Chaque semaine sur euradio, retrouvez Marc Tempelman, le cofondateur de l’application d’épargne gratuite Cashbee, qui traite les sujets et les actualités de la finance.
Bonjour Marc, de quoi allons-nous parler aujourd’hui ?
Bonjour. Le budget de la France est sur toutes les lèvres et le gouvernement Barnier en a clairement donné le cap. Il vise le désendettement de la France, par tous les moyens. C’est-à-dire que l’État devra réduire ses dépenses et augmenter les recettes fiscales.
La hausse des impôts à venir, dont nous avons parlé la semaine dernière, motivera sans aucun doute les contribuables à chercher à optimiser leurs impôts. Et le Plan d’Épargne Retraite est sans doute un des moyens les plus à la mode pour les réduire.
Revenons peut-être brièvement sur le fonctionnement et l’objectif du Plan d’Épargne Retraite.
Le PER existe maintenant depuis quelques années. Il s’agit du dispositif inventé et introduit en France via la loi PACTE en 2019 pour aider les Français à mettre de côté pour leurs retraites. Il remplace les anciens Perp et contrats Madelin.
Concrètement, il permet d’épargner durant toute votre carrière, tout en réduisant vos impôts sur les revenus. En effet, les versements que vous effectuez sur le PER sont déductibles de vos revenus imposables, dans certaines limites. Cela vous permet de faire des économies significatives d’impôt tous les ans.
Vous parlez de limites. Quelles sont-elles ?
Elles dépendent de votre statut. Pour les travailleurs salariés, ce plafond est le montant le plus élevé entre 10% de vos revenus professionnels nets de l’année précédente, dans la limite de 32 909 € pour 2023 et 10% du plafond annuel de la Sécurité sociale de l’année précédente, soit 4 114 € pour 2023.
Pour les travailleurs non-salariés les plafonds sont un peu plus complexes, mais généralement plus élevés.
Vous pouvez peut-être nous donner un exemple chiffré, pour illustrer le bénéfice fiscal associé au PER ?
Bien sûr. Imaginons que vous êtes un cadre supérieur et que vos revenus imposables étaient de 120 000 euros en 2023. Vous pouvez alors verser 10% de 120 000 euros, soit 12 000 euros sur votre PER et déduire cette somme de vos revenus imposables. Si vous êtes imposé à une Tranche d'Imposition Maximale de 41% vous réduisez vos impôts sur le revenu de 41% de 12 000 euros, soit de 4 920 euros.
C’est un moyen plutôt efficace pour minimiser l’impôt. Mais j’imagine qu’il n’y a pas que des avantages associés au PER ?
Figurez-vous qu’il y en a plusieurs qui méritent d’être mentionnés. Premièrement, l’argent que vous mettez de côté peut être investi dans un très large éventail de placements possibles, allant des placements les plus sûrs, comme le fonds euros, aux placements les plus dynamiques et volatils, comme les fonds d’actions.
Et vous pouvez les sélectionner vous-même, via ce qu’on appelle la gestion libre, ou demander à ce que des experts s’en occupent pour vous, via la gestion sous mandat. Vous pouvez même faire en sorte que votre portefeuille de placements bascule automatiquement et progressivement vers des placements sans risques, à l’approche du départ à la retraite, à travers la gestion sous mandat à horizon.
C’est donc une solution d’épargne et d’investissement très souple, adaptable à votre situation, vos connaissances en finance et votre goût pour le risque.
Oui, mais l’argent versé sur un PER est bloqué, n’est-ce pas ?
Oui, c’est le point important à souligner. Contrairement au livret bancaire, le livret A ou encore l’assurance vie, l’épargne versée sur votre PER est bloquée jusqu’à la date de départ à la retraite, sauf cas exceptionnels, comme l’achat de votre résidence principale, ou des accidents de la vie.
Et à la sortie, le capital et les gains seront bien taxés. Mais il est fort à parier qu’au départ à la retraite, votre tranche marginale d’impôt aura baissé par rapport à celle atteinte lors de votre vie active.
Pour conclure, le PER n’est pas une solution magique, mais chez Cashbee nous pensons qu’il s’agit d’un outil efficace pour mettre de côté pour ses vieux jours, tout en diminuant sa charge fiscale aujourd’hui.
Un entretien réalisé par Laurence Aubron.