Consommateurs européens - Elphège Tignel

Le casse-tête des zones environnementales en Europe - consommateurs européens #32

Le casse-tête des zones environnementales en Europe - consommateurs européens #32

La chronique des consommateurs européens avec Elphège Tignel (Centre Européen des Consommateurs France).

Elphège, vous parlez aujourd’hui du casse-tête pour circuler dans les zones environnementales en Europe

Pour réduire les émissions de particules fines, certaines villes en Europe ont instauré des zones environnementales appelées aussi éco-zones. Dans ces zones, la circulation et le stationnement des véhicules, considérés comme polluants, sont réglementés voire interdits.

Ironie du sort, si l’objectif poursuivi en Europe est le même, à savoir l’amélioration de la qualité de l’air, les pays européens ont mis en place des systèmes très différents pour favoriser la circulation des véhicules les moins polluants.  

Vignette écologique à coller sur le pare-brise en France ou en Allemagne, enregistrement ou pass journalier en Belgique, interdiction de circuler dans certains quartiers en Italie … on fait le point aujourd’hui sur les zones environnementales chez nos voisins européens.

Tout d’abord, existe-t-il des zones environnementales dans chaque pays européen ?

Non. Il n’existe pas d’éco zones dans 10 pays européens comme en Estonie, au Luxembourg, ou encore en Croatie. 

Dans d’autres pays, il n’y a pas de zone environnementale mais certains quartiers des grandes villes peuvent être fermés à la circulation pendant les mois d’été comme c’est le cas en Espagne. L’accès au centre-ville de plusieurs capitales comme Helsinki, La Valette ou Athènes n’est aussi autorisé qu’à certains véhicules.

7 pays européens ont mis en place des zones environnementales dans lesquelles la circulation des véhicules est bien réglementée. Il y en a par exemple 56 en Allemagne. 

Les règles et les systèmes sont différents dans chacun de ces pays et peuvent même varier à l’intérieur d’un même pays. En France, la vignette Crit’Air, que vous connaissez et que devez coller sur votre pare-brise, est obligatoire pour circuler dans 15 villes et métropoles. Mais elle n’est parfois nécessaire qu’au moment d’un pic de pollution, ou que sur certaines routes et autoroutes ou encore seulement dans des zones définies comme dans les fameuses zones à faibles émissions. Bref pas toujours facile de s’y retrouver, même dans son propre pays !

 Et concrètement, est-ce que je peux circuler avec ma vignette crit’air dans une zone environnementale en Europe ?

Non, cela serait trop simple !. Le macaron français n’est pas accepté en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas ou dans les autres éco-zones en Europe. Cela va d’ailleurs dans les deux sens. Les dispositifs des autres pays ne sont pas reconnus dans l’hexagone. 

Cette absence de reconnaissance mutuelle complique notamment la vie des habitants en région frontalière qui se rendent quotidiennement, en voiture, dans le pays voisin. Si l’idée d’une reconnaissance mutuelle des dispositifs écologiques a été soulevée au Parlement européen, elle n’a malheureusement pas encore abouti.

Et enfin, vous souhaitez nous mettre en garde sur les zones à trafic limité en Italie

Oui avec les beaux jours qui arrivent, vous planifiez peut-être de partir visiter Rome, Naples ou Florence. Si vous circulez en voiture dans le centre de ces grandes villes, soyez attentifs aux ZTL, les zones à trafic limité.  Ce sont des zones où seuls les riverains et les véhicules enregistrés sont autorisés à y circuler. Et même si votre hôtel est situé au cœur du centre historique, il vous sera impossible d’y aller pendant certaines heures ou sans enregistrement préalable.

Chaque entrée dans une ZTL est délimitée par un panneau à fond blanc, avec un cercle rouge et la mention « Zona a Traffico Limitato ». Soyez vigilant car il n’est pas toujours facile à repérer. En revanche, les caméras de surveillance, elles, vous repèrent tout de suite, donc impossible d’échapper à l’amende si vous circulez dans une ZTL sans y être autorisé. Et comme chaque entrée et sortie sont comptabilisées et font l’objet d’une amende entre 80 et 300 €, cela peut vite faire exploser le budget des vacances en Italie. Vous voilà prévenus !

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