Bienvenue dans cette édition de « L’Europe au plus près » où nous suivons, chaque semaine, l’actualité des différentes institutions de l’Union européenne.
Cette semaine, revenons ensemble sur les derniers travaux réalisés par le Comité européen des régions, cette assemblée consultative réunissant 329 élus locaux et régionaux de l’Union européenne. Le Comité y a notamment adopté une synthèse de son action dans le cadre de la Conférence sur l’avenir de l’Europe.
Cette conférence est, rappelons-le, un vaste exercice de consultation citoyenne qui s’étend sur une année entière. Depuis le mois de mai dernier, l’ensemble des citoyens et citoyennes de l’UE sont invités à s’exprimer lors d’événements ou sur une plateforme en ligne pour partager leurs idées sur l’Europe et quelles devraient être ses priorités d’action.
Cette semaine les membres du Comité des régions ont adopté un rapport intermédiaire qui reprend les conclusions de plus de 130 événements organisés en 2021 dans le contexte de cette conférence sur l’avenir de l’Europe.
Ces événements, organisés à chaque fois en partenariat avec les autres institutions de l’UE, ou les autorités et infrastructures des régions concernées ont rassemblé au total 10 000 citoyens et représentants de groupes de la société civile.
A travers ce dialogue à plusieurs échelles, le comité et plus largement l’Union européenne souhaite développer de nouvelles pratiques démocratiques en Europe.
Oui, d’un côté, la Conférence sur l’avenir de l’Europe est rythmée par certains temps forts, notamment les sessions plénières et les grands panels citoyens à Strasbourg. Mais dans le même temps, le comité des régions voit un intérêt certain à déployer et encourager le déploiement d’une multitude d’événements à plus petite échelle, menés par les citoyens eux-mêmes, et centrés sur les enjeux de chaque territoire. Le rapport intermédiaire défend notamment la création d’une “assemblée citoyenne permanente”, pour relier justement ces différentes échelles démocratiques, tant locales que nationale et européenne, et plus largement pour aider à l’émergence d’une démocratie plus participative, qui implique davantage les citoyens de l’Union.
Continuons ce journal en évoquant le sommet européen pour l'éducation, organisé par la Commission et qui s’est tenu le 9 décembre dernier en ligne. La présidente de la Commission SEDEC, responsable des politiques d’éducation et de formation dans l’UE, y était présente pour représenter le Comité des Régions. Quelles étaient les priorités au programme ?
Les membres du comité des régions ont notamment été invités à discuter du développement d’une éducation et de compétences numériques de pointe au sein des Etats membres de l’UE. En effet, dans un contexte de post-pandémie, l’enseignement à distance demeure un enjeu majeur de l’accès à l'éducation partout en Europe. La transformation digitale des établissements, ou encore l’accès à un ordinateur pour chaque enfant, sont autant d’obstacles à relever dans la mise en place d’une politique européenne d’éducation numérique.
Une politique qui doit être prise en main par les élus locaux, selon Anne Karjalainen, présidente de la Commission SEDEC.
Oui, cette dernière a appelé la Commission à envisager une approche inclusive de l’éducation numérique. En effet, la présidente considère que les régions les plus éloignées des centres urbains sont encore trop souvent délaissées par les efforts de transition digitale. L’objectif d’Anne Karjalainen est donc de promouvoir le concept de cohésion numérique au même rang que la cohésion sociale, économique et territoriale au sein des Etats membres. “En garantissant le droit à la connectivité pour chaque citoyen européen [...] les autorités locales et régionales contribuent à faire de la cohésion numérique une réalité sur le terrain.”, a-t-elle déclaré lors de la réunion.
Autre point discuté lors du sommet : l’importance de la santé mentale auprès des écoliers et étudiants.
En effet, dans le panel sur les tendances et développement futurs de l’éducation, Gillian Coughlan, membre du conseil du comté de Cork, met en garde sur l’impact de la pandémie de Covid-19 non seulement sur le moral des étudiants mais également de leurs enseignants. Parmi ses propositions, la mise en place d’un “agent de liaison” entre l’école et la maison, afin de pouvoir soutenir les élèves et leurs parents, dans les “moments difficiles”.
Pour conclure cette édition, revenons sur un projet d’opinion adopté par le Comité cette semaine, et plus précisément par la Commission COTER, la Commission pour la politique de cohésion territoriale et le budget de l’UE. Un projet d’opinion à propos du transport et de l’énergie.
Oui, cette opinion adoptée le 10 décembre par la COTER appelle notamment l’UE à soutenir une transition juste et soutenable pour les régions en termes de transport. Pour atteindre les objectifs européens du Green deal et tout particulièrement la politique “de véhicules zéro émission” ou la généralisation d’infrastructures de carburants plus durables, les élus locaux défendent par exemple la création d’un fonds européen spécialement dédié à cela. Le rapporteur du texte, l’élu roumain Adrian Teban a notamment évoqué l'impact et le coût immense qu’impliquera la sortie progressive de la production et de l’usage de voitures équipées de moteurs à combustion, un processus compris dans la transition écologique et numérique de l’Union européenne.
Les participants à cette réunion du 10 décembre au Comité des régions sont également revenus sur le bilan de “l’année européenne du rail”.
Oui, le 15 décembre de l’année dernière, le Parlement a approuvé la proposition de la Commission désignant l’année 2021 comme “année européenne du rail”. Concrètement, l’objectif de ces derniers mois a été de promouvoir des modes de transport plus respectueux de l’environnement, afin de parvenir à la neutralité climatique d’ici à 2050. Un objectif ambitieux, que s’est fixé l’UE dans le cadre du pacte vert européen. Le commissaire chargé des transports, Adina Valean, rappelle que le “rail est l’un des modes de transport les plus durables” en Europe. Pourtant, les voyages en train transfrontaliers ne représentent que 7% des kilomètres parcourus en train. L’opinion présentée lors de la réunion par Jaroslaw Piotr Stawiarski du groupe ECR, soutient l’importance des investissements pour les infrastructures ferroviaires, afin d’améliorer la connectivité et l’attractivité du fret par le réseau ferroviaire européen.
Romain L'Hostis - Juliane Barboni