euradio vous présente Quoi de neuf à Bruxelles, la chronique présentée par les étudiants bordelais de l’association Perspective Europe.
Alors dites-nous, Quoi de neuf à Bruxelles ?
Et bien cette semaine, plus d’un an après le début de la guerre en Ukraine, l’autre pays devenu candidat à l’adhésion de l’UE en même temps que l’Ukraine est au cœur de l’actualité bruxelloise ! C’est la Moldavie.
En effet, Mercredi dernier (15 mars), les eurodéputés ont abordé la question de l’élargissement de l’UE en présence du Commissaire en charge de cette question le hongrois Oliver Várhelyi. Suite aux débats, les élus ont exhorté les institutions européennes à en faire davantage pour aider le quatrième Etat le plus pauvre du continent.
Outre la guerre en Ukraine et la crise énergétique, à quel autres grandes difficultés cette ex-république soviétique (de 2,6 millions d’habitants) doit faire face ?
Comme le rapporte le Parlement européen, la Moldavie doit également résister aux tentatives de déstabilisations orchestrées par la Russie. La Présidente moldave, Maia Sandu, a d’ailleurs alerté quant à la menace de coup d’État et son gouvernement accuse Moscou de mener une « guerre hybride » en parrainant des manifestations afin de renverser les autorités pro-européennes.
Face à ces difficultés, l’Union européenne a-t-elle réagi ?
Absolument. Fin juin 2022, les 27 ont donc décidé de prélever 40 millions d’euros sur la facilité européenne pour la paix, un fonds extrabudgétaire d’une valeur de 5 milliards d’euros pour la période 2021 – 2027, permettant à la Moldavie de doubler son budget de la défense. Dans la même trajectoire, d’autres aides ont été allouées au pays tels que 250 millions d'euros pour surmonter la crise énergétique.
Vous nous le disiez à l’instant, la Moldavie a acquis le statut de candidat à l’UE, en même temps que sa voisine ukrainienne, à l’issue du Conseil européen des 23 et 24 juin 2022. Que se passe-t-il désormais ?
Et bien, la capitale moldave accueillera le deuxième rendez-vous de la Communauté politique européenne (CPE) début juin 2023 et comme l’estime le ministre des affaires étrangères moldave, Nicu Popescu cela « enverra un signal de solidarité à laMoldavie».
Mais est ce que ce premier pas vers l’adhésion satisfait tout le monde ?
Non pas vraiment, pour Siegfried Muresan, eurodéputé roumain (PPE) et Président de la délégation parlementaire de l’association UE-Moldavie cela ne suffit pas et l'aide européenne devrait aller beaucoup plus loin. Il appelle à du concret en demandant aux 27 d’«entamerlesnégociationsd'adhésionàl'UE».
Autre défi majeur de l’Union européen de ces derniers jours, où en est-on de la position commune des 27 dans leur aide militaire apportée à Kiev ?
Et bien, le plan européen pour sécuriser l’approvisionnement des munitions est toujours débattu. En effet, des désaccords s’observent et persistent concernant le plan d’achat commun de munitions pour l'armée ukrainienne qui avait été présenté début mars par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE).
Face à cette absence de consensus, d’autres solutions sont envisagées par l’UE ?
L’UE cherche également à stimuler la production de munitions en Ukraine pour réduire sa dépendance à l'égard d'autres pays et donc devenir autosuffisante.
Cela permettrait non seulement de renforcer la capacité de Kiev à se défendre (seule), mais aussi d'envoyer un message clair à la Russie, tout en soutenant l’industrie de défense européenne.
Cette stratégie devient nécessaire ?
Absolument, puisque l’UE semble avoir atteint ses limites concernant les sanctions à l’égard de la Russie, c’est ce qu’évoquait Josep Borell il y a quelques jours.
Cependant, malgré ces défis, l'UE reste déterminée à soutenir l'Ukraine (et heureusement !). En fournissant des munitions et en soutenant le développement de l'industrie militaire, Bruxelles espère trouver un équilibre entre ses intérêts stratégiques et son engagement en faveur des droits de l'homme et de la démocratie.
Entretien réalisé par Laurence Aubron.