L'essentiel de l'actualité européenne du jour :
- Négociations entre les délégations ukrainiennes et russes
- Sommet Union européenne - Chine sur fond de guerre en Ukraine
- Rapport annuel d'Amnesty International sur la situation des droits humains
Négociations entre les délégations ukrainiennes et russes
Ouvrons ce journal sur les négociations qui se sont déroulées mardi entre les délégations ukrainiennes et russes à Istanbul, en Turquie. Après des avancées significatives des deux partis, les espoirs sont vite retombés mercredi ?
Oui, mardi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky indiquait que des signaux positifs étaient ressortis des pourparlers d’Istanbul, après que la Russie s’était engagée à réduire la pression militaire autour de Kiev et Tchernihiv, et qu’elle allait se concentrer sur le Donbass. Il avait cependant directement rajouté être sceptique vis-à-vis de promesses faites par un Etat qui continue à bombarder son pays.
Et force est de constater qu’il a raison. De fait, même si des mouvements sont observés, les Russes maintiennent pour l’instant leurs positions à l’est et à l’ouest de Kiev tandis que Tchernihiv continue d’être bombardée. Dans cette ville au nord de Kiev la quasi totalité des infrastructures civiles ont été détruites et la ville se trouve toujours sans eau ni électricité, selon Viatcheslav Tchaous, le gouverneur de la région.
L’Ukraine et ses alliés voient donc plus dans les annonces russes le signe d’un changement de stratégie qu’une amorce de retrait ?
Tout à fait. Les services de renseignements britanniques affirment que c’est l’ampleur des pertes côté russe qui contraint Moscou à retirer une partie de ses forces pour se réorganiser et se réapprovisionner, notamment vers la Biélorussie. Cette annonce de réorganisation apparaît à beaucoup d’observateurs comme une tentative pour masquer les immenses difficultés que rencontre la Russie dans cette guerre. Une guerre qui apparaît chaque jour de plus en plus ingagnable par la Russie.
A Marioupol, ville assiégée du sud-est de l’Ukraine, sous les bombes depuis le mois de février, un cessez-le-feu a enfin été obtenu ce jeudi matin pour évacuer les civils toujours bloqués dans la ville martyre.
Sommet Union européenne - Chine sur fond de guerre en Ukraine
Sur le plan diplomatique, a lieu ce vendredi 1 avril un sommet Union européenne – Chine par vidéoconférence. Charles Michel et Ursula von der Leyen vont s’entretenir avec le président chinois Xi Jinping et son premier ministre, Li Keqiang. Une rencontre qui promet d’être houleuse sur fond de guerre en Ukraine ?
Effectivement, la réunion vise à aplanir les nombreuses divergences entre Bruxelles et Pékin opposées notamment dans leur positionnement diplomatique sur l’invasion russe en Ukraine. Pékin, rappelons-le, refuse toujours de condamner pleinement cette invasion.
Concernant les positions de la Chine par rapport à l’invasion russe quelles sont les demandes de l’Union européenne ?
L’UE veut faire pression sur la Chine pour qu’elle prenne à minima une position officielle de neutralité dans le conflit. Les responsables occidentaux s’inquiètent en effet d’un possible soutien que la Chine pourrait apporter à la Russie.
Une inquiétude qui a grandi avec les annonces de responsables américains affirmant que la Russie avait demandé un soutien militaire et économique à la Chine. Des accusations niées tant par Pékin que Moscou.
Les sanctions économiques chinoises envers la Lituanie, pays membre de l’Union européenne, seront sans aucun doute un autre point primordial du sommet ?
Oui un petit bureau dans un gratte-ciel de Vilnius a suffi pour déclencher les foudres de Pékin, et à ouvrir un nouveau conflit géopolitique.
Ce bureau c’est celui du « Taiwainese Representative Office », une mission diplomatique qui représente Taiwan. Or la Chine ne reconnaît pas l’indépendance de ce territoire, et considère que l’île lui appartient. Elle a donc perçu l’ouverture de ce bureau comme une provocation, et a mis directement en place une série de sanctions économiques. Elle a stoppé ses importations directes en provenance du pays balte, et cible les positions lituaniennes sur les chaînes d’approvisionnement mondiales en refusant aux entreprises étrangères qui commercent en Chine d’utiliser des composants lituaniens.
Des représailles économiques qui créent une situation sans précédent pour l’UE, et inquiète à Bruxelles ?
Oui, pour l’Europe les enjeux sont immenses. C’est la première fois que la Chine lance de telles sanctions contre un Etat membre. L’UE a donc décidé d’engager une procédure contre la Chine auprès de l’Organisation mondiale du commerce, pour « pratiques commerciales discriminatoires » envers la Lituanie. Nombre de pays dans le monde comme les Etats-Unis et le Japon comptent se joindre à la procédure, car l’économie mondiale s’inquiète d’une Chine qui tente d’imposer de plus en plus ses propres règles.
Rapport annuel d'Amnesty International sur la situation des droits humains
Clôturons ce journal avec la parution du dernier rapport annuel d’Amnesty International sur la situation des droits humains dans le monde. Il révèle en premier lieu que la poursuite de la pandémie a amplifié les atteintes aux droits de l’Homme et a creusé les inégalités ?
C’est le constat implacable qui ressort de leur état des lieux qui couvre 154 pays. Suite à la pandémie, les inégalités se sont encore creusées en raison de, je cite, “l’avidité des multinationales et l’assentiment des Etats”. La différence de vaccination entre les pays dans le monde en est un très bon exemple. A la fin de l’année 2021, moins de 4% de la population des pays dits à faible revenu présentait un schéma vaccinal complet. De plus, la crise sanitaire a fait s’effondrer des systèmes de santé et de soutien économique et social entier, comme en Afrique du Sud ou au Venezuela. Finalement, certains pays ont profité des restrictions sanitaires pour restreindre encore plus les libertés.
La pandémie a également détourné l’attention des autres conflits dans le monde, les laissant s’aggraver ?
Effectivement, les conflits ont persisté ou se sont multipliés dans le monde en 2021. Que ça soit en Afghanistan, au Yémen, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, en Libye, et j’en passe, ces conflits meurtriers n’ont pas diminué. La guerre se retrouve même en Europe aujourd’hui, avec l’invasion russe de l’Ukraine. Amnesty international dénonce en plus les violations du droit international commises par toutes les parties belligérantes à ces conflits, avec notamment des millions de civils déplacés ou tués. Pour terminer, la liberté d’expression a été largement réprimée en 2021, et également dans les pays occidentaux.
Thomas Kox - Noé Zimmer
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