Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - Mercredi 07 juin

COP28, Dubaï Aujourd'hui en Europe - Mercredi 07 juin
COP28, Dubaï

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- La Bulgarie, a enfin entériné ce mardi son nouveau gouvernement après plus de 2 ans de négociations.

- La décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui juge illégale la réforme de la justice polonaise.

-  L’ouverture des négociations en vue de la COP28.

Bonjour à toutes et à tous, commençons ce tour de l’actualité en nous tournant vers la Bulgarie, qui a enfin entériné ce mardi son nouveau gouvernement après plus de 2 ans de négociations.  

Après les dernières élections législatives d’avril, le parti conservateur de Boïko Borissov et le mouvement centriste de Kiril Petkov, les deux partis majoritaires, se sont en effet attelés à la recherche d’un compromis. Depuis deux ans, pas moins de 5 élections anticipées ont dû être organisées suite aux échecs successifs des différentes coalitions politiques. La polarisation du parlement a en effet rendu très complexes les alliances : après une longue période de crise, la Bulgarie se dote donc enfin d’un gouvernement.

La tâche n’était pourtant pas gagnée entre le parti de Boïko Borissov et celui de Kiril Petkov.

Les deux partis s’opposaient en effet sur une série de sujets, et notamment la question de la lutte contre la corruption. Malgré tout, et alors que la crise politique s’ajoutait à une crise économique et à la division du pays sur des questions comme la guerre en Ukraine, ils ont fini par s’entendre sur un compromis à la fin mai. Rassemblé autour d’un projet pro-européen, le nouveau gouvernement a donc été entériné par le parlement ce mardi. Ils se retrouvent ainsi autour de la volonté d’intégrer l’espace Schengen au plus vite, la zone euro avant 2025, ou encore la lutte contre la corruption. Mais surtout, le nouveau gouvernement adopte une position pro-occidentale face à la guerre en Ukraine, en opposition avec les gouvernements intérimaires qui regardaient plutôt en direction de la Russie.

Continuons ce journal avec une décision de la Cour de justice de l’Union européenne qui juge illégale la réforme de la justice polonaise.

En effet, la Cour de justice de l’UE a jugé ce lundi que la réforme de la justice polonaise, entamée en 2019, n’était pas conforme au droit européen.La Cour explique que cette réforme porte atteinte à l’indépendance de la justice : elle empêche notamment de mettre en cause l’impartialité des juges, et de contrôler leurs nominations. Elle permet aussi de sanctionner les juges selon le contenu de leurs jugements.

Et ce n’est pas la première décision de la Cour de Luxembourg sur le sujet.

Non, la Cour a en effet déjà rendu une décision en 2021, qui impose des astreintes de 1 million d’euros par jour à la Pologne pour obliger le pays à faire cesser l’activité des chambres disciplinaires, ces chambres judiciaires dont le rôle est de contrôler l’activité des magistrats. La Commission a d’ailleurs fini par soustraire directement le montant de ces astreintes aux fonds européens dus à la Pologne, le pays refusant de payer lui-même ces montants.

Mais la Pologne refuse tout de même à s’aligner sur les standards exigés par l’Union. 

Effectivement, même si la Pologne a remplacé les chambres disciplinaires par un autre organisme suite à sa condamnation de 2021, ce qui lui a d’ailleurs valu de voir les astreintes baissée de moitié, ces sanctions n’ont pas totalement eu l’effet désiré puisque le pays continue en parallèle de mettre en œuvre ses réformes judiciaires. Le face à face est même allé plus loin avec une décision du Tribunal constitutionnel polonais qui affirmait qu’une partie des traités européens était contraire à la Constitution polonaise. Avec cette nouvelle décision, l’Union espère donc accentuer la pression sur le pays pour qu’elle s’aligne enfin sur ses attentes en matière d’indépendance de la justice et d’État de droit.

Terminons ce journal avec l’ouverture des négociations en vue de la COP28, qui se déroulera à Dubaï fin 2023, non pas sans tension.

Oui, ce lundi, les négociations pour préparer la COP28 se sont ouvertes à Bonn, en Allemagne, sous la présidence du controversé Sultan al-Jaber, PDG du géant pétrolier émirati ADNOC. Le sultan est la cible des critiques depuis l’annonce de sa présidence de la part d’associations de protection de l’environnement mais aussi de responsables politiques.

Ils redoutent notamment l’influence qu’il pourrait avoir sur le déroulé des débats.

Absolument : alors que la responsabilité des énergies fossiles en ce qui concerne le dérèglement climatique est indiscutable, de nombreuses associations et responsables politiques craignent que sa présidence et les intérêts pétroliers qu’il représente freine le déroulé des négociations. Le sultan Al Jaber se défend en soulignant notamment qu’il dirige aussi l’entreprise Masdar, une entreprise d’énergies renouvelables. En réalité, cette position reflète la position des Émirats arabes unis sur la question : continuer d’exploiter les énergies fossiles en réduisant leur exploitation progressivement, et investir en parallèle dans le renouvelable. Mais cela ne suffit pas à rassurer ses opposants. D’autant plus qu’à cette présidence controversée, s’ajoute le lourd poids des lobbyistes des énergies fossiles, dont le nombre est grandissant au fil des COP, selon les spécialistes du climat.

Et ce n’est pas la seule controverse autour de la COP28.

En effet : la destination de Dubaï pour la COP28 fait aussi débat. Les militants des droits humains rappellent que la liberté d’expression n’y est pas de mise, ce qui risque de menacer les débats au sein de la société civile.

Un autre point de friction s’est créé avec l’invitation par les Émirats de Bachar El Assad à la Conférence. Cette invitation s’inscrit dans une politique plus globale de normalisation du régime d’El Assad, soutenue par Abou Dhabi. Mais cette invitation est dénoncée par les associations de protection des droits humains. Elle n’enchante pas non plus tous les participants, notamment les occidentaux qui sont opposés à une normalisation de leurs relations.

Merci à toutes et à tous pour votre attention !