Quoi de neuf en Europe ?

Quoi de neuf en Europe - Amélie Billet

Quoi de neuf en Europe - Amélie Billet

Profitez de la chronique "Quoi de neuf en Europe ?" chaque semaine sur euradio. Retour sur l’actualité européenne avec Perspective Europe, l’association du master Affaires Européennes de Sciences Po Bordeaux.

Dans cet épisode, l'actualité de cette fin novembre avec Amélie Billet

De quoi allons-nous parler pour clôturer ce mois de novembre ?

Quatre escales aujourd’hui : le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Ukraine et Malte. Pour commencer, direction le Royaume-Uni : Le 23 novembre, la Cour suprême britannique a freiné les espoirs écossais d’indépendance, en établissant qu’aucun référendum sur l’appartenance au Royaume-Uni ne pourrait se tenir sans le consentement du gouvernement britannique.

La Première ministre écossaise appartient au parti indépendantiste. Comment a-t-elle réagi ?

Nicola Sturgeon fait en effet partie du SNP, qui avait promis un référendum en octobre 2023. Cela porte donc un coup à la campagne mais elle ne souhaite pas organiser un référendum en force, elle préfère la voix légale, ce qui s’annonce un peu compromis. Malgré tout, elle ne s’avoue pas vaincue, en promettant que la voix écossaise « ne peut être et ne sera pas réduite au silence ».

Les écossais semblent donc toujours déterminés à devenir indépendants ?

Voilà, les deux tiers des Ecossais avaient voté pour le remain (rester dans l’UE) et le souhait d’indépendance a augmenté depuis le Brexit. Cela dit, le sujet ne fait pas l’unanimité, puisque les conservateurs notamment le qualifient d’ « obsession » que le SNP devrait abandonner. L’élection générale britannique de 2024 est donc attendue pour voir l’évolution de la tendance.

Et en Allemagne, alors, quoi de neuf ?

Oui, dans un tout autre contexte, ce n’est pas le remain mais plutôt le leave est à l’ordre du jour. Le gouvernement allemand a annoncé le retrait en mai 2024 de ses soldats du Mali, c’est- à-dire 10 ans après leur arrivée dans le pays, dans la lignée de plusieurs autres pays qui ont fait une annonce similaire.

C’est donc la fin de la mission de l’ONU qui avait pour but de stabiliser le pays ?

Oui, le mandat d’intervention va être prolongé pour la dernière fois en mai 2023 pour une durée d’un an. Cette décision aurait été encouragée par les tensions avec le gouvernement malien, qui, selon la ministre allemande de la défense, entravent l’accomplissement de la mission.

Quels genre de tensions ?

Par exemple, depuis octobre, la junte militaire malienne a arrêté de dispenser des autorisations à l’armée allemande pour faire voler des drones sur son territoire. Le retrait allemand entraîne néanmoins des désaccords. Ainsi, pour la ministre des affaires étrangères, il s’agit d’un abandon des civils sur place et d’une atteinte à la réputation internationale de l’Allemagne.

Il est aussi question de tensions en Europe de l’Est

En effet, Viktor Orbán, premier ministre de la Hongrie, a provoqué la colère de la diplomatie ukrainienne. A l’occasion d’un match de football entre la Hongrie et la Grèce, il a publié sur son compte Instagram une photo controversée. Il pose avec une écharpe représentant la « Grande Hongrie », c’est-à-dire l’ancien territoire qui intégrait des régions voisines, et notamment la Transcarpatie, maintenant ukrainienne.

C’est un geste délibéré de la part d’Orbán ?

On peut le penser, car ce n’est pas la première fois durant son mandat qu’il fait ce genre d’allusions, il mène une politique de soft power auprès des minorités hongroises des pays voisins. L’ambassadeur hongrois a alors été convoqué pour présenter des excuses officielles, mais Viktor Orbán a défendu ses positions.

Et pour terminer du côté de Malte, le gouvernement a proposé de réformer la loi anti-avortement ?

Oui, il souhaite assouplir la réglementation, qui est la plus stricte de l’Union européenne. Les défenseurs des droits de l’Homme et les activistes s’en réjouissent, bien que la nouvelle législation proposée soit une évolution partielle.

Mais alors, pourquoi le vent change-t-il ?

Cela intervient après les réactions nationales et internationales déclenchées par le cas d’une touriste américaine en juin dernier. Elle n’avait pas eu le droit d’avorter malgré des complications mortelles et avait été transférée en Espagne. Le texte doit maintenant être lu au Parlement pour approbation.

Entretien réalisé par Laurence Aubron