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Ces équipements qui rendent les villes intelligentes (1/4) : l’internet des objets

Photo de Caio - Pexels Ces équipements qui rendent les villes intelligentes (1/4) : l’internet des objets
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Une chronique de Christine Le Brun, Experte Smart Cities & Places chez Onepoint, où nous parlerons de villes, d’outils et de technologies numériques, de données, mais aussi des citoyens et de ceux qui font les villes.

Bonjour Christine, pour approfondir ce sujet de la ville connectée et intelligente dont vous nous avez parlé la semaine dernière, vous souhaitez à présent nous faire toucher du doigt quels équipements peuvent être mis en place.

Oui, c’est tout à fait cela. Nous allons aborder une série de chroniques pour parler d’équipements, et je vous donnerai quelques exemples de dispositifs qu’on installe dans la ville pour essayer de la rendre plus intelligente. Mais avant cela, aujourd’hui je vais essayer de démystifier un concept dont vous avez surement entendu parler : l’internet des objets.

C’est en effet une expression qu’on entend assez souvent sans trop savoir ce qui se cache derrière. Pouvez vous essayer de nous l’expliquer simplement ?

Et bien Laurence, même si vous et moi ne sommes pas des millenials, Internet est complètement intégré dans nos vies. Nous nous en servons non seulement au quotidien, mais réellement en permanence : pour consulter des sites internet, réserver un billet de train, acheter des chaussures, regarder une série, écouter de la musique, envoyer des messages vocaux à nos amis et même pour écrire cette chronique puisque tout le contenu de mon ordinateur est synchronisé sur le cloud. Nous sommes ultra-connectés.

D’accord, et donc il en serait de même pour les objets ? Eux aussi ont une vie sur Internet ?

Et bien, la réponse est oui, les objets aussi sont de plus en plus connectés. Cela est rendu possible par 2 avancées technologiques : la miniaturisation des capteurs et de l’électronique qui va avec, et les technologies de communication sans fil. Rappelons qu’il y a encore 30 ans, si vous vouliez appeler votre grand mère, il vous fallait utiliser un téléphone qui était posé à demeure dans une pièce et relié à un fil téléphonique ! Et qu’il fallait que elle aussi soit près de son téléphone à l’autre bout du fil pour capter votre appel. Fascinant non ? Aujourd’hui, grâce à la 5G, vous pouvez vous promener à l’autre bout du monde, être dans le train ou en montagne et en même temps téléphoner, envoyer des messages et des photos à vos amis (parce que vous êtes persuadés qu’ils rêvent de savoir ce que vous faites, mais c’est un autre débat…).

Pour les objets c’est pareil. Ils ont des capacités à communiquer avec nous, c’est-à-dire à envoyer des messages et des informations en utilisant Internet. Soit ils passent par votre Box, soit depuis assez récemment, ils se connectent directement au réseau 5G. C’est ça l’Internet des objets, l’IoT pour Internet of Things en anglais.

Et est ce que c’est particulièrement répandu dans les villes ? Peux tu nous donner des exemples ?

Il y en a des milliers ! Il y a tous les dispositifs de mesure et de contrôle : les capteurs, les interrupteurs, notamment dans les bâtiments et dans la ville : les lampadaires, les sondes de températures, de pression, de mesure de pollution, de trafic ou de niveau d’eau, la liste est infinie. Et comme Internet est maintenant disponible en mobilité, on peut connecter des objets qui sont en mouvement : les bus, les trottinettes, les raquettes de tennis, les t-shirts.

Et ça ne s’arrête pas là. Dans le monde de l’IoT, il y a aussi des choses plus exotiques : des frigos, des sextoys, des colliers pour chiens, des tondeuses, des fourchettes, des bodies pour bébé … Bref, il n’y a plus de limite à tout connecter.

Donc tous ces objets vont nous permettre de récupérer des informations ? Mais lesquelles, et à quoi ça sert ?

C’est bien la question qu’il faut se poser. L’objectif est donc de faire communiquer les objets avec nous, pour qu’ils nous disent quelque chose et que nous, humains, on en fasse quelque chose, si possible d’intelligent. Ou au moins d’utile.

Et c’est bien la base d’un tas d’applications de la ville intelligente : obtenir des informations sur l’état de la ville, de ses équipements, pour agir en conséquence, plus rapidement, plus efficacement, de manière plus sobre. Dans les prochains chroniques, nous parlerons donc d’arrosage, d’éclairage, de parkings, de poubelles ou de bâtiments intelligents.

Et tu nous parleras aussi des frigos et des sextoys ?

Le frigo connecté, lui, passe une commande tout seul parce qu’il détecte que tu n’as plus de yaourts dans ton frigo. Est-ce que c’est intelligent ou utile ? Peut être mais pas sur, même pour les gens particulièrement débordés… Pour ça il faudrait qu’il anticipe aussi que la semaine prochaine vous serez en déplacement ou en vacances et que donc vous n’aurez pas vraiment besoin de ce pack de 16 yaourts. Vous me direz, on peut raffiner le truc en le connectant à mon agenda : oui je suis sûre que certains y ont pensé, comme je vous le disais les perspectives sont infinies. Et quant aux sextoys, je laisse ça à l’imagination de nos auditeurs…

Mais c’est vrai qu’on pourrait faire une chronique sur tous les usages loufoques de l’Internet des objets, ça pourrait être assez drôle. A défaut, il suffit d’aller voir sur YouTube les visites de chroniqueurs au CES (Consumer Electronics Show) qui a lieu tous les ans au début du mois de janvier à Las Vegas, c’est une mine, promis vous allez passer un bon moment !

Une interview réalisée par Laurence Aubron.