Apple vs Spotify, l'enquête de l'UE touche à son terme ; nouvelle attaque contre la liberté de la presse en Slovénie ; Accord trilatéral pour la construction d'un câble électrique sous-marin entre la Grèce, Chypre et Israël ; financement renouvelé pour l'« initiative de Nicosie », un programme de coopération entre le Comité européen des régions et la Libye.
Apple vs Spotify, l'enquête de l'UE touche à son terme
Après la plainte déposée par Spotify contre Apple, l’enquête menée par l’UE touche maintenant à son terme.
Cette enquête de la Commission européenne fait suite à une plainte déposée en 2019 par la société suédoise Spotify accusant l’entreprise américaine d’utiliser de manière déloyale son App Store, sa plateforme de téléchargement de logiciels pour ses produits. Spotify reproche à Apple d’imposer des droits de 30% aux services de musique qui vendent leur abonnement via sa boutique en ligne, ce qui constitue, selon Spotify une violation des règles de concurrence, et une manière pour Apple de faire profiter sa propre application Apple Music.
Bien que les résultats de l’enquête ne soient pas encore connus, il est probable que la Commission décide de réclamer des sanctions contre Apple.
Oui, en attendant le verdict, la Commission européenne n’a pas commenté sur l’enquête en cours. Apple a pour sa part rappelé que son App Store avait aidé Spotify à devenir le plus grand service de streaming musical en Europe.
En cas de sanction, Apple pourrait être contrainte de payer des amendes ou de changer les conditions d’utilisation de l’App Store. D’autant que ce n’est pas la première fois : il y a quatre ans, l'UE avait obligé Apple à rembourser les 13 milliards d’euros d’impôts que le groupe n'avait pas payé à l’Irlande.
Slovénie : nouvelle attaque contre la liberté de la presse
Dirigeons-nous maintenant vers la Slovénie, théâtre d'une nouvelle attaque contre la liberté de la presse.
Oui, le mardi 9 mars le Premier ministre Janez Jansa a demandé au directeur de l’agence de presse slovène (STA) Bojan Veselinovic de démissionner. L'agence publierait, selon le Premier ministre, “des informations fallacieuses” et son directeur, en tant “qu’instrument politique de l'extrême-gauche”, devrait, toujours selon les mots du Premier ministre slovène, être tenu responsable de ces actions illégales.
Plus tôt cette année, en janvier, Janez Jansa avait déjà fait pression sur l'agence de presse nationale en décidant la suspension de son financement public.
Oui, et une intervention de la Commission avait été nécessaire pour que le gouvernement slovène revienne sur cette décision.
Selon un rapport demandé par la Commission sur l’Etat de droit en Slovénie "les journalistes sont fréquemment victimes de harcèlement ou de menaces en ligne, qui ne sont que rarement sanctionnés par le système de justice". L’ONG Reporters sans Frontières signale par ailleurs qu’en Slovénie « la pénalisation de la diffamation n’a pas été supprimée, et des politiciens continuent à poursuivre les médias devant les tribunaux ».
Dans une lettre adressée le 1er mars à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Janez Jansa réfute les allégations d'atteinte à la liberté de la presse.
Dans sa lettre, le premier ministre va jusqu’à inviter la Commission à mener une enquête dans son pays « pour observer l’état de la démocratie, de l’état de droit, de l’indépendance judiciaire et de la liberté et de la pluralité des médias ». Une bonne volonté de façade qui soulève pourtant des questions quand on sait que la Slovénie occupera la présidence du Conseil de l’UE au second semestre de cette année.
Accord trilatéral pour la construction d'un câble électrique sous-marin entre la Grèce, Chypre et Israël
Direction la Méditerranée où un vaste projet devrait associer la Grèce, Chypre et Israël. Les trois pays ont récemment signé un accord pour la construction d’un câble électrique sous-marin.
L’accord a été signé par téléconférence entre le ministre grec de l’Environnement et de l’énergie Costas Skrekas, et ses homologues Natasa Pilides de Chypre et Yuval Steinitz d’Israël.
Le câble sera construit d’ici 2024 et s’étirera sous la Méditerranée sur environ 1 500 kilomètres de long, pour un coût estimé à 900 millions de dollars. Sa construction sera normalement en partie financée par l’UE en tant que “Projet d’intérêt commun”.
En ce qui concerne les motivations du projet, le ministre grec et son homologue chypriote s’accordent pour dire que le câble contribuera “à mettre fin à l’isolement énergétique de Chypre".
En effet, jusqu’à présent Chypre était fortement dépendante de l’importation de combustibles lourds. De son côté, le ministre israélien Steinitz voit dans ce projet un moyen d’être alimenté en électricité depuis l’Europe “en cas d’urgence” mais aussi et surtout un immense débouché pour “augmenter leur production et leurs ventes d’énergie solaire”.
Financement renouvelé pour l'« initiative de Nicosie », un programme de coopération entre le Comité européen des régions et la Libye.
Terminons ce journal en évoquant “l’initiative de Nicosie”. Un programme de coopération entre le Comité européen des régions et des villes en Libye auquel l’Union européenne vient de confirmer la poursuite de son financement.
Depuis 2016, cette initiative de Nicosie est un cadre de coopération permettant aux villes libyennes qui le demandent de rejoindre des partenariats avec des collectivités locales membres du Comité européen des régions. Le maire de Tripoli, Abdelrauf Beitelmal est l’un des représentants des maires libyens et jouit d’un statut d'observateur à l'Assemblée régionale et locale euro-méditerranéenne (ARLEM), cette assemblée créée par le Comité européen des régions pour réunir les acteurs locaux et régionaux de l'Union européenne ainsi que leurs voisins méditerranéens.
L'objectif de cette initiative est d'améliorer la qualité de vie des citoyens libyens en aidant les municipalités dans des domaines variés.
La région espagnole de Murcie ou encore la capitale chypriote se sont engagées à fournir à leurs partenaires libyens un soutien dans les domaines de la gestion de l’eau ou de l’administration publique. En outre, le Comité des régions travaille actuellement sur le développement d'un réseau d'écoles européennes qui pourrait conduire à la création d'une école d'administration publique en Libye.
Cette initiative sert également l’objectif plus global de stabiliser la Libye qui est en proie à une profonde insécurité et à une faiblesse des services étatiques depuis le début de la crise politique en 2011.
En effet, en raison de l’instabilité de l'État libyen, ce sont désormais les autorités locales qui doivent maintenir les services de base, et elles bénéficient d'une certaine légitimité auprès des citoyens. Le Comité européen des régions considère donc que le soutien aux villes libyennes est un bon moyen pour venir en aide à la Libye. L’initiative de Nicosie bénéficie aujourd’hui du soutien financier et politique du Service européen pour l'action extérieure de l’UE.
Thomas Kox - Romain L'Hostis
Image : Photo de cottonbro provenant de Pexels
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