides à hauteur de 60 milliards d’euros pour Kiev. Shalanda Young, directrice du budget à la Maison Blanche, expliquait il y a quelques jours que si un accord n’était pas trouvé “d’ici la fin de l’année, les États-Unis seraient à court de ressources pour livrer plus d’armes et d’équipements à l’Ukraine”.

On ne connaît pas pour le moment les raisons qui ont poussé Volodymyr Zelensky à annuler son intervention.

Non, le chef du Sénat évoque un événement de dernière minute, sans toutefois préciser la nature de celui-ci. Un haut responsable de la Maison Blanche estimait d’ailleurs que si ce budget n’était pas voté, cela reviendrait à je cite “laisser Vladimir Poutine l’emporter”. L’aide américaine est pour rappel la plus importante reçue par Kiev. Le Président ukrainien devrait s’exprimer devant les dirigeants du G7 le 6 décembre, a annoncé le gouvernement japonais peu de temps après l’annonce de l’annulation du rendez-vous avec le congrès. 

Ce risque que l’Ukraine voit fondre les aides américaines est une mauvaise nouvelle de plus pour Kiev qui traverse actuellement une période particulièrement difficile.

Oui dans l’Est la contre offensive ukrainienne semble patiner tandis que Kiev fait face à de nouvelles attaques de drônes. L’Ukraine traverse également une période difficile avec ses voisins, notamment la Hongrie qui risque de mettre son véto à l’ouverture des négociations de Kiev en vue de son adhésion à l’UE.

Enfin des centaines de camionneurs ukrainiens sont encore bloqués aujourd’hui à la frontière polonaise. La faute à des blocages de la part de la part de chauffeurs polonais qui reprochent une concurrence déloyale de la part de leurs homologues ukrainiens. Des blocages qui pourraient avoir de fortes conséquences économiques pour l’Ukraine, qui a déjà subi une forte baisse de son PIB au début de la guerre.

Et avec l’hiver qui s’installe, les prochains mois pourraient s’avérer très rudes pour la population locale.

Oui et d’autant plus si Moscou réitère sa stratégie de l’hiver dernier, à savoir bombarder les sources d’énergies ukrainiennes pour plonger les habitants dans le noir et le froid. Une stratégie que l’Ukraine a anticipé en renforçant fortement ses défenses anti-aériennes ces derniers mois.

Continuons ce tour de l’actualité en évoquant les mesures drastiques dévoilées par le gouvernement britannique, visant à restreindre l'afflux de migrants légaux sur son territoire. 

Le secrétaire d'État à l'Intérieur, James Cleverly, a annoncé, le 4 décembre, plusieurs changements majeurs. Ces derniers comprennent une augmentation du salaire minimum requis pour les travailleurs qualifiés étrangers, passant de 26 200 livres à 38 700 livres, ce qui correspond à une hausse d'un tiers. Les travailleurs de la santé et des services sociaux seront toutefois exemptés de cette nouvelle exigence salariale. 

Parmi les autres mesures annoncées figure notamment la fin du regroupement familial pour les soignants, ce alors même que l’immigration est considérée comme ayant sauvé le secteur de la santé au Royaume-Uni. On peut également mentionner une augmentation de 66% de la taxe que les migrants doivent acquitter pour accéder aux services de santé, ou encore une hausse du revenu minimum requis pour les visas familiaux.

Ces décisions interviennent dans un contexte où le Premier ministre Rishi Sunak est sous pression pour faire face aux chiffres records de la migration nette. 

Oui, la migration légale a été au cœur des débats au Royaume-Uni depuis le vote en faveur du Brexit en 2016. Les chiffres récents indiquent une migration nette record de 745 000 personnes en 2022, avec une tendance à la hausse persistante, alimentée en grande partie par des migrants en provenance de pays tels que l'Inde, le Nigeria et la Chine, plutôt que de l'Union européenne. Le Premier ministre Sunak, confronté à une forte opposition de son propre parti conservateur et en prévision des élections à venir, a pris ces mesures pour tenter de maîtriser la question.

Bien que le gouvernement justifie ces mesures en affirmant qu'elles visent à protéger les salaires des travailleurs britanniques, des critiques ont émergé. 

Des études suggèrent que les travailleurs étrangers n'ont qu'un impact limité sur les niveaux de salaires ou d'emploi globaux. En outre, ces mesures pourraient entraîner des tensions avec les entreprises qui luttent déjà pour embaucher dans un marché du travail britannique tendu, aggravé par la fin de la libre circulation depuis le Brexit en 2020. Les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration, en particulier, craignent que ces changements ne réduisent davantage le bassin de talents disponibles, exacerbant ainsi les pénuries de main-d'œuvre.

Terminons ce journal en évoquant la baisse inédite des performances scolaires en Europe, révélée par l'Étude Pisa 2022 de l'OCDE. 

Oui, cette enquête, publiée mardi 5 décembre, évalue les compétences en sciences, en mathématiques et en compréhension de l'écrit des élèves de 15 ans dans 81 pays et territoires. L'OCDE constate une diminution sans précédent des performances, marquée par une chute de 15 points en mathématiques et de 10 points en compréhension de l'écrit par rapport à 2018.

La pandémie du Covid-19, pointée du doigt comme un facteur majeur de la baisse du niveau scolaire, aurait eu de graves répercussions sur l'apprentissage des élèves. 

Oui, toutefois, selon Eric Charbonnier, spécialiste de l'éducation à l'OCDE, d'autres facteurs entrent également en jeu, tel que le "soutien des élèves par les enseignants", jugé insuffisant. En effet, seulement la moitié des élèves déclarent que leur professeur s'intéresse aux progrès de chacun d’entre eux individuellement et seuls 59 % indiquent que les enseignants continuent d'expliquer jusqu'à ce que tous les élèves aient compris.

Un journal de Joris Schamberger et Ariane Dana