Au cœur du temps se propose de tourner les pages de la longue et complexe histoire de l’humanité depuis l’aube des plus antiques civilisations apparues simultanément il y a plus de 6 000 ans en basse Mésopotamie et en Égypte. Au fil de ces brèves chroniques, les aspects diplomatico-militaires et politiques seront privilégiés sans toutefois écarter les faits socio-économiques et culturels majeurs. Les quatre grandes périodes de l’histoire _ Antiquité, Moyen Âge, Temps moderne et époque Contemporaine_ seront abordées successivement suivant un parfait équilibre. Les deux pauses musicales seront dans la plus grande mesure du possible choisies en lien avec le sujet abordé.
Néron de son vrai nom Lucius Domitius Ahénobarbus est né dans la villa impériale d’Antium au sud de Rome le 15 décembre 37 ap. J.-C. Il est le fils de Cneius Domitius Ahénobarbus petit-neveu de l’empereur Auguste et d’Agrippine la Jeune arrière-petite-fille du même empereur. Rejeton de cette dynastie julio-claudienne parvenue en 27 av. J.-C. à la tête de l’Empire romain à l’issue d’une éprouvante guerre civile, Néron placé loin dans l’ordre de succession va bénéficier des règlements de compte familiaux chroniques au sein de la dynastie, règlements de compte tout particulièrement attisés par son ambitieuse mère. En 54 à la mort de son grand-oncle l’empereur Claude, il devient le cinquième empereur romain. La tradition antique qui lui est très défavorable oppose à ses cinq premières années de règne jugées bénéfiques, une progressive dégradation de sa gouvernance versant dans la tyrannie. La persécution des Chrétiens rendus coupables par Néron d’être à l’origine du grand incendie de Rome de 64 parachèvera le portrait au noir de celui qui sera longtemps considéré comme le pire empereur romain. Souffrant probablement de troubles bipolaires, il n’en demeure pas moins que les excentricités ludiques de l’empereur de même que sa cruauté proverbiale doivent être replacées dans leur contexte politique et idéologique pour une meilleure compréhension de ses actes. Honni par une grande partie des élites sénatoriales qui furent à l’origine de sa chute et de sa réputation posthume, il est toutefois significatif que Néron semble avoir suscité quelques regrets au sein de la population romaine après son suicide le 9 ou 11 juin 68.
Bibliographie : Pierre Cosme, Néron. Le pouvoir et la scène, Paris, Armand colin, 2022
Musiques :
Miklos Rozsa, Quo vadis, prélude (1951)
Claudio Monteverdi, L’incoronazione di Poppea, prologue (1642)