Aujourd'hui en Europe est un journal consacré aux actualités européennes du jour, réalisé par la rédaction d'euradio à Bruxelles. Avec Margot Klein, Thomas Kox, Giona Melotto, Paul Thorineau et Ulrich Huygevelde.
Au programme:
- Le sommet du G20 s’est ouvert à Rio de Janeiro ce lundi 18 novembre
- En Slovaquie, des manifestations contre le gouvernement ont éclaté ce week end
- Le centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) alerte dans un rapport que l’UE ne fait pas assez pour prévenir l’antibiorésistance
Bonjour, ouvrons ce journal au Brésil où ce lundi 18 novembre s’est ouvert le sommet du G20.
Oui les dirigeants du G20 se réunissent ce 18 et 19 novembre pour un sommet de deux jours organisé à Rio de Janeiro par la présidence brésilienne du G20. Ce groupe de 21 puissances mondiales se réunit annuellement. Le G20, qui est censé mener à un communiqué commun d’ici à la fin de son sommet, s’annonce tendu.
En effet, ses membres devront trouver un compromis sur le climat et ne pourront pas cacher leurs divergences concernant l’Ukraine et le Proche-Orient.
Ce dimanche 17 novembre, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a appelé les dirigeants du G20 à faire "des compromis" pour permettre "un résultat positif à la COP 29".
Sur l’Ukraine, le groupe ne pourra qu’acter de profondes divergences entre les Occidentaux et les autres pays plus ou moins conciliants avec Moscou. Signe de fébrilité ou crainte de problèmes suite au mandat d’arrêt de la CPI, Vladimir Poutine sera le seul chef d’Etat à ne pas être présent à Rio. Il sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Et la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche contribue à augmenter les tensions parmi le groupe.
La victoire de Donald Trump rend l’avenir du G20 incertain, car le président élu a clairement indiqué qu’il privilégie les relations bilatérales avec d’autres pays plutôt que la recherche de consensus via des organisations internationales.
Avant la réunion du G20, le Président français Emmanuel Macron s’est rendu en Argentine pour rencontrer le Président, l’ultra libéral Javier Milei.
Les deux dirigeants ont discuté de l’accord controversé que l’UE veut signer avec le Mercosur, une zone de libre échange qui regroupe plusieurs pays de l'Amérique du Sud, dont l’Argentine. Après des négociations qui durent depuis presque 25 ans, l’UE serait prête à signer l’accord d’association avec les pays sud-américains. Mais Paris s’est toujours opposé à l'accord et après sa rencontre avec Javier Milei, Emmanuel Macron a assuré que le Président argentin n’est pas satisfait de l’accord non plus.
La Commission européenne, soutenue par l’Espagne et l’Allemagne, voudrait signer l’accord d’ici la fin du mois de novembre.
Ursula von der Leyen a déclaré sur son compte X avoir discuté de l’accord UE-Mercosur lors de sa rencontre avec le Président brésilien Lula ce 17 novembre à Rio de Janeiro. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, partisan de cet accord, avait cité le sommet du G20 comme "date clé" pour une signature , ce qui avait causé la colère des agriculteurs européens.
Toutefois, selon le journal CNN Brésil la rencontre entre la cheffe de l'exécutif européen et le Président brésilien n’aurait ajouté “aucune perspective de changement sur l’accord Mercosur-UE”
Poursuivons ce tour des actualités en Slovaquie, où de grandes manifestations ont éclaté ce dimanche 17 novembre dans les rues de la capitale.
Le rassemblement a eu lieu à l’occasion des 35 ans du début de la révolution de velour, qui a mis fin au communisme dans l’ex-Tchécoslovaquie. Les manifestants ont protesté contre le gouvernement slovaque dirigé par le premier ministre Robert Fico. Celui-ci est en effet accusé d’être un danger pour la démocratie, pouvait-on lire sur les bannières dans la foule.
Le membre de l’opposition Branislav Gröhling a également déclaré que Robert Fico était en train de “mener le pays à un régime autoritaire digne de la Chine et de la Russie.”
Le parti de Robert Fico a remporté les élections l’année dernière. Le premier ministre est considéré comme prorusse et avait promis, lors de sa campagne, d’aligner ses politiques sur celles de son voisin hongrois Viktor Orban. Sa campagne avait aussi été marquée par la propagation de fake news.
Depuis son élection, Robert Fico a aussi fait parler de lui avec sa politique particulièrement restrictive sur le contrôle des médias.
Le premier ministre n’a d’ailleurs jamais caché sa défiance pour certains médias slovaques, considérés comme “anti-gouvernement” selon lui. Plus tôt cette année, il avait, après une tentative d’assassinat le visant, blâmé les médias du pays, qu’il juge hostiles. Robert Fico a aussi évoqué la création d’une “autorité des médias” où les journalistes pourraient être soumis à des sanctions.
Mais ce n’est pas tout : le gouvernement slovaque a aussi voté une loi faisant passer la chaîne publique RTVS sous contrôle du gouvernement. Une nouvelle qui inquiète les défenseurs de la liberté de la presse.
Pour les critiques, cette loi mènerait à un contrôle quasi-total des médias dans le pays : une atteinte directe à la démocratie. Les milliers de citoyens qui ont participé à la manifestation de dimanche 17 novembre dernier dénoncent aussi “l’orbanisation” de la Slovaquie, faisant ainsi référence au président populiste hongrois.
Passons désormais au dernier sujet du jour, qui concerne cette fois la santé au sein de l’Union européenne.
Oui, selon un rapport publié ce lundi 18 par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l'Union européenne ne fait pas assez pour lutter contre l'antibiorésistance, c’est-à-dire la résistance aux antibiotiques.
Selon l’ECDC, jusqu’à 39 millions de personnes pourraient décéder d’infections liées à une résistance trop grande aux antibiotiques d’ici 2050, contre 5 millions en 2019.
La cause de cette résistance accrue aux antibiotiques est une mauvaise utilisation de ceux-ci ou bien une sur-utilisation. Les pays membres de l’UE n’ont pourtant pas réduit leur consommation d’antibiotiques par rapport aux niveaux de 2019. La consommation a au contraire augmenté. L’ECDC alerte que des efforts conséquents seront nécessaires pour atteindre les objectifs fixés à 2030.
Un journal de Giona Melotto et Margot Klein.