L'agroécologie, notre rapport à la nature

La nutrition des plantes et l’agroécologie

La nutrition des plantes et l’agroécologie

Edith Le Cadre est directrice de recherche en agronomie à l'institut agro. Une semaine sur deux sur euradio, elle décrypte les différents sens l'agroécologie et se demande si cette dernière peut être une solution aux enjeux de notre époque.

Après avoir parlé de protection des cultures, aujourd’hui dans cette nouvelle chronique nous allons parler de nutrition des cultures.

À part le carbone, les plantes acquièrent les éléments dont elles ont besoin par essentiellement par leurs racines depuis le sol.

Pour être plus précise, j’aurai dû dire depuis la solution du sol.

La solution du sol ?

La solution du sol est le résultat d’une interaction entre l’eau qui parcourt les couches de sol et les éléments qui le constitue.

Par conséquent, lorsque le sol ne contient pas assez d’élément ou ne peut réalimenter suffisamment rapidement la solution du sol, les plantes peuvent être carencées.

Comment sont acquis les éléments par les plantes ?

Le processus d’acquisition des éléments par les racines se fait en deux étapes. La première est le mouvement de l’élément, souvent sous la forme ionique, vers la racine,

La deuxième étape est l’absorption c’est à dire le franchissement depuis l’extérieur de la racine vers l’intérieur.

Ensuite, une fois absorbé l’élément pourra être transporté des racines vers les autres organes comme les feuilles.

Comment se déroule la nutrition des cultures dans les systèmes agroécologiques ?

Comme l’objectif est de ne pas utiliser des engrais de synthèse solubles, il faut utiliser à la fois la capacité du sol à réalimenter la solution du sol et celle des plantes à acquérir les éléments.

Le premier point consiste à maintenir un bon fonctionnement du sol, notamment biologique, pour permettre le recyclage de la matière organique mais également une bonne porosité pour faciliter l’enracinement et la circulation de l’eau et de l’oxygène.

La transformation de la matière organique induit une perte qu’il faut alors compenser par l’ajout d’engrais organique, de nature végétale ou animale.

Et qu’est il possible de faire au niveau des plantes elles-mêmes ?

C’est le deuxième point. Il faut permettre aux plantes de trouver les bons organismes du sol comme les mycorhizes.

Les plantes peuvent aussi modifier les équilibres chimiques en modifiant le pH autour de leurs racines par exemple.

Une autre possibilité est de combiner deux espèces de plantes pour que l’une modifie par sa présence la disponibilité d’un élément pour le bénéfice de l’autre qui lui est associée. C’est le cas de certaines associations de culture.

Entretien réalisé par Laurence Aubron.