euradio vous donne rendez-vous une fois par mois pour Génération Z. Avec euranet plus, le réseau de radios européennes, nous tirons le portrait de jeunesse européenne qui s'engage et fait bouger les lignes.
Un élément central qui caractérise la jeunesse, c’est l’expérimentation, l’apprentissage dans les relations, y compris amoureuses. Des apprentissages qui ne se développent pas sur un terrain vierge : en matière d’intimité et de vie amoureuse, il existe en effet déjà des normes sociales qui dominent, des habitudes de comportements ou de modes de vie, et sans oublier les modèles d’éducation bien spécifiques. Dans ces conditions, comment les jeunes se représentent-ils leurs relations aujourd’hui, quelle vision ont-ils de leur vie amoureuse présente et future ? Et est-ce que cela change par rapport à celles et ceux qui les ont précédé ? Jacques Marquet, professeur à l’Université de Louvain, pour la RTBF.
Si on se pose autant la question du ‘consentement’ aujourd'hui, c'est notamment une des conséquences de cette volonté d'avoir une société plus égalitaire. Et alors aussi, un autre élément qui est très important, c'est le fait qu'il y a aujourd'hui une volonté de reconnaissance d'une diversité des identités, de genre, de sexe et aussi des types de sexualité. Et sur cette question-là, je pense qu'il y a de grosses différences dans un milieu social à l'autre. Jacques Marquet, professeur à l'Université de Louvain, pour la RTBF.
Cette reconnaissance croissante d’une diversité des identités et des sexualités, l’étudiante Iliana Vasileva le remarque aussi en Bulgarie, pour la radio BNR. Une diversification à mettre en relation avec une autre tendance : la baisse du taux de mariage en Europe, année après année. Selon Eurostat, en 2020, le nombre de mariages en moyenne a chuté à 3,2 mariages pour 1 000 habitants, contre 4,6 en 2009.
Si les disparités entre pays européens restent fortes, la tendance, elle, est la même partout : au fil des générations, les Européens décident de moins en moins de se marier, préférant diverses formes d’unions et de cohabitation en couple. Mais à l’heure du célibat, union libre et des rencontres par application, cela n’empêche pas le dialogue intergénérationnel de perdurer.
Enfin, on peut s’intéresser à une autre évolution, cette fois mesurée en France : selon les résultats d’une enquête de l’IFOP, institut d’études sur l’opinion publique, 8% des couples choisiraient de faire chambre à part. Une tendance en hausse. Cyprien, jeune actif à Strasbourg, nous partage son avis sur la question.
On est dans une génération je pense où on a un peu peur de l'engagement. En tout cas les gens n'ont pas envie de se projeter comme des personnes mariées etc. Ils ont donc besoin aussi d'avoir cette distance émotionnelle mais aussi physique par rapport à leur partenaire.
Enfin, pour revenir à ce qu’en pensent certains scientifiques, selon Jacques Marquet, ces évolutions ne viennent pourtant pas remplacer ou détrôner les conceptions ou modèles pré-existants de vie amoureuse qui restent les plus répandus.
Une émission réalisée par Romain L'Hostis, en co-production avec Euranet Plus.
