Aujourd’hui en Europe

Aujourd'hui en Europe - mercredi 14 juin

Aujourd'hui en Europe - mercredi 14 juin

Aujourd'hui en Europe est un format quotidien regroupant les actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction euradio à Bruxelles.

Au programme du jour :

- Un plan par le Kosovo pour calmer les tensions avec sa minorité serbe.

- L’adhésion de la Suède à l’OTAN.

- France, opposition à la ratification de l’accord Union européenne-Mercosur.

Bonjour à toutes et à tous ! Ouvrons ce journal avec la présentation d’un plan par le Kosovo pour calmer les tensions avec sa minorité serbe.   

En effet, depuis les élections locales d’avril, des heurts violents ont lieu entre les populations serbes et albanaises dans le nord du Kosovo. Des Serbes avaient alors tenté d’empêcher la prise de fonction de maires élus dans des conditions très spéciales. Et pour cause, l’immense majorité des électeurs de ces localités très majoritairement serbes avaient boycotté le scrutin, aboutissant à l’élection de maires albanais à la légitimité très faible.

Pour tenter de calmer les tensions, Albin Kurtis, le Premier ministre kosovar, a proposé un plan au haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères Josep Borrell ce lundi.

Et ce plan se décline en 5 points.

Absolument. D’abord, le Premier ministre kosovar souhaite poursuivre en justice tous les auteurs de violence lors des différents conflits qui ont opposé les populations d’origine serbe et albanaise, à la fois à l’encontre de la police, des forces de l’OTAN et des journalistes.

Dans son deuxième point, le gouvernement kosovar souhaite démanteler et sanctionner les groupes violents présents sur son territoire.

Pour son troisième point, Albin Kurtis appelle la police mais aussi les missions de l’Union et de l’OTAN qui interviennent sur le territoire à évaluer régulièrement l’état sécuritaire du pays, pour en mesurer l'évolution.

Quatrième point : le chef du gouvernement demande l’organisation de nouvelles élections dans les quatre communes dans lesquelles se situe le cœur des tensions. Enfin, le Premier ministre souhaite la reprise d’un dialogue avec la Serbie pour travailler sur l’application des accords signés par les deux partis, sous la houlette de l’Union européenne. 

Ce plan évite par contre d’évoquer la demande de plus grande autonomie de la part des localités du Nord du Kosovo, peuplés d’une majorité serbe. 

La majorité serbe du nord du territoire demande en effet la création d’une l'association des municipalités serbes. Cette demande est notamment appuyée par le président serbe Aleksandar Vucic, mais est aussi encouragée par l’Union européenne : l’envoyé pour le dialogue entre le Kosovo et la Serbie, Miroslav Lajčák, s’était rendu à Pristina début mai pour en discuter avec le Premier ministre kosovar. Mais celui-ci s’y refuse estimant qu’une telle association pourrait encourager des velléités séparatistes.

Continuons ce tour de l’actualité avec la reprise des discussions ce mercredi entre la Suède et la Turquie sur l’adhésion de la Suède à l’OTAN. 

En effet, ces discussions avaient été interrompues après une crise diplomatique entre Stockholm et Ankara née du refus de la Turquie d’une adhésion de la Suède à l’OTAN. Le gouvernement turc avait par contre donné son feu vert à l’adhésion de la Finlande.

La Turquie reprochait notamment à la Suède d’accueillir sur son territoire des membres du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Cette organisation politique armée kurde est en effet considérée comme terroriste par une partie de la communauté internationale et notamment par la Turquie, au sein de laquelle le parti défend un projet d’autonomie.

Les relations semblent en effet s’être relativement apaisées entre les deux États. 

Oui, des signes encourageants ont relancé l’espoir de la Suède de sceller son adhésion sous peu, à un mois du prochain sommet de l’OTAN à Vilnius.

En effet, la Suède a multiplié les efforts pour convaincre son homologue turc : après avoir levé son embargo sur les armes, le gouvernement suédois a fait voter une loi anti-terroriste présentée comme plus efficace pour lutter contre les activités du PKK. Le pays a même extradé un homme soupçonné d’entretenir des liens avec le parti.

La Turquie s’est montrée quant à elle plus ouverte à cette option : les contacts se multiplient entre les deux États, et les responsables turcs semblent aborder la question de manière plus ouverte. Le conseiller principal du président a notamment affirmé que la Suède “était plus plus proche d’une adhésion à l’OTAN qu’il y a un an”.

Les discussions devraient donc reprendre aujourd’hui, en amont du sommet de Vilnius.

Terminons ce journal en nous tournant vers la France, où l’Assemblée nationale a voté hier un texte qui exprime son opposition à la ratification de l’accord Union européenne-Mercosur. 

Oui, en effet, ce mardi, les députés français ont adopté un texte qui demande au gouvernement de s’opposer à l’adoption rapide de l’accord UE-Mercosur, dont la ratification est en ce moment discutée au niveau européen. La Commission européenne défend en effet une “conclusion politique à court terme”, en considérant la ratification de ce texte comme l’une de ses priorités.

Ce texte, issu d’une initiative transpartisane, espère inciter le président français à renouveler sa prise de position de 2019 : il avait alors affirmé s’opposer à cet accord.

Les députés français demandent notamment la réouverture de la négociation de l’accord.

Absolument : les députés demandent la renégociation du texte, qui a été signé en 2019. Dans cette résolution, les députés français demandent notamment l’intégration de clauses de réciprocité, ou “clauses miroirs”, sur les politiques sociales et écologiques des différentes parties à l’accord. L’objectif est de défendre les standards européens en la matière, les députés craignant qu’ils soient bafoués lors de la conception des produits importés dans le cadre de ce texte.

Les députés demandent par ailleurs plus de transparence de la part de la Commission et s'opposent à la stratégie envisagée par l’exécutif européen qui consiste à diviser l’accord en plusieurs textes pour le faire adopter plus facilement.

Mais l’Assemblée française n’est pas la seule à être préoccupée par le contenu de ce texte. 

En effet, l’accord fait l’objet de nombreuses controverses. De nombreuses associations et ONG s’opposent à sa ratification, ou demandent la réouverture des négociations pour ces mêmes raisons.

Cependant, à l’échelle européenne, certains pays semblent au contraire déterminés à faire avancer le texte : alors que la présidence espagnole se prépare pour le mois de juillet, les autorités du pays ont déjà annoncé vouloir en faire l’un des points forts de leur présidence. La visite d’Ursula von der Leyen au président brésilien Lula cette semaine a par ailleurs laissé entendre qu’une ratification pourrait avoir lieu avant la fin de l’année.

Merci à toutes et à tous pour votre attention !