Depuis ses débuts en 2003, EuropaNova nourrit le débat d'idées et accompagne les grandes échéances européennes : élections européennes de 2004 et 2009, débat sur le projet de Constitution de 2005, Conseils européennes, grandes échéances électorales nationales, présidences successives du Conseil, traité de Lisbonne ainsi que les multiples crises que nous connaissons.
La raison d’être d’EuropaNova est ainsi de rapprocher citoyens et institutions, tout en fournissant des analyses sérieuses aux grands enjeux qui se posent aujourd'hui à l'Union européenne.
Pour revenir sur l’actualité européenne de la semaine, le Parlement européen a voté une réforme visant à réformer la loi électorale de l’Union européenne …
En effet, le 3 mai dernier, cette réforme a été adoptée à 323 voix contre 262. Celle-ci a notamment pour objet la mise en place d’un scrutin unique, avec des normes minimales communes.
Ce vote constitue le premier changement électoral au sein de l’Union européenne depuis 1976, comme le précise RFI.
Quel est l’objectif d’une telle réforme ?
Et bien, l’idée sous-jacente est d’insuffler un nouvel élan aux élections européennes, qui dans les faits, revêtent d’un caractère encore trop national.
Cette réforme pourrait mettre en place des mesures pour les prochaines élections européennes en 2024, et notamment la création de listes transnationales.
Expliquez-nous ce que sont ces nouvelles listes transnationales ?
Actuellement, le Parlement européen dispose de 705 sièges. Cette présente réforme permettrait aux électeurs européens de désigner 28 élus supplémentaires. Une possibilité du fait du départ des élus britanniques après le Brexit.
Les candidats paneuropéens s'inscrivent donc dans de véritables listes européennes transnationales, qui seront proposées par des coalitions de partis politiques nationaux.
En tant que citoyen européen, que va changer cette présente réforme lors des élections européennes ?
Et bien, ces candidats mèneront campagne dans tous les États membres, en vue de convaincre l’électorat européen. Le jour de l’élection européenne, chaque citoyen disposera de deux bulletins de vote à choisir, dans l’isoloir.
Côté géopolitique, la volonté européenne d’arrêter progressivement les importations de pétrole russe semble faire face à une difficulté particulière…
Tout à fait. Si la France pourrait réduire de deux tiers sa dépendance au pétrole russe d’ici à la fin de l’été, et si les négociateurs européens continuent d’affirmer qu’un accord pourrait être trouvé d’ici à la fin de la semaine, plusieurs États membres, et particulièrement la Hongrie, continuent de rejeter les sanctions jugées trop nocives pour leur économie.
Comment pouvons-nous expliquer cette position de la Hongrie sur le sujet ?
Et bien, ce pays est enclavé au sein de l’Europe, et il est fortement dépendant des hydrocarbures russes. Viktor Orban estime qu’un tel embargo constituerait une « bombe nucléaire économique », pour reprendre ses mots.
Comment l’Union européenne va-t-elle parvenir à faire avancer le dossier d’un embargo sur le pétrole russe ?
Pour faire face à cette impasse, la présidente de la Commission européenne s’est rendue le lundi 9 mai à Budapest pour discuter de la sécurité d’approvisionnement énergétique de l’Europe, et tenter de lever le veto hongrois sur la question.
N’est-ce finalement pas le principe de l’unanimité qui bloque les volontés européennes dans les sanctions à l’égard de la Russie ?
Tout à fait Laurence, Le Visegradpost indique que la Commission européenne souhaite avancer sur le sujet, avec ou sans l’approbation de la Hongrie.
Avant son arrivée à Budapest, Ursula von der Leyen a notamment déclaré que « si l’UE veut avancer plus rapidement, l’unanimité ne fonctionnera plus dans des domaines clés ».
La suppression du droit de veto des États membres est donc désormais sur la table des options envisagées par l’Union européenne…
Et enfin, l’ECHA et l’EFSA ont annoncé le 10 mai la modification du calendrier de l’évaluation des risques liés au glyphosate…
Et bien oui, l’Agence européenne des produits chimiques et l’Autorité européenne de sécurité des aliments ont repoussé à la mi-2023 les résultats de cette évaluation sur les risques liés à cette substance, controversées, pour la santé et l’environnement.
Que vise cette évaluation ?
Cette évaluation devait permettre d’informer la Commission pour décider d’une prolongation ou non de l’autorisation délivrée à l’herbicide dans l’Union.
L’autorisation actuelle avait été étendue en 2017 pour cinq ans, et devait prendre fin le 15 décembre 2022. La modification du calendrier entraîne donc une prolongation automatique jusqu’à la fin du processus d’évaluation, comme nous l’indique Le Monde.
Quelle est la raison de cette prolongation ?
La raison tient du fait de la multitude de réactions des parties prenantes sur la question, le nombre d’informations et de commentaires représentant un dossier de 3000 pages, qui oblige les agences européennes à mettre à jour leur projet d’évaluation.
La Commissaire à la Santé, Stella Kyriakides s’est dit profondément préoccupée par le retard de l’évaluation du glyphosate.
Si elle demande aux agences de faire leur possible pour achever leurs travaux, celle-ci reste consciente de la nécessité de prendre en considération soigneusement les nouvelles preuves à leur disposition.
Merci Nericia, à la semaine prochaine !
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Nericia Nzingoula au micro de Laurence Aubron