Quoi de neuf à Bruxelles ?

"Je pensais que l’Europe c’était la chute d’un mur, et non la construction de nouveaux" - Colas Richard

Xavier Bettel Premier ministre luxembourgeois "Je pensais que l’Europe c’était la chute d’un mur, et non la construction de nouveaux" - Colas Richard
Xavier Bettel Premier ministre luxembourgeois

euradio vous présente Quoi de neuf à Bruxelles, la chronique présentée par les étudiants bordelais de l’association Perspective Europe.

Aujourd’hui, nous accueillons Colas RICHARD, alors “Quoi de neuf à Bruxelles ?”

Et bien tout d’abord un sujet refait surface sous l’impulsion de l’Espagne qui se prépare à prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne au second semestre, c’est la question migratoire. Reléguée face à la pandémie, à la guerre en Ukraine ou à la crise énergétique, elle est de retour.

De retour en effet puisqu’en 2022, les franchissements irréguliers de frontières ont augmenté de 64 % et les demandes d'asile de 46 %. Comment souhaitent réagir les États membres. 

L’objectif est de faire approuver le Pacte sur la migration et l’asile avant les prochaines élections du Parlement européen qui se tiendront en mai 2024. C’est ce qu’a affirmé le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez depuis l’Autriche jeudi 16 février.

Un consensus a-t-il des chances d’émerger autour de ce Pacte ?

Cela ne sera pas simple et les négociations s’annoncent déjà tumultueuses. Lors du sommet exceptionnel des 27 la semaine précédente, le débat autour de la construction de clôtures aux frontières extérieures de l’UE a ressurgi, soutenu justement par l’Autriche. L’Espagne s’y oppose, mais pas seulement.

« Je pensais que l’Europe c’était la chute d’un mur, et non la construction de nouveaux ».

Ces mots du Premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel, montrent bien la portée hautement symbolique de cette revendication. Au-delà sûrement des questions de financement d’un tel projet ou du besoin de migrants en Europe qui sont aussi à prendre en compte.

En Pologne maintenant, voilà un sujet qui, lui, n’a pas quitté le devant des préoccupations européennes : un nouveau recours au manquement a été déposé auprès de la Cour de justice de l'Union européenne pour des violations relatives à l'État de droit en Pologne. 

En effet, et plus précisément sur l’atteinte du Tribunal constitutionnel polonais au droit à la protection juridique effective (défendu par l’article 19-1 du TUE).

Ce contentieux se poursuit-il donc indéfiniment?

Il semblerait. La Pologne reste constamment dans le viseur des institutions juridiques comme politiques européennes depuis 2021. Il est bon de rappeler que le déblocage des fonds de relance européens sont conditionnés à ces exigences sur l’État de droit. Une histoire sans fond pour la Pologne

Après une histoire sans fond, c’est une histoire de fonds qui continue de secouer le Parlement européen avec le « Qatargate ».

Oui, les lignes continuent de bouger à Bruxelles sous l’impulsion de l’Office centrale pour la répression de la corruption belge qui s’est emparé de l’affaire. La liste d’eurodéputé·es potentiellement impliqués s’allonge avec Maria Arena et Alessandra Moretti soupçonnées d’avoir agi sous les instructions de Pier Antonio Panzeri (lui aussi inculpé) lors d’une résolution du Parlement sur la Qatar en 2021.

Et du côté des institutions ?

Le Parlement a donné son feu vert début janvier à une modification de son règlement intérieur. Le Parquet européen peut désormais demander la levée de l’immunité juridique des parlementaires soupçonné·es d’infractions graves.

Une avancée nécessaire dans ce contexte. Passons enfin du côté de la Commission européenne et de sa présidente Ursula Von der Leyen pointée du doigt pour ses activités téléphonique pendant la pandémie. Que lui est-il reproché ? 

Le manque de transparence de la Commission sur des SMS échangés avec le PDG de Pfizer au sujet de l’approvisionnement de vaccins en 2021.

Et qui lui reproche ?

C’est là que c’est assez surprenant. Une plainte a été déposée ce 25 janvier auprès de la Cour de justice de l’Union européenne par… le New York Times. Un journaliste de la rédaction a vu sa demande d’accès aux SMS refusée. Mais ce n’est pas le seul. Même la commission COVI du Parlement européen n’a pas pu obtenir de séance auprès de la présidente.

Et on appris que le refus d’une telle séance est venu des chef·fedes partis du Parlement.

Tout à fait. Les haut·es fonctionnaires de l’Union sont ainsi accusés de se protéger mutuellement. Pendant ce temps les explications, elles, attendront.

L'équipe

Entretien réalisé par Laurence Aubron.